Économiquement parlant, une victoire de Donald Trump aux présidentielles US serait une catastrophe. Et pas seulement d’un point de vue économique. Compte tenu de la perte récente de ses soutiens et des grands électeurs, il y a fort à parier qu’il ne sera pas président en 2017. Si une victoire de la candidate démocrate s’avèrerait plus bénéfique au niveau économique, peut-on pour autant miser sur un retour de la croissance américaine ? Non. Et de l’or, quelque soit son cours, il vaut mieux en avoir sous forme physique, quel que soit le candidat qui remporte l’élection !
Le cours de l’or dépend avant tout de la santé du dollar
Il est un peu vain de tenter de deviner quelle sera la trajectoire du cours de l’or en fonction du futur parti politique en place. Car on sait qu’il dépend surtout de la politique monétaire américaine et que c’est la FED, organisme indépendant, qui fait la pluie et le beau temps sur le dollar. Pour autant, la politique monétaire menée par la banque centrale américaine juste avant les élections peut avoir une influence sur le vote du candidat.
“En 1992, par exemple, George Bush Senior a reproché à la Réserve fédérale (Fed) sa responsabilité dans la victoire de Bill Clinton. Bush avait insisté – en vain – pour que la Fed abaisse les taux directeurs à l’approche des élections, afin d’inverser un courant économique désastreux. Il espérait susciter ainsi parmi les électeurs une euphorie favorable à son élection. Mais la banque centrale américaine reste un organisme indépendant” (source Sicavonline, 06/11/2012).
Démocrates, Républicains, deux écoles
Les candidats à l’élection présidentielle américaine ont chacun leur propre politique économique. Traditionnellement, le parti républicain est pour la baisse des impôts et une intervention minimum de l’Etat sur le plan économique. Il défend une économie libérale, voire ultra libérale et très protectionniste. Le Parti démocrate est plus interventionniste au niveau social et économique, même s’il défend aussi une politique économique plutôt libérale.
Trump ou la chronique d’une catastrophe économique annoncée
Plusieurs articles annoncent qu’une victoire de Donald Trump à la présidentielle américaine provoquerait une ruée vers l’or. Récession, chômage, envolée de la dette publique… avec un programme ultra-protectionniste, la guerre commerciale que Trump veut mener à la Chine et la fermeture des frontières mexicaines, l’élection du candidat républicain créerait sûrement un vent de panique sur les marchés et les investisseurs perdraient toute confiance dans le marché des actions, et se réfugieraient probablement dans l’or. Son élection (peu probable) ferait donc sûrement grimper le cours de l’or, mais serait très mauvaise pour l’économie US et mondiale. Si la candidate démocrate gagnait les élections, serait-ce pour autant défavorable pour l’or ?
Hillary Clinton, plus favorable pour l’économie et pour l’or ?
Selon l’agence de notation Moody’s, “le programme de la candidate Hillary Clinton est jugé beaucoup plus positivement. Il est en effet censé générer 3,2 millions d’emplois et porter la croissance économique à 2,7% en moyenne, alors qu’elle est estimée à 2,4% actuellement.” (source Capital, 02/08/2016).
Une chose est sûre, c’est qu’une “présidence Clinton sera meilleure pour la bourse qu’une présidence Trump”, selon Christopher Dembik, économiste à Saxo Banque. Le cours de l’or consoliderait probablement autour des 1250$, d’après les estimations de journalistes économiques américains. Mais même si Hillary Clinton gagnait les élections présidentielles, l’économie américaine sera toujours confrontée à plusieurs défis. Je peux vous dire que quelque soit le candidat élu, il vaut mieux avoir de l’or dans son escarcelle et sous forme physique, je vais vous expliquer pourquoi.
L’or physique gagnant dans les deux camps
– La croissance
L’Amérique, et le monde en général, est confrontée à une problématique de croissance que le géant a du mal à relancer. Malgré tous ses efforts, les multiples politiques d’assouplissement monétaire semble arrivée à son terme et n’a réussi qu’à affaiblir le dollar. Malgré les promesses tenues par Janet Yellen, les taux directeurs restent bas voire négatifs et même s’ils sont sensés remonter en décembre, l’euphorie sera de courte durée.
– L’endettement public
Le “fiscal cliff” ou falaise budgétaire est peut-être passé sous silence depuis 2012 mais n’a pas disparu pour autant. Ce défi consiste à augmenter brutalement les impôts tout en baissant brutalement les dépenses (défense, programmes sociaux…) d’autre part. Et ça, aucun candidat ne peut y échapper.
– La concurrence du yuan
Le yuan figure désormais parmi les grandes monnaies internationales et les Etats-Unis vont sans doute tout faire pour déstabiliser la monnaie chinoise et garder le monopole du dollar. Peu importe s’ils y arrivent, les Etats-Unis doivent faire avec.
– La dette mondiale record
Le 05 octobre dernier, la dette mondiale a atteint 152.000 milliards de dollars, un montant record, selon un rapport publié par le FMI (source Express Business). C’est plus du double de la valeur de l’économie mondiale… Publique et privée, cette dette s’est aggravée depuis la crise financière de 2008 et l’économie mondiale ne s’en est jamais vraiment relevée. Si votre épargne est en partie constituée d’or physique, vous le savez bien. On a beau emprunter à taux nuls, la croissance n’est jamais revenue…
Selon un autre article d’Express Business qui rapporte encore les propos du FMI, “Le brexit n’est que le début d’une révolte mondiale”, “contre la mondialisation et les progrès technologiques qui menacent de réduire les niveaux de vie dans les pays développés”. Il est temps de repenser à un autre modèle économique, basé sur le partage et échappant aux institutions bancaires.
Ces facteurs sont bien sûr haussiers à long terme pour l’or. Même si son cours est manipulé, comme je l’expliquais dans cet article vendredi dernier, il ne perd pas ses fondamentaux pour autant. La vraie question n’est pas de savoir s’il est opportun d’investir ou pas dans l’or en fonction du candidat qui remportera la présidentielle américaine, mais bien de mettre son épargne ou du moins une partie à l’abri du marasme économique annoncé.