Les investisseurs anglais en ont certainement perdu de leur flegme habituel. La Monnaie Royale britannique fait face à quelques critiques après avoir vendu, en janvier, des pièces d’or à des particuliers qui souhaitent mettre leur épargne à l’abri. Problème : la Royal Mint ne disposait finalement pas de ces stocks et n’en a pas informé immédiatement les acheteurs. Shocking, isn’t it ?
Messieurs les Anglais, achetez les premiers
Comme l’United States Mint, la Royal Canadian Mint et bien d’autres encore, la Royal Mint britannique vend des pièces d’investissement en or, voire des lingots. Selon le site d’actualités This Is Money, c’est la solution choisie par un Ecossais, en janvier dernier, après avoir hérité de son père. L’homme a opté pour la célèbre institution royale pour investir quelques 143 000 livres britanniques (soit 167 800 euros au 02/04/21). Néophyte, il explique d’ailleurs avoir choisi la Monnaie Royale « pour la sécurité et la confiance offerts par la Royal Mint« . « Je n’ai absolument aucun intérêt pour l’or en tant que possession, mais c’est un achat d’épargne conseillé parce que c’est un bon actif à long terme, avec des gains non imposables« , explique-t-il. Problème : une fois l’achat réalisé en janvier, plus de nouvelles de ses métaux précieux. Du moins pas leur livraison au mois de mars… alors que le prix des pièces a largement chuté sur le site de la Royal Mint, entre janvier et mars. Ses Britannia d’une once d’or, achetées pour un total de 143 237 livres, n’en valaient plus que 134 207. L’once d’or aurait ainsi perdu près de 200 livres entre janvier et mars 2021.
Ce n’est pas le seul à avoir rapporté ce souci, rencontré auprès de la Royal Mint. L’institution britannique a communiqué de son côté sur « un retard de livraison malheureux en raison de la disponibilité des stocks« . C’est en effet bien malheureux. Depuis, la Monnaie Royale a quand même indemnisé l’acheteur.
A quel moment faut-il acheter de l’or… et comment ?
Même si cette mésaventure est regrettable pour l’investisseur écossais, il y a des leçons à en tirer. Surtout sur fond de Brexit, alors que les métaux précieux sont des actifs rassurants face à une situation qui risque de coûter cher tant à l’économie de la Grande-Bretagne qu’à l’économie européenne. Et même s’ils ont encore plus isolé leur île de l’Europe, les Anglais ne sont pas épargnés par la crise sanitaire et par ses conséquences… « L’impact du Brexit et du coronavirus a poussé les investisseurs à se diversifier dans des actifs refuges, comme les métaux précieux, ce qui a conduit à notre période la plus chargée jamais enregistrée » en 2020-2021, assurait ainsi la Monnaie Royale dans son dernier rapport annuel. Cet effet « Brexit » a été visible aussi de notre côté de la Manche : c’est le cas sur AuCoffre.com, où le site a fait face à un afflux massif d’acheteurs de métaux précieux au moment du Brexit (on en parlait ici).
Pour notre Ecossais, c’était donc le bon moment et il a eu raison de se tourner vers une institution reconnue, qui a pignon sur rue. Mais il aurait pu se méfier des délais de livraison annoncés pour son or : trois semaines en temps normal sur le site de la Royal Mint, et avec des délais allongés par la pandémie. Surtout dans un contexte où il n’était pas le seul à se tourner vers l’or pour assurer son épargne ! Le principe d’une livraison à domicile pose aussi la question de la sécurisation de son or chez lui, surtout pour un investissement de long terme. Conserver ses pièces en sécurité dans des coffres dédiés, loin de toute tentation, est bien plus « safe » ! Et pour un investisseur qui dit lui-même n’être pas intéressé par la possession physique de l’or, le principe d’un stockage externe de ses fonds aurait certainement été plus adapté.
Photo © Unsplash