Les amateurs de belles pièces ne cessent d’admirer en ce moment leurs Mariannes coq 20Francs dont les prix gravitent autour des 140 euros. Avec 140 euros, nous savons tous aujourd’hui ce qu’il est possible d’acheter : une nuit dans un hôtel deux ou trois étoiles suivant la région, environ 7 déjeuners dans un restaurant, une trentaine de bouteilles de bordeaux. Mais cette même pièce, en 1909, que permettait-elle d’acquérir ? En 1909, la Marianne Coq 20 Francs permettait d’acheter pour … 20 francs de biens. C’était la belle époque d’un franc germinal qui n’avait pas connu de dévaluation en près de 100 ans. Si l’on s’en réfère au site www.france-inflation.com 20 francs de l’époque vaudraient aujourd’hui 72 euros. Mais que pouvait-on acheter pour 20 francs en 1909 ?
Un ouvrier gagnait 45 centimes de l’heure en Province, le double à Paris (l’équivalent de 3 de nos euros avec l’application de l’inflation de 238358.9% que nous avons connus depuis). Ce même ouvrier aurait payé 35 à 40 centimes pour un kilo de pain (1 euro d’aujourd’hui). S’il avait délaissé sa gamelle en métal pour un déjeuner dans un restaurant il y aurait été délesté de 2 et 3 francs pour un repas complet : entrée, plat, fromage et vin. Et ensuite je vous livre en vrac : un kilo de beurre pour 3 francs (soit 11 euros actuel alors que ce même kilo vous coûte entre 6 et 9 euros aujourd’hui), 1,25 francs pour une douzaine d’oeufs, 25 à 30 centimes pour un litre de lait (bio), 50 centimes le vin (plutôt de la piquette) et un vélo pouvait s’acheter 100 francs (360 de nos euros).
Etrangement, il en ressort l’impression que l’or permettrait d’acheter une quantité sensiblement équivalente de biens entre deux époques ayant connues une hyper-inflation (238359%). Même si le raisonnement ci-dessus pourrait donner lieu à des heures de discussion, tout le monde s’accorde sur une chose : lorsque le cours de l’once d’or en dollars ou en euros augmente, c’est en fait la valeur de ces monnaies qui baisse.