Bien que l’on ait extrait davantage d’or au cours des cinquante dernières années que durant les cinq mille qui ont précédé, la demande excède toujours l’offre. C’est dans la bijouterie que la demande est de loin la plus grande. Il n’y a là rien de nouveau, l’or s’est transformé en bracelet bien avant de devenir monnaie d’échange.
La quasi-totalité de l’or est façonnée par la bijouterie, plus de 3 000 tonnes, 500 tonnes sont transformées en lingots et pièces de monnaie, 70 tonnes sont utilisées par l’industrie dentaire, plus de 350 tonnes trouvent un usage industriel, principalement en électronique.
La valeur de l’or ne réside plus seulement dans sa beauté, on trouve des assemblages et des circuits recouverts d’or sous de multiples formes, depuis le simple téléphone jusqu’à la navette spatiale. On peut dire que l’or est désormais emblématique de l’ère spatiale.
Dans les ateliers d’assemblage d’EADS à Toulouse, l’or est aussi le matériau du futur. On procède ici à l’assemblage d’un nouveau satellite Astra. Une structure va supporter une série d’instruments précis destinés à surveiller l’environnement, comme le niveau de l’ozone dans l’atmosphère. Pour garantir leur précision, il faut les maintenir le plus possible à basse température en les isolant de la chaleur produite par l’engin spatial.
Grâce à la remarquable conductivité électrique de l’or à toutes les températures, les fragiles microcircuits de l’engin spatial vont aussi pouvoir compter sur des contacts et des connexions plaqué-or. Même les panneaux solaires du satellite sont recouverts d’or. Une fine pellicule d’or que l’on mesure en micron les protégera des dommages causés par les rayons ultra-violets.
Finalement, c’est tout l’engin spatial qui se trouve enveloppé dans un manteau d’or de manière à réfléchir la chaleur intense du soleil. L’ère spatiale a donné un nouveau sens à la devise « bon comme l’or ».