L’or peut être jaune, blanc, rose mais aussi gris, vert, rouge, voire même bleu ou violet. Comment un métal que l’on imagine pur peut-il se décliner dans toutes les couleurs de l’arc en ciel ? La réponse est simple : l’or n’est finalement que très rarement pur en joaillerie. En effet, on allie l’or la plupart du temps à d’autres métaux pour former ce que l’on appelle un alliage, de façon à le rendre plus résistant et à varier sa couleur. L’or pur est bien évidemment utilisé mais il est plutôt réservé à l’usage d’investissement, comme pour les lingots ou certaines pièces de monnaie (les pièces d’or canadienne par exemple).
Pour désigner les proportions de métal précieux (de métal « fin ») de tels alliages, on utilise la notion de « titre ». Ainsi, la législation française de 1994 n’autorise l’appellation « Or » que pour les alliages dont le titre est supérieur ou égal à 750/1000, en deçà, c’est l’appellation « alliage d’or » qui doit être
employée. 750/1000 signifie que dans 1000 g d’alliage (1 kg de métal) il y a toujours 750 g d’or fin (pur), les 250 g manquants pouvant être constitués de différents métaux purs additionnels :
• l’or vert comprend 250 ‰ d’argent. (les « recettes » peuvent varier)
• l’or gris (ou or blanc) qualifie en fait divers alliages ; il peut comprendre, par exemple, 250 ‰ de palladium ou bien 250 ‰ de nickel .
• l’or jaune comprend 125 ‰ d’argent et 125 ‰ de cuivre.
• l’or rose comprend 90 ‰ d’argent et 160 ‰ de cuivre. (les « recettes » peuvent varier)
• l’or rouge comprend 250 ‰ de cuivre
• l’or bleu comprend 250 ‰ de fer ou de cobalt
• l’or violet comprend 250 ‰ d’aluminium.
Voici quelques éléments de vocabulaire pouvant vous aider à décrypter certaines de vos lectures à propos des bijoux et plus spécifiquement de l’or :
Le carat : ancienne unité (non légale mais encore souvent utilisée) qui est défini comme 1/24 de la masse totale : 24 carats = or pur, 18 carats = 750/1000. (Certains bijoutiers écrivent 18 K pour 18 carats). L’or des pièces d’or françaises de type Napoléon ou bien Union Latine est de l’or 21 carats, de l’or 900 ‰
L’électrum : il s’agit d’un alliage très employé dans l’antiquité, un alliage naturel d’or et d’argent contenant de 20 à 25 % d’argent.
Le poinçon : minuscule, il est placé sur les différents bijoux. Dans le cas de l’or, c’est la garantie de l’État sur le titre du bijou. La présence du poinçon est aussi une garantie d’acquittement des taxes.
[Mise à jour du 21/10/2014]
Le saviez-vous ? L’or utilisé en joaillerie ne rentre pas dans la catégorie fiscale des métaux précieux mais des bijoux et assimilés. Ils ne bénéficient donc pas de la même fiscalité avantageuse.
L’administration fiscale distingue en effet les pièces d’or d’investissement en or par exemple des bijoux :
« […] les autres objets en métaux précieux [c’est-à-dire autres que les barres, lingots ou plaquettes ayant une contenance en or de 995‰, les pièces d’un titre d’au moins 900‰ émises après 1800 ayant ou ayant eu cours légal…] font partie des bijoux », précise Yannick Colleu dans son ouvrage « Investir dans les Métaux précieux ».
« Les objets d’or (…) travaillés sont classés parmi les bijoux et assimilés, par analogie avec la bijouterie, et ne relèvent donc pas de la catégorie [fiscale] des métaux précieux ».
En France, est autorisée la vente de bijoux en or avec un pourcentage d’or bien défini : 999‰, 916‰ 750‰, 585‰ et 375‰, mais il faut rappeler que l’achat de bijoux en or, contrairement aux pièces d’or d’investissement, est soumis à la TVA.
A noter : dans les périodes où le cours de l’or s’envole, les bijoux en or se vendent avec un titre moins élevé en or, la proportion de métaux « vils » plus importante, afin de maintenir une certaine stabilité dans les prix.