Fitch, Moody’s et Standard and Poor’s : ces trois agences de notation financière ne sont pas vraiment en odeur de sainteté en ce moment. Accusées d’avoir aggravé la crise grecque, d’être en grande partie responsables de la chute des marchés boursiers, et d’avoir manqué de réactivité pendant la crise de 2008, on leur reproche d’abuser de leur rôle décisionnel. Pour qui roulent-elles ?
Les agences de notation financière : qui sont-elles ?
Une agence de notation financière est chargée d’attribuer une « note » à tout acteur économique (entreprise ou état) selon des critères essentiellement financiers. Ces notes, de AAA jusqu’à D, permettent d’évaluer leur capacité à rembourser leur dette. Ainsi, tout investisseur peut connaître le risque qu’il court à prêter de l’argent à ces acteurs.
Faire la pluie…et la pluie !
Mais aujourd’hui, ces agences (Fitch, Moody’s et Standard and Poor’s) contrôlent près de 90% du marché, et ne sont pourtant pas infaillibles : elles peuvent par exemple commettre des erreurs d’évaluation, faire preuve de manque de transparence et être au cœur d’un conflit d’intérêt, erreurs commises particulièrement pendant la crise de 2008 qui a entrainé de nombreuses plaintes des investisseurs. Et agir aussi directement sur le cours de la Bourse, mettant ainsi des investisseurs dans une vraie situation de crise et de peur.
Pour qui roulent les agences de notation ?
Plus de transparence, plus de visibilité… l’activité est louable mais est-elle vraiment impartiale ? Ce n’est pas un hasard si les plus grosses agences de notation sont américaines. On peut se demander jusqu’à quel point elles sont objectives lorsqu’elles notent des pays de la zone euro. Il a suffit que la note de la Grèce, de l’Espagne, du Portugal et de l’Irlande soit salement dégradée pour que l’Euro se mette à vaciller face au dollar. Les ficelles paraissent grossières, mais dans ce cas, pourquoi tarder à créer des agences de notation européenne indépendante comme le réclament les dirigeants des principaux pays de l’UE ? Et pourquoi pas une agence de notation asiatique, pour que Fitch, Moody’s et Standard and Poor’s cessent de tenir les autres devises que le dollar dans le creux de leur main ?
Ceci prouve encore une fois l’extrême « fluctuabilité » du système économique actuel, dans lequel les cours des monnaies s’ajustent les uns par rapport aux autres et non par rapport à une valeur stable comme l’or.