Les avoirs en or de la Réserve Fédérale sont d’une part inexistants, contrairement à ce que beaucoup de gens pourraient croire, mais aussi d’autre part, ils ne valent pas autant que l’or-papier.
En 1933, lors de sa première année de présidence, le Président Franklin Roosevelt demanda la saisie des avoirs privés détenus en or (à l’exception des bijoux et de dentisterie) – ceci s’en suivit en 1934 par la confiscation de l’or détenu en banque – ceci fut ‘apparemment’ une mesure prise suite à la pénurie d’or provoquée par la grande dépression.
En 1934, les Etats-Unis fixaient le prix en dollar de l’or à $35 l’once troy (en dévaluant le dollar en conséquence). Ceci devint le cours dit ‘statutaire’ ou plus encore ‘légal’. En dépit des événements qui s’en suivirent, les Etats-Unis refusèrent d’envisager l’augmentation du prix de l’or, malgré la mise en place de l’accord de Bretton Woods et le Fond Monétaire International. Par conséquent, la dévaluation de la livre sterling en 1949 augmenta le prix de l’or dans la zone de la livre sterling, sans pour autant entrainer une augmentation de son prix dans la zone dollar.
Dans les années 1950, le volume et la valeur du commerce mondial d’or continuèrent d’augmenter, ce qui présageait qu’une hausse universelle du prix de l’or pourrait survenir suite à la réévaluation du dollar. La croissance des réserves mondiales d’or monétaire, alors estimée, chuta de telle sorte que celle-ci se retrouva bien en-dessous de l’augmentation du rapport volume/qualité prévue à ce moment-là. Ainsi, il devint évident que le rendement annuel du nouvel or (estimé sur les mêmes critères) ne pouvait exprimer le volume croissant des marchandises produites. Les réserves d’or des Etats-Unis avaient tellement chuté que leurs valeurs étaient nettement inférieures à celles garanties sur la version papier. Néanmoins, le prix de l’or aux Etats-Unis demeura constant.
Séparer le dollar de l’or
En 1972, le cours ‘légal’ du prix était ajusté à 38 dollars l’once, et de nouveau en 1973 à 42.22 dollars l’once. En 1975, l’interdiction de possession d’or par les parties privées fut révoquée.
Tant les banques que la Réserve Fédérale se virent confisquer leurs propres réserves d’or – l’autorité compétente chargée de cette confiscation était le Trésor. Le fait que la Réserve Fédérale soit quasi-indépendante du gouvernement (quelque peu analogue à la Banque d’Angleterre avant que celle-ci ne soit nationalisée en 1946) explique l’anomalie apparente de la part de l’Etat quant à la confiscation de ses propres réserves.
La réserve Fédérale se vit contrainte de vendre son or au Trésor au prix de 20.67 dollars l’once, en retour de quoi elle recevait des certificats, ou des titres, d’une valeur de quelques 3.617 milliards de dollars.
Pourquoi persister à penser que la Réserve Fédérale dispose de réserves d’or ? La raison est simple : sur ces certificats est mentionné l’accord avec le Trésor, et ces derniers sont répertoriés dans les comptes de la Réserve Fédérale comme étant un compte spécial à savoir : “Gold certificate account”, établis au prix final de l’année 1973.
‘L’or-papier’ de la Réserve Fédérale n’est même pas de l’or-papier.
Le Dr Ron Paul, membre de la Chambre des Représentants, s’est investi fortement pour faire en sorte que les comptes de la Réserve Fédérale soient audités par le ‘Government Accountability Office’ : cette tâche a toujours été menée par la Réserve Fédérale (aussi surprenant que cela puisse paraître). Les efforts déployés par le Dr Ron Paul pour faire qu’une loi soit votée en ces termes s’opposèrent à la résistance de la Réserve Fédérale (ce qui n’était pas étonnant du tout).
En date du 1er Juin, une plaidoirie eut lieu entre avocats généraux de la Réserve Fédérale et ceux du Trésor. Fondamentalement, ces certificats ne représentaient même pas la valeur actuelle de l’or que le Trésor eut confisqué. La valeur mentionnée sur ces certificats, datant de 1934.
On peut imaginer le genre de relation entre ces deux administrations. Le Trésor, cependant animé d’un désir de connaitre la vraie valeur de l’or sans avoir à le vendre, utilisa son or comme un actif collatéral afin d’émettre des certificats à la Réserve Fédérale en échange d’argent frais, pour pouvoir le dépenser. Le Trésor est actuellement capable d’émettre autant de certificats qu’il le souhaite, sous condition de respecter la clause restrictive du Gold Reserve Act : le montant des certificats d’or en circulation ne doit à aucun moment dépasser la valeur de l’or détenu par le Trésor fixé au cours légal. Cela signifiait qu’une simple augmentation de la valeur de l’or détenue par le Trésor pouvait permettre à celui-ci d’imprimer davantage de certificats d’or. Ces certificats pourraient être, par la suite, utilisés pour acquérir de nouveaux ‘Reserve Notes’ (dollars) de la Réserve Fédérale.
Cela doit animer plus d’un esprit à la vengeance ! Afin de pouvoir disposer de plus d’argent à dépenser, il est demandé à la Réserve Fédérale d’imprimer plus de billets, en retour de quoi, et dans l’objectif (très probablement) de ne pas perturber le cours ‘légal’ enregistré dans les comptes de la Réserve Fédérale.
La situation n’a pas changé de nos jours. Pourtant, il s’agissait d’un exercice comptable à l’origine !
Si la Réserve Fédérale avait à racheter son or au Trésor, serait-ce au ‘cours’ indiqué dans ses comptes ?
Quelle ironie dans le cours de l’histoire ! Le Président Roosevelt avait levé l’interdiction en 1933, pour mettre en place une autre interdiction, portant cette fois-ci sur la propriété d’or chez les particuliers – ayant des conséquences et des répercussions dans la crise financière actuelle.