Cette semaine, je vous parle du bitcoin et du Petro, la cryptomonnaie vénézuélienne adossée au pétrole. L’actualité des monnaies virtuelles est révélatrice de plusieurs choses : 1/ quand les investisseurs découvrent une poule aux oeufs d’or, ils se ruent dessus et provoquent une bulle. 2/ Les placements qui rapportent sont rares. 3/ Il y a une crise de confiance dans les actifs financiers et les devises courantes.
Cours de l’or : repli passager
En berne toute la semaine, l’once reprend ce vendredi avec le risque. L’attention est rivée sur le plafond de la dette US dont la suspension expire ce jour et d’après de nombreux économistes sur place, ce ne sont pas les mesures de Trump (baisses d’impôts) qui vont relancer l’économie. Sa prise de position sur Jérusalem a provoqué un rebond de la valeur refuge qui demande à être confirmé. Reste à voir si l’intérêt des investisseurs est toujours tourné vers le bitcoin qui n’en finit plus de grimper.
Le Petro, la monnaie virtuelle vénézuélienne adossée au pétrole
Le Venezuela lance le Petro, une monnaie virtuelle adossée aux réserves de pétrole du pays, l’une de ses seules richesses, pour lutter contre le “blocus financier des Etats-Unis”, indique La Croix. “La valeur de cette monnaie sera adossée aux réserves pétrolières du Venezuela – les plus importantes au monde –, ainsi qu’à celles de gaz, d’or et de diamants”, a précisé le chef de l’État (source Courrier International).
Pour le gouvernement, la monnaie virtuelle permet de contourner des sanctions économiques. Pour les Vénézuéliens, c’est une façon de contourner le bolívar, la monnaie nationale, qui a perdu 91% de sa valeur par rapport au dollar depuis août. Les experts restent cependant sceptiques quant à l’efficacité de cette nouvelle monnaie.
Bitcoin, vers l’infini et l’au-delà ?
Je m’amuse de lire que dans ma note Bitcoin : fraude et arnaques, la rançon du succès il y a deux semaines, je parlais de “record hallucinant” à propos du bitcoin à 8000$. Il a passé la barre des 16 000$ hier… Et ce n’est pas fini.
Les Echos rappellent un point important en matière de placements : il n’y a pas de rendement sans risque. Et plus les perspectives de rendement sont élevées, plus le risque l’est aussi. Le bitcoin ne procure ni dividende, ni intérêt, ce n’est donc pas un actif financier à proprement parler, mais comme pour l’or, en revendre peut permettre de réaliser des plus-values. Pour Le Monde cependant, un développement sans limite des monnaies virtuelles est peu probable. Nous sommes dans un monde de ressources limitées, et les monnaies ont beau être virtuelles, il faut de l’énergie pour les générer.
Le Bitcoin rendra-t-il à l’or son statut de valeur refuge? C’est la question que l’on se pose dans Sputnik News. “Le gestionnaire du fonds Old Mutual Gold & Silver, Ned Naylor-Leyland, considère que le Bitcoin ouvre la voie à un retour mondial de l’or. Le «mariage» Bitcoin-or est assez logique, étant donné les caractéristiques et le statut des deux”. Les deux semblent en effet complémentaires mais des deux, seul l’or a un statut de valeur refuge. La forte volatilité du bitcoin « l’empêche en l’état de tenir le rôle de réserve de valeur et d’unité de compte”, poursuit l’économiste Jean-Pierre Petit dans Le Monde. De plus, sa convertibilité en devises courantes (dollar, euro, livre sterling, yen…) n’est garantie par aucun organisme centralisé et il n’a pas cours légal. Ni une monnaie, ni un actif financier ? Mais qu’est-ce que le bitcoin alors ? Une monnaie privée et un outil de spéculation.
Ce n’est pas tellement le bitcoin qui va rendre à l’or (dont il est complètement déconnecté) son statut de valeur refuge, mais plutôt le krach financier qui se profile, the Big One. Et ce n’est pas moi qui le dit mais le très sérieux Alternatives Economiques.
La revue du web hebdomadaire de loretlargent.info est établie à partir d’articles ayant trait à l’or, directement ou indirectement et qui nous paraissent dignes d’intérêt. Les propos cités n’engagent toutefois que leurs auteurs.