Depuis jeudi, le cours de l’or semble marquer un temps d’arrêt mais poursuit néanmoins sa belle ascension, toujours porté par l’aversion au risque. Benjamin Louvet, des Econoclastes, nous expliquera ce changement de perspectives vis-à-vis de l’or depuis le début de l’année. Je reviendrai également sur les banques (au bord du krach) et le cycle économique que le monde traverse.
L’or caracole
Et vous le savez, ce n’est pas bon signe sur le plan macroéconomique. “L’once toujours portée par l’aversion au risque”, expliquait cerclefinance.com le 24/02. SPDR Gold Shares, le principal ETF aurifère au monde, avait bondi de 20 tonnes le lundi 22/02. Depuis début 2016, l’once d’or affiche des performances difficiles à égaler (+ 16% en dollar et + 15,1% en euro).
L’un des critères pour mesurer l’aversion au risque est le ratio or/pétrole (ratio refuge/risque).
“La ferme tendance haussière de ce ratio illustre le déplacement des capitaux des actifs risqués vers les actifs « refuge »” explique Vincent Ganne, Directeur de DailyFX France et auteur de ce graphique très explicite :
Ce qui fait que les investisseurs ont pris position sur la valeur refuge, c’est entre autre la baisse des actions (titres du secteur des métaux industriels, du secteur du pétrole, des « bancaires » et des valeurs industrielles). Une tendance haussière confirmée par Rémi Ghenassia sur IG.com. Et par Benjamin Louvet, des Econoclastes : “Dans un contexte qui reste très incertain […], les métaux précieux pourraient ainsi rapidement confirmer leur retour en grâce, et constituer un pôle de stabilité pour les portefeuilles des investisseurs”.
L’analyste Alp Kocak explique toutefois sur Dailyforex que pour que cette augmentation se poursuive, il faudrait que le cours de l’or brise le niveau 1235 ($) pour que les acheteurs “prennent d’assaut le niveau 1250”. Ce qui n’a pas été le cas mercredi et l’or reprend un peu son souffle en fin de semaine.
Je ne vais pas vous faire le coup de la poule qui découvre l’oeuf, je ne suis pas un investisseur émotif, vous le savez. Le risque est grand en ce moment et même si le marché des actions devait mieux se porter, que le dollar redevenait plus fort et que le prix du pétrole augmentait, tout cela ne contribuerait pas à une amélioration économique. Le plus grand danger venant à mon sens des banques.
Les banques dans la tourmente
Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai écrit ces mots… Le problème est que ce sont les banques qui sont principalement dépositaires de nos comptes (courants, épargne…) et qu’en cas de faillite bancaire généralisée, on ne sait pas ce qui peut advenir de nos unités.
Ce que j’ai lu dans la presse cette semaine n’a rien de rassurant.
Il y a cet excellent édito de Fabien Clairefond pour Les Echos, “Dans le monde étrange des taux d’intérêt négatifs”. “Imaginez un monde où le banquier vous verse des intérêts pour que vous lui empruntiez… Nous y arrivons”, écrit-il. Pour citer l’économiste Kenneth Rogoff, “cette valeur négative de l’argent traduit le surendettement de la planète”, l’origine de tous les maux économiques et financiers actuels.
La situation ressemble dangeureusement à celle de 2008. Rien que pour Goldman Sachs, les prêts à risque représentent 4,2 milliards de dollars (Le Figaro, 22/02). “Plus d’un tiers des engagements financiers consentis par Goldman Sachs dans le secteur du pétrole et du gaz bénéficient à des entreprises considérées comme risquées par les agences de notation”.
Si la Bafin, (l’autorité financière allemande) a renoncé à poursuivre Deutsche Bank à propos des soupçons de manipulations du marché des métaux précieux et des taux interbancaires (estimant que des changements ont déjà été opérés et les autres mesures prises ou planifiées par la banque), la banque allemande n’en a toutefois pas fini avec ses démêlés judiciaires.
“Son nom est toujours cité dans plus de 6.000 litiges en tous genres dans le monde, qui la contraignent trimestre après trimestre à passer des milliards d’euros de provisions pour risques” (source 7sur7.be).
Soupçonnée d’avoir organisé la fuite d’importantes sommes afin de les soustraire à l’impôt, la banque UBS est quant à elle inculpée par la justice belge (lesoir.be).
Il va sans dire que nous nous trouvons actuellement au début de la terrible phase 4 du cycle économique mondial. Selon les analyste du géant bancaire Citi, la phase 4 correspond à un “marché baissier classique, quand le cours des actions et le prix des crédits chutent en même temps”. “Les titres réagissent au manque de crédit disponible en s’effondrant et on assiste aux genres de choses qu’on rencontre lors d’une période de récession. » (source Journal du Net).
La seule chose qui peut vous rassurer, c’est que l’or (physique !) se comporte aussi bien en période d’inflation comme de déflation. J’expliquais hier dans cet article ce qui se passerait en cas de crise grave.
Vous mentionnez un article des echos : “Dans le monde étrange des taux d’intérêt négatifs”.
L’auteur est Jean-Marc VITTORI.
Je suis celui qui a fait le portrait qui illustre l’article, mais pas l’auteur!
Cordialement,
Fabien Clairefond, illustrateur, dessinateur, peintre, mais pas journaliste…