C’est l’actu majeure de la semaine : tous les marchés étaient pendus aux lèvres de Ben Bernanke qui annonçait les dernières décisions de la FED en matière de politique monétaire, ce mercredi 19 juin. Des déclarations qui ont laissé tout le monde sur le tapis : Wall Street, matières premières, énergie, métaux précieux… Le second semestre 2013 sera-t-il la seconde déflagration dévastatrice la crise systémique globale amorcée en 2008, comme l’annonce le Global Europe Anticipation Bulletin ?
La FED a parlé, tous aux abris !
Résumé des épisodes précédents : la FED, par la voix du prophète Bernanke a fait savoir que – si la reprise le permettait – elle allait suspendre le rachat d’émissions obligataires à l’Etat. En clair, elle envisage l’arrêt progressif d’injections (dans l’économie américaine) de liquidités sorties du chapeau et donc de la planche à billets, des liquidités dont se nourrissent les marchés. D’où le repli observé par Wall Street, en net recul, inquiète du message de la Fed, comme l’explique cet article de Libération datant du 18 juin.
Les effets sont immédiats : le dollar se retrouve plus fort face aux autres devises (euros et yens) qui se retrouvent pénalisés dans les achats d’or en dollars et les taux directeurs remontent.
Et pour l’or dont le cours est repassé en-dessous de 1300$, les résultats ne se sont pas fait attendre.
Moins 22% depuis le début de l’année, moins 200$ en une séance en avril… Alors, c’en est fini du rallye de l’or ?
La FED se retire un peu plus vite que prévu…
Cet article des echos.fr du jour relate ce vent de panique sur les marchés. Wall Street se défie de l’économie américaine en convalescence et que ne veut donc plus soutenir la FED.
C’est la crainte de l’inflation (via la création monétaire massive) qui avait fait que de nombreux investisseurs et acteurs économiques s’étaient réfugiés dans l’or. La fin de « la planche à billets » sonne donc le glas pour l’or puisqu’il n’y aura plus, ou pas autant, d’inflation… Sauf que les banques et les marchés ne peuvent plus « fonctionner » sans cette perfusion régulière de 85 milliards de dollars par mois dans l’économie (ce qui la maintient illusoirement sans la relancer d’ailleurs). C’est la seule solution à court terme pour éviter un krach violent.
Qu’en pensent les experts ?
Nous vous invitons à lire cette analyse complète de Charles Sannat dans l’édition de ce vendredi 21 juin du Contrarien, assortie d’une rétrospective éclairante sur les événements précédents.
Que retenir ?
– « Tout, absolument tout, repose sur une nouvelle montagne de dettes créées afin d’ensevelir la montagne précédente. C’est tout cet édifice du mensonge économique qui se fissure avec l’arrêt éventuel des quantitative easing. »
– « Le risque hyperinflationniste. Impact massif et très fort qui explique 99 % de la hausse de l’or durant cette dernière décennie. »
– « Cette forte chute des marchés était parfaitement prévisible. Nous y sommes. (…) Les risques n’ont jamais été aussi élevés ».
– « C’est une configuration rarissime qui se présente aujourd’hui ».
Quelle stratégie observer ?
1/ Ne rien faire. Conserver son or tout en constatant une perte supplémentaire de 20 à 30 % en attendant que le cours remonte.
2/ Revendre son or au plus vite. Conserver le cash en banque. Attendre que l’or continue sa correction de 20 à 30 % supplémentaire et de se repositionner aux alentours de 1 000 dollars l’once.
Mais cette seconde stratégie est plus risquée.
Vous pouvez lire en complément cette édition du Contrarien consacrée à la FED.
Dans cette interview accordée par Jean-François Faure au Figaro du 20 juin, le Président fondateur d’AuCOFFRE.com explique en gros que si le temps est mauvais pour les investisseurs de l’or papier, le contexte est clairement favorable pour celles et ceux qui souhaitent rentrer sur le marché de l’or physique et acheter des pièces à très bons prix.
Que retenir ?
Premier constat : l’or subit une triple peine.
– la remontée du dollar pénalise les acheteurs d’or détenteurs d’autres devises
– la remontée des taux
– la baisse du marché des actions car les investisseurs vendent l’or pour couvrir leurs pertes
Voire une quadruple peine, car le risque d’hyperinflation s’éloigne, ce qui est aussi un signe négatif pour l’or.
Deuxième constat : les fondamentaux [de l’or] restent bons sur le long terme:
– la demande physique reste forte de la part des particuliers et des banques centrales.
– l’or reste difficile et coûteux à extraire ; à long terme, il risque d’y avoir une contraction de l’offre qui entraînera une remontée du cours de l’or.
Quelle stratégie observer ?
Pour Jean-François Faure, le risque d’inflation est loin d’être écarté. Le jour où les liquidités massivement investies et absorbées par les banques ressortiront dans l’économie, « l’or sera à nouveau très recherché comme épargne de précaution. Sur une logique de long terme, on est aujourd’hui gagnant à acheter. Il faut foncer, c’est les soldes! »