« La dette grecque atteint presque 340 milliards d’euros, soit environ 150% de son produit intérieur brut ». Depuis bientôt plus d’un an, la Grèce s’enlise dans une situation sans fond : ensevelie sous une énorme dette, et avec une crédibilité perdue auprès des marchés financiers, la Grèce connaît des jours très sombres. A l’heure qu’il est, on commence même à évoquer la participation du secteur privé à l’aide à la restructuration du pays… Tandis que dans la rue, le peuple se soulève. LORetLARGENT.info dresse sa revue de presse spéciale Grèce.
Un financement supplémentaire de la Grèce, des restrictions ultra-sévères
Sur Latribune.fr, on apprend que le Premier ministre luxembourgeois et Président de l’Eurogroupe Jean-Claude Junker, s’attend à « un financement supplémentaire accordé à la Grèce en échange de conditions strictes ». En réponse à cette annonce, l’Allemagne s’est clairement désengagé de cette opinion affirmant que « ce qu’il y a pour le moment ce ne sont pas des engagements, ce sont des opinions. Des paiements allemands doivent être décidés par des autorités allemandes, et c’est comme cela dans tous les pays ». En clair, l’Allemagne refuse de tenter un nouveau pas vers la Grèce tant que « la mission d’experts de la Troïka, composée de représentants de l’Union européenne (UE), du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque centrale européenne (BCE), n’a pas rendu ses conclusions ».
Un second plan d’aide n’est donc visiblement pas encore au programme : « en contrepartie du déblocage de la cinquième tranche (12 milliards d’euros) du plan d’aide de 110 milliards d’euros accordé en 2010, et d’un accord pour un second plan d’aide dont le montant serait compris entre 60 et 85 milliards d’euros, la Grèce s’engagerait à adopter un énième plan de rigueur ».
Sur myeurop.info, « le nouveau plan de rigueur prévoit 6,4 milliards d’euros d’économies supplémentaires cette année et 22 milliards d’ici à 2015. Un calendrier précis des privatisations (Télécommunications, eaux, ports, aéroports, chemins de fer, banque Postale, Loterie, casinos, …) vient d’être publié et une agence « indépendante » du gouvernement va être installée pour mener au plus vite la vente de ces actifs publics ».
Sur Lemonde.fr, on parle d’une « rallonge financière mais en échange d’un contrôle accru des dépenses de la Grèce et de nouveaux sacrifices budgétaires ». A l’heure qu’il est, la Grèce a-t-elle les épaules pour supporter tous ces sacrifices ?
Le secteur privé au secours de la Grèce
Sur News-banques.com, on apprend que le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, aurait déclaré que le secteur privé pourrait jouer un rôle dans la restructuration de la Grèce mais qu’il reste « contre une restructuration de la dette qui risque de créer un désordre financier et d’approfondir la crise économique grecque ».
Sur Lexpress.fr, les « créanciers privés [sont] invités à échanger leurs titres de dette souveraine contre des obligations à maturité plus longue ». Ces créanciers privés sont principalement de grandes banques européennes, comme le Crédit Agricole et sa filiale Emporiki. La BCE (Banque Centrale Européenne) « qui pendant des mois avait manifesté son opposition à toute forme de restructuration, s’est ralliée cette semaine à l’idée d’une prolongation des échéances (« rollover ») sur la base du volontariat des détenteurs de dette grecque ». On y apprend également que « l’Allemagne a relancé cette semaine l’idée d’une restructuration de la dette grecque et demandé à ses partenaires européens de faire en sorte que les créanciers privés contribuent notablement à un nouveau plan de renflouement ».
Les détracteurs de cette aide des privés insistent sur le fait qu’un « risque de contagion aux autres pays européens » existe.
Les Grecs sont dans la rue
Pendant que les grands de ce monde décident du sort du pays, le peuple grec se manifeste de plus en plus. Toujours sur latribune.fr, on peut lire que « les Athéniens n’hésitent plus à interpeller leurs dirigeants, accusés de s’aplatir devant les exigences de la Troïka dont la rigueur imposée aggraverait les chances du pays de sortir de la crise ».
Dimanche dernier, plusieurs dizaines de milliers de militants grecs se sont retrouvés pour manifester contre le plan d’austérité : grèves, accusation de « spolier le pays », les raisons de la révolte grecque sont nombreuses. Depuis plus d’une dizaine de jours, les manifestants se retrouvent chaque soir sur la place Syntagma, devant le parlement grec à Athènes : ce dimanche, c’est le rassemblement le plus important depuis le début des manifestations.
« Ce qui se passe ici a été engendré par des citoyens qui n’appartiennent à aucun mouvement ; et ceux qui militent dans un parti laissent leur étiquette à la maison ; tous n’ont qu’une envie : que leur voix soit entendue», précise-t-on sur l’Humanite.fr.
Toujours sur lexpress.fr, « les employés des entreprises publiques susceptibles d’être privatisées, comme l’électricien PPC, la compagnie de télécoms OTE ou les sociétés de distribution d’eau EYDAP et EYATH, observeront une grève de 24 heures jeudi. »
Les incertitudes une fois de plus comblées par le recours à l’or
Dans l’état actuel des choses, quiconque est en droit de se demander si la Grèce va réellement s’en sortir et si dans sa chute vertigineuse et tragique, elle ne va pas entraîner l’euro, déjà bien faible par les temps qui courent… Il est de notoriété publique que les investisseurs et les intervenants sur les marchés ne sont pas friands de ce genre d’incertitudes, et les particuliers encore moins. Ce qui laisse penser que les valeurs refuges telles que l’or ont encore de très beaux jours devant elles.