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On a constaté en cette fin de premier semestre 2018 un phénomène de “désintérêt”  des investisseurs pour l’or  alors que les signaux géopolitiques et les indices devraient inciter les investisseurs à se positionner sur le métal précieux. Je ne m’explique pas cette situation inédite.

Les experts de l’UBS dans une note de conjoncture constatent donc que les investisseurs fuient l’or alors, précisent-ils, que les risques géopolitiques augmentent. Normalement, la “valeur refuge” devrait être utilisée, au moins préventivement.

Aux Etats-Unis, l’agence gouvernementale sur les “futures et swaps markets” notait qu’à la mi-juin les positions acheteuses sur le métal jaune étaient au plus bas depuis un an et que les vendeurs étaient en forte hausse.

Les investisseurs sont donc attirés par des indices boursiers plutôt hauts et même les deux corrections de la mi-février et fin mars ne semblent pas entamer leur enthousiasme.

Et pour l’épargne plus traditionnelle, c’est l’assurance vie qui remporte les suffrages  grâce à la modification de la taxation de ces produits avec le prélèvement forfaitaire unique qui en fait un des produits court/moyen terme les moins fiscalisés.  En terme de rendement, les fonds en euros affichent, selon la Fédération Française de l’Assurance, une moyenne de 1,8% ce qui est plus élevé que les livrets d’épargne même si ce n’est pas visiblement l’argument premier pour ces placements. Certains spécialistes estiment que ces produits ont bénéficié du rééquilibrage de certains patrimoines trop dépendants de l’immobilier et exposés au nouvel impôt sur la fortune, l’IFI.

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Pour les investisseurs : pas de risques sur l’économie mondiale

On comprend donc que les investisseurs semblent sourds aux informations sur les tensions économiques. Il y a tout d’abord les décisions unilatérales du Président des Etats-Unis sur la taxation des importations pour servir sa vision politique “America First”. On notera aussi une déstabilisation générale de plusieurs secteurs d’activité avec l’arrivée des géants de l’Internet (grande distribution, banque, assurances) et du digital au sens large (Netflix et la diffusion audiovisuelle par ex.). Le dernier secteur bousculé étant la pharmacie avec le rachat par Amazon d’une chaîne d’officines américaine.

L’Europe n’est pas en reste avec le Brexit qui s’annonce et son lot d’incertitudes sur de nombreux secteurs qui commercent avec la Grand-Bretagne. En effet, on peut s’attendre à une augmentation des charges administratives (barrières douanières) et des coûts (taxes, transport). Les activités françaises les plus exposées sont l’agro-alimentaire, l’automobile et l’aéronautique. Une étude estime qu’un scénario “hard brexit” coûterait pour les deux parties (Europe, Angleterre) 70 milliards d’euros.

La dette italienne et la situation politique devraient aussi inquiéter. L’économie de la péninsule italienne est très liée à la France et à l’Allemagne, les secteurs bancaires et assurantiels sont exposés. Les montants de dette publique  annoncés sont bien plus importants que ceux évoqués pendant la crise grecque, on parle de 2300 milliards d’euros versus 312 milliards d’euros.

On entend aussi cette petite musique depuis quelques mois avec des économistes qui alertent sur le risque d’un krach boursier à tel point qu’on ne sait pas s’il s’agit de prévisions ou de prophéties auto réalisatrices.

Dans ce concert, on a entendu une partition un peu différente. Elle est jouée par deux économistes post-keynésiens (dont le français Dany Lang), ils pointent du doigt les risques sur les dettes privées, c’est à dire celles des particuliers et des entreprises. Ils soutiennent la thèse que certaines économies sont “zombifiées”, des économies de morts-vivants. La croissance est soutenue artificiellement par l’emprunt, le risque étant que les défaillances se multiplient rejouant le scénario “subprime” avec pour conséquence de devoir renflouer les banques. La dette privée se transforme alors en dette publique.

L’économie est faite de cycles et alterne hausse et baisse

Enfin, les économistes ont démontré à plusieurs reprises l’existence de cycles économiques. Il est maintenant clairement établi qu’une phase d’expansion se termine toujours par une récession. Il arrive un moment où l’activité se contracte en raison de la hausse des taux, de la hausse des salaires et la courbe s’inverse !

C’est à ce moment là que les investisseurs se tournent vers la valeur refuge, l’or. En effet, cette valeur tangible n’est pas soumises aux aléas et soubresauts financiers. La déflation et l’inflation ne concernent pas ce placement. Certains historiens de l’économie affirment qu’une vache vaut toujours à peu près une once d’or quelle que soit l’époque.

Evidemment, en pleine crise, les cours du métal précieux croisent ceux de la bourse comme on a pu le voir en 2008 et en 2011. Le temps de décider de vendre, de décider d’acheter les cours ont chuté et de l’autre ils ont grimpé, ce temps est synonyme de perte pour l’investisseur.  Après la crise des subprimes, le cours de l’or a bondi dépassant même celui du platine en 2011.

Alors qu’en ces temps où la demande est faible, les primes sont faibles elles aussi sur les pièces comme des Napoléons, des Francs Suisse ou autres.. La composition du prix d’une pièce d’or est en effet le prix de son poids en or plus une “prime” qui valorise son état, sa rareté mais aussi la demande. En ce moment, on est donc dans un temps très favorable pour l’acheteur puisque le cours de l’or est faible et la demande aussi. Donc le prix de ces pièces d’investissement sont bas. Qu’attendez-vous ?

Sources complémentaires : 

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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