Il existe deux sortes d’or : l’or physique, bien réel, stocké à l’abri de coffres sécurisés dûment audités et l’or que l’on vend 200 fois par contrat papier aux investisseurs. Cet or virtuel dont l’existence ne repose que sur une promesse est à l’opposé des fondamentaux de l’or physique. Le problème est quand ce principe de réalité concerne aussi l’or soit disant stocké dans les coffres de nos banques centrales. La seule solution pour s’assurer que ces réserves existent bien, c’est de les auditer !
L’or des ETFs existe-t-il vraiment ?
Les ETF (ou Exchange Traded Fund) – de l’or alloué – et les futures – outils financiers se basant sur l’achat ou la vente d’actifs dans le futur – permettent d’investir dans de l’or « papier ». Outre le fait qu’ils comportent les mêmes risques qu’un actif boursier (volatilité, risque de faillite), ces outils présentent un autre problème : la contrepartie en or physique quasi inexistante de ces promesses de vente.
En réalité, il n’y aurait qu’une seule once d’or disponible réellement pour 200 contrats à terme.“Pour 200 contrats à terme ou certificats, on n’a une seule once d’or disponible réellement. Il est facile de manipuler les masses d’or négociées sous forme de contrats à terme (or papier ou or de bourse). C’est pourquoi on assiste régulièrement au moment de l’ouverture du fixing de l’or à des “trous d’air”, expliquait Philippe Béchade il y a un an.
Outre ces quantités manipulables, cela poserait un sérieux problème si tous les investisseurs ayant investi dans des ETFs or l’an dernier souhaitaient se faire livrer. Au 2e trimestre 2016, avec le Brexit notamment, la demande d’ETFs a connu un pic énorme. Mais sur les 579 tonnes au total, combien d’onces vendues étaient réelles ?
Et ce problème de contrepartie quasi nulle ne concerne pas que les sociétés émettrices d’ETFs.
La délicate question de l’or stocké dans les banques centrales
Ce sont les Etats-Unis qui possèdent les plus grandes réserves mondiales avec 8 133,5 tonnes d’or stockées à Fort Knox, loin devant l’Allemagne (3 381 t), l’Italie (2 451,8 t), la France (2 435,6 t), la Chine (1 762,3 t) et la Russie (1 392,9 t). (source World Gold Council).
Et comme on peut le voir sur le graphique ci-dessous, les réserves américaines n’ont pas bougé d’un iota depuis les années 2000. Quant à la France, elle a vendu 500 à 600 tonnes d’or en 2004 sous Sarkozy, quand l’or était encore au plus bas…), alors que la Chine et la Russie ne cessent d’augmenter leurs réserves.
Mais cet or est-il bien présent dans les coffres les plus sécurisés du monde ? Je pose la question parce qu’une grande partie des stocks d’or basée à Fort Knox appartiennent à d’autres pays et que certains comme l’Allemagne ont prévu de rapatrier leur or dans leurs propres coffres.
En 2012, suite à la demande de la Cour des comptes de procéder à un inventaire physique des stocks, la BundesBank décide de rapatrier son or entreposé en France et une partie de celui aux Etats-Unis d’ici 2020. Petit problème, les réserves d’or allemand entreposées à la FED auditées ont disparu, volatilisées. Pourtant, l’or est stocké dans le quartier haute sécurité de la FED, à 26 mètres sous terre, l’endroit « le plus sûr du monde ».
Officiellement, la FED refuse de restituer l’or à l’Allemagne pour des raisons de coût et de sécurité de transport; acceptant de ne rendre que 300 tonnes au pays d’ici 2020. Face à la pression des Etats-Unis, l’Allemagne a finalement renoncé au rapatriement de son or en juin 2014, estimant que « ses réserves sont en sécurité aux Etats-Unis ».
S’en est suivie une véritable épidémie de rapatriement de l’or stocké aux Etats-Unis : Suisse, Pologne, Venezuela, Pays-Bas, l’Autriche… “Les banques centrales européennes retirent leur or de la Réserve fédérale des Etats-Unis (FED), dont les stocks de métaux précieux ont beaucoup diminué ces derniers temps.” Et pour cause, en 1999, une étude du Fonds monétaire international montrait que « 80 % des banques centrales avaient loué 15 % de leurs réserves d’or à des prestataires extérieurs ».
Simple principe de précaution ou franchissement d’un cran supérieur dans la crise, cette vague de rapatriement correspond à une période économique et monétaire où il vaut mieux assurer sa stabilité financière avec de l’or physique, le seul un actif tangible précieux à peser lourd dans la balance.
Toujours est-il que la seule façon de s’assurer que l’or est bien présent dans un coffre, que ce soit dans celui d’une banque centrale ou d’un négociant, c’est de l’auditer !
L’audit des réserves d’or : indispensable !
Quand on a une plateforme d’achat et de vente d’or en ligne, il vaut mieux s’assurer que les pièces et lingots stockés sont bien réels et en assurer ses membres. Chez Aucoffre, nos réserves sont triplement contrôlées et auditées : par un auditeur indépendant – la société ALS, qui contrôle les acteurs du monde des métaux précieux -, par nos commissaires aux comptes et par les douanes, qui font leur travail réglementaire en s’assurant de la concordance entre nos registres et la réalité physique dans les coffres.
Les biens sont réels et stockés en toute sécurité dans des coffres accessibles (80% en Suisse, le reste en France et en Belgique). Cette solution de stockage externalisé présente le triple avantage de pouvoir accélérer la vitesse des transactions des produits, facilement, de les mettre à l’abri du risque bancaire et de bénéficier en toute légalité d’une fiscalité plus adaptée.