Ces derniers jours, l’enchaînement d’événements sur les marchés économiques a eu pour conséquence immédiate un nouveau record historique du prix de l’once d’or : hier, 19 avril 2011, l’or a dépassé la barre symbolique des 1500 $ l’once, pour atteindre les 1501,09 $. Cette hausse soudaine s’explique notamment par le recul du dollar, lui-même conséquence directe de l’avertissement de Standard and Poor’s lancé au colosse (aux pieds d’argile) américain : l’agence de notation a en effet envisagé pour la première fois de baisser la note des États-Unis. Pas vraiment un scoop quand on sait que les États-Unis sont depuis plusieurs mois en totale perdition…
Revue de presse : Standard and Poor’s crée le buzz
Au début du mois d’avril, républicains et démocrates du Congrès américain ont passé un accord sur les dépenses afin d’éviter que le gouvernement fédéral américain ne s’enlise encore plus profondément. Cet accord sera, selon Barack Obama, synonyme de « coupes budgétaires douloureuses » : 38,5 milliards de dollars de coupes budgétaires, pour être plus précis… Et histoire de se rafraîchir la mémoire, rappelons que le pays de l’Oncle Sam enregistre une dette record de 1 400 milliards de dollars. Quand ce n’est pas le dollar qui s’affaiblit dans une guerre des monnaies qui semble ne jamais s’arrêter. Ou l’immobilier en perte de vitesse.
Et au regard de cette situation économique désastreuse, Standard and Poor’s en ce début de semaine a annoncé l’hypothétique baisse de la note des États-Unis. Une annonce sans précédent dans le monde économique qui a fait couler beaucoup d’encre. Sur 20minutes.fr, cette décision tient lieu de « sévère avertissement », on y lit également que John Kilduff de chez Again Capital explique que « la décision de S&P vient de confronter brutalement la situation de la dette américaine à la réalité ». Une réalité bien ancrée depuis plusieurs mois maintenant, il était temps que le réveil sonne !
Sur lexpress.fr, « l’agence de notation doute de la capacité de la classe politique à s’attaquer au déficit budgétaire astronomique du pays » et « la perspective de la baisse de la note reflète le sentiment des marchés plus qu’elle ne l’influence ».
Chez Boursorama, l’abaissement de la note pourrait même entraîner des « changements radicaux dans l’économie mondiale », notamment un endommagement sérieux du statut de monnaie de réserve du dollar. De plus, « pour les ménages, un abaissement de la note provoquerait une hausse des taux hypothécaires, enfonçant un marché de l’immobilier déjà morose ». Chez Moneyweek, « Standard & Poor’s s’inquiète de l’ampleur des déficits américains et l’apparente incapacité du gouvernement à le réduire. Il faut dire que la très récente bataille pour l’adoption du budget laisse entrevoir la difficulté de parvenir à un accord sur les finances publiques en ce moment ». En résumé, cette annonce n’est pas faite pour rassurer, vous l’aurez compris.
Quand les États-Unis s’enfoncent, le cours de l’or s’envole !
Les investisseurs ne sont pas fous : les États-Unis se font enfin taper sur les doigts à cause de leur économie désastreuse et leur dette sans fond. Cet avertissement va forcément jouer à long terme sur le dollar. C’est déjà le cas : James Moore, analyste de la société britannique Fast Markets, précise que « cette annonce a affecté le dollar, la réaction sur le marché de l’or était donc logique ». De quelle réaction s’agit-il ? D’une nouvelle ruée vers l’or, qui atteint pour la première fois dans l’histoire un record historique, passant au-dessus de la barre des 1500 $. La décision de S&P va forcément rendre les marchés encore plus volatiles : ce phénomène, les investisseurs ont su depuis quelques années le contrer entre autres en se tournant automatiquement vers les métaux précieux, l’or en particulier.
Chez LORetLARGENT.info, nous ne sommes pas étonnés de ce chiffre record de l’or : de tout temps, les crises économiques, budgétaires ou même sociales ont entraîné un repli vers les valeurs sûres, dont l’or fait partie, indéniablement. C’est même une question de bon sens quand on sait la valeur tangible que le métal jaune possède.