La tendance en 2017, c’est un cours de l’or qui s’est surtout apprécié par rapport à un dollar faible et moins valorisé en euro. La demande en or papier a baissé par rapport à 2016 (où elle avait explosé après le Brexit). La demande en pièces d’or d’investissement a quant à elle augmenté de 30%. Ces indicateurs sont révélateurs de deux grandes tendances en 2017 : la versatilité des investisseurs et la stabilité des fondamentaux de l’or. Cette tendance devrait se poursuivre en 2018.
L’or dans le retro
Si l’on regarde la cotation d’AuCOFFRE.com sur un an, on voit bien que l’or a surtout performé en dollar en 2017, (profitant de la faiblesse de la devise) et s’est moins apprécié en euro (qui était du coup plus fort par rapport au billet vert).
Depuis le Brexit, on assiste à de gros achats d’or sous forme d’ETFs (ou or papier). Ce sont désormais plus les investisseurs d’or de bourse qui influent sur les prix, alors qu’auparavant c’était plutôt la demande physique de l’Asie qui pesait sur le cours de façon traditionnelle.
Ce qu’il est important de noter par rapport à cette tendance :
– L’or papier a pris du poids, alors qu’il n’y a pas de contrepartie physique pour 9 contrats vendus sur 10.
– Les investisseurs sont malgré tout restés proches de l’or pour anticiper la faiblesse du dollar et différents risques de bulle sur lesquels je reviendrai.
– La demande en or physique a été importante.
Baisse de la demande en or d’investissement papier
D’après les chiffres du World Gold Council publiés en novembre dernier, la demande en or d’investissement est en baisse sur les 3 premiers trimestres 2017. L’information a d’ailleurs été pas mal relayée dans la “presse spécialisée”, pointant du doigt “la plus faible demande en or depuis 2010”.
Mais de quoi parle-t-on au juste ? De la demande en or papier. Avec le Brexit, la demande en ETFs et contrats futurs avait explosé en 2016. Il est plutôt facile de parler de baisse sans précédent depuis la crise de 2008 après le pic qu’avait connu la demande des investisseurs. C’est d’ailleurs en Europe que l’on a le plus investi dans les ETFs en 2017. Les fonds européens ont représenté 75% des entrées mondiales en 2017, soutenus par les fonds allemands (35% des entrées nettes mondiales).
Hausse de la demande d’or physique d’investissement
L’indicateur le plus parlant, en accord avec les fondamentaux de l’or, c’est la demande en pièces d’or et lingots. De janvier à septembre 2017, la demande en pièces d’or d’investissement a augmenté de 30% et celle des lingots de 16%. Les épargnants qui sont plus dans une logique d’épargne de précaution à moyen et à long terme ont manifesté en revanche peu d’intérêt pour les médailles et les imitations de pièces en or (-4%).
Cette tendance traduit l’intérêt des épargnants pour les produits ayant une vraie valeur en termes d’épargne de protection et d’investissement et une meilleure connaissance des particuliers pour les bons produits.
En 2018, on opte pour le risque maîtrisé
Pour conclure, cette année l’or devrait s’inscrire dans la continuité de 2017. Nous sommes toujours dans une sorte d’attentisme où il ne paraît pas sensé de prendre de gros risques. Ou alors en équilibrant la part de risque avec des placements stables et sécurisés. Les actions et fonds d’actions britanniques et américains, les valeurs techno, les crypto (surtout le bitcoin), les emprunts d’Etat européens, et tous les fonds obligataires à fort rendement font partie des placements à éviter en 2018 selon Capital.fr.
En France, la transformation de l’Impôt sur la Fortune (ISF) en Impôt sur la Fortune Immobilière (IFI) a pour but d’encourager les investisseurs à investir dans l’économie réelle et les entreprises. Tout le monde peut y gagner. Ce type d’investissement peut être fructueux, dans une logique de rendement et de diversification, avec un peu d’or physique pour compenser la prise de risque, c’est le combo gagnant pour 2018.