En 2013, la demande en or physique (investissement ou bijoux) a atteint des records. Parmi les plus gourmands, la Chine bien évidemment. Mais l’Inde voisine essaie aussi prend de la place sur le marché de l’achat d’or. En 2013, la demande en pièces et lingots a augmenté de 16 %, et la demande en bijoux de 11 %. Un élan sans doute restreint par le gouvernement, qui a imposé des taxes en 2013.
Quel est l’état des lieux actuel du marché de l’or en Inde ? Entre culture, demande et restrictions, comment évolue le métal précieux sur le marché indien ?
L’or en Inde : un long passé doré
L’or existe sous toutes ses formes et depuis des siècles en Inde. Dans une société à la culture très affirmée, c’est même un véritable pilier culturel. Le métal précieux fait partie intégrante de la vie sociale et religieuse. Bracelets, chaînes et colliers s’échangent en cadeaux. Pour s’attirer les bonnes grâces de Lakshmi, on offre des pièces d’or frappées à l’effigie de la femme de Vishnu, la déesse de la fortune et de la prospérité.
L’or régit aussi les alliances entre les familles. Pour chaque mariage, il est d’usage de doter la mariée d’or. Plus les bijoux sont nombreux, meilleur est le statut social de la famille.
Même avec une très forte influence culturelle, le métal précieux reste une assurance pour les Indiens. Selon Timothy S. Green, auteur du livre Le Monde de l’or, « si vous vivez dans un petit village loin de la ville, vous ignorez tout des banques, de la bourse mais vous obtenez une bonne récolte et vous gagnez un peu d’argent. Qu’est-ce que vous faites ? Eh bien, vous allez chez l’orfèvre du coin parce qu’il n’y a pas de banques et vous achetez quelques bijoux. C’est un signe clair que les affaires et la famille vont bien et c’est aussi une assurance. Et si la prochaine récolte est mauvaise ou que vos enfants tombent malades et que vous avez besoin d’un peu d’argent, vous retournez vendre votre bijou chez l’orfèvre », raconte-t-il.
Un or surveillé par le gouvernement
En 2012, le gouvernement indien a quadruplé la taxe d’importation sur l’or. De sévères restrictions qui avaient pour objectif de stopper la chute de la roupie. Car avec une épargne peu intéressante et une monnaie papier dévaluée, les Indiens se tournent forcément vers l’or – celui du pays d’abord, et celui importé ensuite pour répondre à la forte demande.
Après la mise en application des restrictions, l’importation s’est forcément réduite. « La demande d’or doit être modérée », annonçait au début de l’année 2013 le ministre des finances P. Chidambaram. « Nous pourrions n’avoir aucun choix mais de rendre l’importation d’or un peu plus chère. Le problème est à l’étude par le gouvernement. » Conséquence d’une importation maîtrisée, le pays s’est aussi replongé dans ses souvenirs de contrebande d’or. C’était déjà le cas en Inde pendant plusieurs décennies, entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années quatre-vingts.
Et un or convoité par le gouvernement !
Le gouvernement indien pourrait-il faire main basse sur l’or de ses concitoyens ? En 1991 déjà, le gouvernement indien avait mis en gage les réserves d’or du pays, en contrepartie de prêts étrangers. Cette action avait pour objectif de soutenir les relations du pays à l’international.
L’utilisation de l’or privé, c’est-à-dire l’or détenu par les Indiens, pourrait être une option. En échange d’un certificat de dépôt, les détenteurs d’or pourraient le confier – et même le prêter – à une compagnie non bancaire et, par leur intermédiaire, à des bijoutiers afin qu’il soit remis en circulation. Mais comment s’assurer, pour les petits détenteurs, de la sécurité d’un tel système ?
La preuve du manque de confiance des Indiens envers le système, c’est d’ailleurs le peu de succès des différents programmes mis en place en Inde : le régime de Dépôts d’or, mis en place avec la State Bank of India, a d’ailleurs été retiré en 2009.
Et pourtant, le même système est à nouveau tenté par le gouvernement indien. Quel est donc l’avenir de l’or en Inde pour les prochaines années ?
L’Inde, un acteur toujours majeur du marché de l’or
Longtemps dans le peloton de tête des importateurs d’or majeurs, l’Inde a été devancée par la Chine. D’abord parce que, et ce n’est pas nouveau, le voisin chinois a des vues très affirmées sur le métal précieux. Mais aussi en raison de l’augmentation des taxes sur l’importation d’or.
Pourtant, quand le World Gold Council se penche sur les intentions des Indiens, l’enquête (juin 2012) révèle que la grande majorité, à plus de 60 %, a pour projet d’investir dans des bijoux en or dans les 12 mois à venir. La différence entre les bijoux en or et l’or d’investissement n’existe d’ailleurs pas ! La même enquête montre qu’ils sont aussi nombreux à considérer les bijoux en or comme un investissement plutôt qu’un accessoire à la mode. Pour une majorité, l’or même sous forme de bijoux est toujours associé à une certaine idée de sécurité financière.
« Plus des deux tiers de la demande en or de joaillerie provient de la population des campagnes, où les affinités pour le métal précieux sous cette forme sont dues à des considérations pratiques », estime le rapport du World Gold Council. Cela expliquerait en partie que l’appétit du pays pour le métal précieux reste fort et que la demande en or en Inde reste forte, « malgré une dévaluation de la roupie de 400 % au cours de la dernière décennie ».
Il faut ajouter à cela un intérêt toujours marqué du gouvernement pour l’or. Même si le gouvernement ne pousse pas ses citoyens à acheter de l’or, la Reserve Bank of India se doit de détenir une partie de ses actifs en or. Et avec près de 600 tonnes d’or, le pays figure parmi les acteurs majeurs de l’or chez les pays émergents. Comme on peut y ajouter près de 18 000 tonnes d’or détenues par ses citoyens, l’Inde continuera certainement, dans les prochaines années, à jouer un rôle important sur le marché de l’or.
Bonjour, je voudrais ramener d’Inde un bijoux en or (valeur d’environ 200€). Doit-il être poinçonné ? Est ce possible en Inde d’avoir un poinçon ? Faut-il payer une taxe en douane, à l’aéroport ? Bref, comment faire. Merci de votre aide.