Etablir des prévisions réalistes en termes d’économie s’avère aussi hasardeux que l’astrologie. N’en déplaise aux grands « mamamouchis » de l’économie pour reprendre l’expression chère à Charles Sannat, l’économie n’est pas une science exacte. Pourtant, nombreux sont ceux qui s’adonnent à ce périlleux exercice tous les ans, et certains tombent souvent juste ! Quelle que soit la tonalité des perspectives économiques pour 2014, en partant de l’année 2013 (sorte de statu quo mollasson), il est quand même aisé d’inviter à la plus grande prudence et de faire quelques recommandations.
Nouriel Roubini, alias Dr Doom, optimiste !
Une fois n’est pas coutume, Nouriel Roubini, alias « Docteur catastrophe » qui s’est illustré dans des prédictions pessimistes et plutôt justes jusque-là, est plutôt « haussier » dans ses perspectives économiques pour 2014.
D’après lui, les risques majeurs (menaces d’une implosion de la zone euro, d’un nouveau « shutdown » – arrêt partiel du gouvernement américain-, du plafond de la dette, ralentissement brutal de la croissance chinoise, d’une guerre entre Israël et l’Iran…) devraient être moins « saillants » en 2014 qu’en 2013.
Concernant l’économie américaine, en meilleure position que celle de ses concurrents, celle-ci ne devrait bien sûr pas atteindre son vrai potentiel de croissance en 2014, poursuit-il, mais des facteurs positifs sont bien là : reprise du marché de l’emploi et du logement, de l’industrie manufacturière, et nous nous permettons de rajouter l’arrêt de la politique monétaire accommodante pour un dollar plus fort. Il mise également sur une reprise des marchés émergents, dont les classes moyennes continuent de se développer et de consommer. Pour lui, il est question de reprise modeste, pour les économies avancées comme pour les économies émergentes. Mais sur le plan mondial, Etats-Unis mis à part, la croissance devrait rester anémique en 2014, malgré ses prises de position optimistes.
Tout cela est expliqué en détails dans cet article de cnbc.com, à lire si vous maîtrisez un peu l’anglais ou si vous êtes doté d’un bon traducteur !
Des prévisions mondiales économiques pessimistes
Optimiste pour une fois Dr Doom ? Ce n’est vraiment pas le cas de Joseph Stiglitz, chroniqueur et prix Nobel d’économie 2001, professeur à l’université Columbia (New York).
Dans cet article publié sur lesechos.fr, Stiglitz ne voit pas pourquoi les revenus de la majorité des citoyens des pays « avancés » qui ont baissé en 2013 devraient se mettre à augmenter. Moins de pouvoir d’achat pour l’ensemble des classes moyennes en 2014 donc.
Le problème : aucun gouvernement ne prend les mesures nécessaires qui s’imposent.
« Aux Etats-Unis, le revenu médian baisse continuellement ; celui des salariés est inférieur à ce qu’il était il y a quarante ans. En Europe, plus de la moitié des jeunes Espagnols et des jeunes Grecs sont au chômage. Le FMI prévoit pour l’Espagne un taux de chômage supérieur à 25 % dans les années à venir ». Sans véritable Union bancaire dans la zone euro, sans mutualisation de la dette, la menace d’éclatement plane toujours.
Stiglitz alerte sur le danger à plus long terme d’une stagnation économique trop longue en Europe.
Et même pour les Etats-Unis où les perspectives semblent un peu plus réjouissantes, il évoque l’inéluctable augmentation des inégalités.
Concernant les pays émergents, contrairement à Roubini, Stiglitz pense que le ralentissement va se poursuivre. Encore que la croissance de la Chine, même à la baisse, reste enviable !
Pour résumer : « Globalement, l’économie de marché ne fonctionne pas. Des ressources restent inutilisées, tandis que des besoins restent insatisfaits ». Et pour conclure par une réponse de Normand « Les résultats de l’économie mondiale seront peut-être légèrement meilleurs en 2014 qu’en 2013, mais ce n’est pas sûr ».
Les méchantes prévisions de Saxo Bank
Mish, de Global Economic Trend Analysis, a eu la gentillesse de résumer sur 24hgold.com « Les prévisions outrageuses de Saxo Bank pour 2014 ».
Déflation aux Etats-Unis, prêts immobiliers sous fond de 3e quantitative easing, Allemagne en récession (!), Japon étouffé sous sa dette, actions dans les technologies qui prennent une grosse claque, front anti-Europe qui monte en Europe, CAC 40 en chute libre… Tout y passe !
On n’est certes pas obligés de prendre les prévisions de Saxo Bank à la lettre (d’autant qu’ils se sont parfois trompés ces dernières années), mais ce peut être un bon indicateurs de tendances. Nous ça nous paraît en tout cas assez réaliste, même si ce n’est pas pour maintenant.
Quelle protection, quels placements ?
En restant simplement réaliste justement, une rapide vision des placements permet de se faire une idée sur les bons choix à effectuer.
Selon le sondage IFOP réalisé par AuCOFFRE.com en novembre 2013, l’immobilier reste incontestablement le meilleur placement pour conserver ses économies. Mais ce n’est pas le placement le plus liquide en cas de crise, ni à la portée de tous.
Toujours plébiscités et en tête des placements préférés des Français, les livrets et assurances-vie inspirent de moins en moins confiance, ne rapportent plus rien, sont taxés… 80% des Français sont à la recherche de placements outsiders, soit plus tangibles, soit plus rémunérateurs, en tout cas plus sécurisés : qui conservent bien la valeur.
Comme on peut le voir, tous les produits d’épargne classiques jugés les plus sûrs d’ordinaire (Livret A, comptes en banque, assurance vie) ont subi une forte baisse de confiance de la part des sondés, de 10 à 19 points d’une année à l’autre ! Même l’immobilier, placement phare, a perdu 5 points dans la cote de confiance des Français. L’or est le placement qui perd le moins de points (3 points) et passe devant les comptes bancaires et les assurances-vie parmi les placements favorables.
Avoir le réflexe or, c’est opter pour la sécurité. Pas étonnant que la Royal Mint soit en rupture de Souverains pour 2014 ! Il faut profiter du prix de l’or tant qu’il est bas avant que son cours ne remonte.
Dans un optique de diversification, le diamant fait partie des alternatives tangibles les plus séduisantes pour 2014, excellent investissement lorsque souffle un vent de reprise. Surtout lorsqu’il est accessible à partir de… 20€ !