Publicité
Paul Jorion
Paul Jorion

Il a été l’un des rares à voir venir la crise des subprimes et à prévenir que le système allait se kracher. Mais pendant des années, Paul Jorion, avec une poignée d’autres (le prix Nobel Paul Krugman, Joseph Stiglitz, Nouriel Roubini…), a crié dans le désert. Alarmiste ou réaliste, l’anthropologue et sociologue, quand il annonce que le pire est encore à venir ?

Télérama : Le capitalisme a toujours connu des crises. Celle que nous visons actuellement est-elle une crise de plus (aussi spectaculaire soit-elle), ou marque-t-elle un véritable changement de cycle ?

Paul Jorion : La crise d’aujourd’hui est plus grave que celle de 1929. Même en comptant les quatre années de récession, de 1930 à 1933, qui ont suivi… La finance étant devenue beaucoup plus centrale à l’économie, plus complexe et plus mondialisée, quand elle va mal, c’est beaucoup plus grave qu’avant. Les spéculateurs, aussi, sont plus efficaces qu’ils ne l’étaient auparavant. Ils peuvent faire tanguer les marchés comme un bateau qui aurait des passagers passant d’un bord à l’autre en permanence… La meilleure solution pour le faire chavirer. C’est ce qui se passe en ce moment.
Certes, le capitalisme est un système très complexe qui entre régulièrement en crise. Mais c’est une erreur d’interpréter ces crises comme des cycles. A chaque fois, la solution a été différente. L’espèce humaine est inventive, elle parvient toujours à en sortir mais ça ne donne pas de plans pour la prochaine crise.

Avec le recul, comment expliquez-vous l’origine de la crise ?

Par la manière dont l’endettement s’est organisé aux Etats-Unis autour de l’immobilier, avec cette idée très sympathique qu’il faudrait que chaque famille ait une habitation qui lui appartienne. On a accordé des prêts sur 30 ans. Puis on a inventé les prêts à 40 ans et à 50 ans. Mais, même de cette façon, on n’arrive pas à vendre quelque chose de très cher à quelqu’un qui n’a pas d’argent !
50 % des Américains se partagent 2,8 % du patrimoine national. Un tiers de ce patrimoine national appartient à 1 % de la population. Cette disparité ne permet plus qu’on puisse rêver d’avoir une maison par famille.

Publicité

Y avait-il d’autres possibilités que cette injection massive de centaines de milliards dans les banques américaines et européennes ?

 LIRE LA SUITE SUR TELERAMA.FR

Article précédentLe chômage en Europe
Article suivantL’Angleterre devra relancer son agriculture
Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

LAISSER UN COMMENTAIRE

Veuillez entrer votre commentaire !
Veuillez entrer votre nom ici