COMEX est lâabrĂ©viation de New York Commodities Exchange : il sâagit dâune des principales bourses de mĂ©taux prĂ©cieux au monde (avec la LBMA, London Bullion Market, notamment), câest donc ici que sont fixĂ©s les cours de lâor et de lâargent.
Câest un haut lieu de la spĂ©culation et de la manipulation sur les cours des mĂ©taux prĂ©cieux. Les traders y misent sur la hausse ou la baisse des mĂ©taux (principalement lâor et lâargent) sur un, deux ou trois mois : câest ce quâon appelle des contrats Ă terme (ou futures contract en anglais). Au terme du contrat (lâĂ©chĂ©ance), les acheteurs ont deux possibilitĂ©s : soit se faire livrer leur plus-values en physique (sous forme de lingots pour lâor par exemple) soit en cash, directement en dollars.
Touchez pas au grisbi
Une livraison en physique prĂ©suppose donc que la COMEX dispose de stocks dâor (pour poursuivre avec lâorâŠ) dans ses entrepĂŽts.
Mais en fait le volume des transactions Ă la COMEX est largement supĂ©rieur au rĂ©el stock dâor physique dont dispose la bourse aux mĂ©taux prĂ©cieux.
Pour illustrer ceci on peut prendre lâexemple du cousin britannique le LBMA (London Bullion Market) pour lequel on a quelques donnĂ©es prĂ©cises :
Ainsi dâaprĂšs une analyse de Adrian Douglas, Directeur de la GATA (Gold Anti-Trust Action Committee), en 2010 :
LâĂ©quivalent de la production mondiale annuelle dâor (2200 tonnes) est Ă©changĂ©e chaque jour sur le marchĂ© londonien ! Sur le LBMA on Ă©change donc quotidiennement 346 fois plus dâor que lâon en extrait dans les mines par jour. Jolie performance !
TrĂšs concrĂštement de tels chiffres ne peuvent pas ĂȘtre adossĂ©s Ă de lâor physique :
Il faut savoir que lâor Ă©changĂ© sur ce marchĂ© doit obligatoirement avoir le statut London Good Delivery, dâaprĂšs lâanalyste financier Paul Mylchreest il nây a maximum « que » 15 000 tonnes de lingots qui prĂ©tendent Ă un tel statut de qualitĂ©. Donc thĂ©oriquement le LBMA ne peut pas possĂ©der plus de 15000 tonnes dâor : ce qui signifie que si lâensemble des acheteurs dâor au LBMA rĂ©clament la livraison de leur or physique le London Bullion Market ferait dĂ©faut en moins dâune semaine (15 000 / 2200 = 7). La messe est dite.
Le LBMA vend donc de lâor quâil nâa pas, ou plutĂŽt vend un grand nombre de fois le mĂȘme lingot Ă diffĂ©rents acheteursâŠ
La vidĂ©o ci-dessous explique bien le phĂ©nomĂšne en sâappuyant sur le cas de lâor mais aussi de lâargent :
Qui sĂšme le ventâŠ
Et câest exactement le mĂȘme principe pour la COMEX : lâor papier qui y circule ne repose sur rien et nâest absolument pas garantis par un stock dâor physique, ce nâest ni plus ni moins que du VENT. La COMEX nâest donc quâune machine Ă spĂ©culer sur du papier et Ă manipuler des cours.
Pourquoi parle-t-on de manipulation ? Tout simplement parce que la COMEX est la cour de rĂ©crĂ©ation de la JP Morgan et d’HSBC (entre autres), qui y font la pluie et le beau temps en toute impunitĂ©. Il faut bien comprendre que ces Ă©tablissements bancaires exercent une forme de « monopole » sur lâor et lâargent dans cette bourse et quâils ont tout intĂ©rĂȘt Ă ce que les cours de ces mĂ©taux restent bas.
Mais cette (confortable) situation ne pourra pas durer Ă©ternellement : arrivera bien un jour oĂč la COMEX ou le LBMA se trouveront Ă court dâor et ne pourront plus livrer lâor physique qui a pourtant Ă©tĂ© vendu. Le systĂšme sâeffondrera alors et les prix de lâor et de lâargent grimperont tout simplement en flĂšche !
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