Loretlargent.info s’intéresse à l’histoire de l’or dans les différents pays du monde, aux rapports qu’entretiennent les différentes cultures avec le métal jaune. La Suisse a un rapport très traditionnel avec l’or et attire de plus en plus de compatriotes français.
L’or en Suisse
Le Franc Suisse, défini par son poids en gramme d’or et d’argent, est devenu un substitut de l’or, lors de la fondation de la Banque Nationale Suisse. Lors de la Première Guerre Mondiale, le Franc Suisse a définitivement été détaché de l’or. Aujourd’hui, il ne s’agit que d’une monnaie-papier.
En Suisse, il est possible de trouver de l’or à de nombreux endroits, sous forme de petites traces comme des paillettes d’or par exemple. La région Napf, au centre du pays, est le premier gisement d’or et renfermerait encore des millions de francs français en paillettes d’or. Forte de ces régions riches, la Suisse possède aujourd’hui 1 040 tonne de réserves d’or. Elle occupe la 7e position du classement établi par le World Gold Council de juillet 2012.
Le passé trouble de la Suisse
De par sa position stratégique, sa neutralité politique et économique, sa fiscalité avantageuse, la Suisse a profité de l’or « récupéré » par les nazis pendant la seconde guerre mondiale. Environ deux tiers de l’or vendu à la Suisse pendant la guerre étaient acquis illégalement.
Ajoutez à cela une culture du secret (anonymat et secret bancaire respectés), la Suisse a accédé à un quasi-monopole du marché de l’or en Europe : « Jamais la quantité totale d’or stockée simultanément dans les 94 armoires ne dépassa le sommet atteint fin juin 1943: de l’or pour 730,5 millions de francs suisses. », peut-on lire sur le site de l’historien Yannick Rub.
L’absence de contrôle sur les transactions qui se déroulaient au sein des frontières suisses ont permis au pays de réaliser de bonnes affaires, jusqu’au moins légales, comme un trafic de pièces d’or entre l’Italie et la Suisse.
Cela a considérablement contribué à faire de la Suisse la place forte – et le coffre-fort – des réserves d’or du continent Européen.
Aujourd’hui encore, la Suisse bénéficie d’une « clémence économique » qui en fait le refuge de nombreux épargnants, investisseurs et hommes d’affaires qui souhaitent échapper à la fiscalité de leur pays.
Les rapports des Suisses avec l’or
La Suisse est liée à une sorte de secret bancaire, interdisant aux banquiers de divulguer quelconques informations au sujet d’un client et de ses comptes. Ainsi, il n’est pas possible pour la justice française d’enquêter sur une évasion fiscale en Suisse. Le pays a une fiscalité très avantageuse. Nombreux sont donc ceux qui y hébergent donc leur argent, leur or aussi.
Aussi, le pays est très traditionnel en matière d’orfèvrerie. Les Suisses sont très attachés à l’or. Les horlogeries de pointe et les nombreux fondeurs en témoignent.
L’histoire des pièces d’or en Suisse
Les Suisses ont pu battre leur monnaie jusqu’en 1848, jusqu’à ce qu’une nouvelle constitution les en empêche. A partir de 1871, des essais ont permis de confectionner une monnaie d’or confédérale. Le monnayage régulier ne commença qu’en 1883. Il s’agissait d’une pièce de 20 Francs, baptisée « le 20 Francs Vreneli » ou « tête d’Helvetia » et frappée à 58,9 millions d’exemplaires. Emise entre 1883 et 1949, elle pèse 6,45 grammes et mesure 21 millimètres. Son taux d’or est de 900/1000. Côté pile, cette pièce d’or représente une tête de femme, personnifiant la Confédération Suisse. Côté face, elle représente une croix suisse. Cette pièce d’or a les mêmes caractéristiques que les Napoléons Français.
Malgré les tentatives du parti UDC de réinstaurer une nouvelle monnaie-or (notamment pour soulager le franc suisse, devenu devise refuge et survalorisé), la Suisse a cependant renoncé au franc-or.
Or et fiscalité suisse
Faute de prise de position de la part de l’Etat français, il régnait un certain flou autour de la fiscalité de l’or stocké dans un pays hors de l’Union Européenne. Depuis le 12 septembre 2012, l’administration fiscale a tranché. En se prononçant pour le régime des plus-values sur biens meubles et donc pour l’imposition des plus-values (34,5% puis 0 au bout de 12 ans), l’Etat a officiellement légalisé le stockage d’or en Suisse.
Avant, en l’absence d’option, on ne savait pas vraiment si la vente de métaux précieux hors UE était imposable ou pas.
A présent ça l’est et le cédant doit déclarer le montant de la plus-value réalisée.
De plus, pour toute transaction de vente dont le prix de cession est inférieur ou égal à 5 000 euros, il y a exonération de taxation.
Dans le contexte d’instabilité et de suspicion autour de la santé des pays de la zone euro, des risques de confiscation, etc., la conservation en coffres suisses devient alors le choix évident pour l’or.