Tout le monde connaît le dicton selon lequel « l’argent n’a pas d’odeur ». Traduction : « l’argent malhonnêtement gagné ne trahit pas son origine ». Si les délinquants à la petite semaine n’ont pas grand chose à craindre des petites coupures pour régler leurs dettes, le crime plus organisé s’accommode en revanche difficilement de la monnaie papier. Pour blanchir tous les trafics et « masquer l’odeur » de transactions suspectes, les criminels peuvent néanmoins compter sur une valeur refuge : l’or bien sûr.
Un fait divers récent semble illustrer ce curieux emploi de l’or, à moins qu’il s’agisse d’une simple coïncidence : des ouvriers chargés de la rénovation d’une bâtisse désaffectée à Cannes ont découvert un obus contenant 5 lingots d’or et des bijoux. Peu après avoir désamorcé l’engin explosif, les policiers alertés par les ouvriers ont mis la main sur un butin pour le point surprenant : un revolver, un pistolet et une grenade dans les combles de la maison, et dans le jardin, une carabine 22 long rifle et un gomme-cogne (arme d’autodéfense à balle de caoutchouc). L’arsenal fut complété quelques jours plus tard d’un browning chargé et prêt à tirer, d’un poignard et d’un fusil de guerre, un pistolet d’alarme, et plus de 70 cartouches de 22 long rifle.
Un cocktail détonnant qui était la propriété d’un militaire à la retraite, coulant des jours (paisibles?) dans une maison de retraite.
De là à faire des 220.000 euros d’or découverts le moyen de se constituer -sans laisser de trace- un arsenal digne d’une cache à gangsters, il n’y a qu’un pas. Mais comme nous l’avons vu dans une note précédente, on peut tout acheter avec l’or !