Une semaine très agitée sur le plan géopolitique. Le retour d’une forte aversion au risque devrait continuer de renforcer le cours de l’or. Focus sur le Royaume-Uni avec les attentats qui ont entraîné une crise diplomatique avec le Qatar, une onde de choc sur le marché pétrolier, des résultats inattendus aux législatives britanniques… En résumé, le pétrole est en retrait et l’or au plus haut, avec de très nombreux soutiens.
Cours de l’or solidement soutenu
Cette semaine, l’or a atteint un plus haut niveau en dollar depuis le début de l’année à 1291$ (cotation AuCOFFRE.com représentative du marché de l’or). Pour IG.com, “le cours de l’or pourrait reprendre sa phase haussière en direction du plus haut annuel à 1296,18 puis le seuil psychologique des 1300$”.
Pour l’analyste Valentin Aufrand de Dailyfx, le cours de l’or pourrait continuer de progresser pour plusieurs raisons : doutes sur la capacité du gouvernement Trump à appliquer les réformes économiques promises (surtout avec les révélations de l’ancien directeur du FBI James Comey), hausse des taux qui peine à décoller, ralentissement des indicateurs économiques US et de l’économie chinoise… Sans compter d’autres facteurs de soutiens mineurs (stabilité monétaire en Chine et en Inde, tensions géopolitiques avec la Corée du Nord…). Mais ça, c’était avant la vague d’attentats qui a servi au Royaume-Uni.
Crise du pétrole favorable à l’or
Accusé de soutenir l’organisation terroriste Daesh, le Qatar s’est vu isolé de la scène internationale, plusieurs pays du Golfe ayant rompu leurs relations diplomatiques avec le pays.
C’est la plus grave crise diplomatique depuis 1981 (quand fut créé le Conseil de coopération du Golfe) précise Capital.fr. “La rupture des relations diplomatiques entre le Qatar et plusieurs pays du Golfe a provoqué une grave crise diplomatique, qui devrait se traduire par des parcours divergents pour le pétrole et l’or.”
L’onde de choc a été immédiate sur le marché pétrolier avec le prix du baril de Brent en baisse alors que la valeur refuge or profite du regain d’aversion au risque lié à la crise diplomatique.
Alors que le baril de Brent a reculé de 10% sur les trois derniers mois indique Boursorama, “le secteur des métaux précieux a lui bien performé depuis le début de l’année avec des cours de l’or en progression de 10%, tout comme ceux de l’argent, le palladium allant même lui jusqu’à prendre 24%”.
Impact des législatives au Royaume-Uni sur le cours de l’or
Les facteurs de soutien à l’or ne manquent pas. La perte de la majorité absolue des conservateurs au Parlement britannique en est un autre. Si la livre sterling n’a chuté que de 2% après les résultats des législatives, le Souverain britannique peut être un très bon investissement actuellement, car il va très sûrement continuer de prendre de la valeur au cours des prochains mois.
Les 3 indicateurs à surveiller des Echos
Pour Les Echos, l’or, le pétrole et le yen sont les 3 indicateurs à surveiller :
– l’or parce qu’il profite d’un regain d’aversion au risque,
– le pétrole qui se maintient sous les 50 dollars en dépit de la crise diplomatique, d’une réduction de la production et de la baisse du dollar,
– et enfin le yen, considéré comme un actif refuge car la situation économique du Japon s’améliore.
Bulle sur le Bitcoin ?
Boosté par la demande asiatique, la monnaie virtuelle n’en finit pas de prendre de la valeur et passe le cap de 2900$. +201%, c’est ce qu’elle a pris depuis le 1er janvier 2017 où il avoisinnait les 967$ ! Belle et inquiétante performance qui n’est pas sans rappeler la crise de la tulipe aux Pays-Bas en 1637, la première bulle spéculative de l’Histoire…
L’engouement pour un actif, quel qu’il soit, conduit inéluctablement à l’éclatement d’une bulle lorsque l’actif est réglé à terme et pas au comptant, que le produit passe de mode, que les prix s’effondrent et que les acheteurs ne peuvent plus honorer leurs contrats.
Mais le bitcoin n’est pas la seule monnaie à prendre de la valeur. L’Ethereum aussi atteint des sommets record, preuve que les investisseurs recherchent de plus en plus une monnaie non étatique et hors circuit bancaire.
Cet engouement traduit à la fois une défiance vis-à-vis des devises officielles et bien sûr une recherche de performance de la part des investisseurs. Ce changement d’état d’esprit s’observe également dans la création d’une nouvelle devise électronique, garantie par… l’or de la Sharia. OneGram répondrait à une demande de produits financiers pour Musulmans, leur permettant “de préserver du capital hors du système financier et sans risque de contrepartie”. Mais ces monnaies fortement spéculatives sont tout l’inverse de valeurs refuges.