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Aussi incongru que cela puisse paraître, on peut désormais juxtaposer les mots or et éthique sans que cela dépareille. Le label écologique oro verde n’a rien à voir avec la couleur du métal précieux mais avec son mode d’extraction plus « clean » : quand chercheur d’or rime avec écologie…

Depuis 2003, la coopérative Oro Verde permet à l’agriculture et à l’orpaillage de cohabiter, en garantissant notamment l’interdiction de l’usage de mercure dans l’extraction minière de l’or. On le sait, l’orpaillage, surtout illégal est une catastrophe écologique.

L’orpaillage, indissociable de la pollution
Acide sulfurique, cyanure, chlorure, mercure… les produits chimiques utilisés dans les procédés de traitement de l’or sont extrêmement polluants pour l’environnement et même très dangereux pour la santé de l’orpailleur et des locaux. Le mercure permet d’amalgamer les paillettes d’or, minuscules, que l’on extrait ensuite le métal fluidique par chaleur. Au lieu de récupérer le mercure à l’aide d’un alambic, la plupart des orpailleurs le jettent tout simplement dans les cours d’eau. L’impact environnemental est catastrophique pour toute la chaîne alimentaire.

De l’or écolo dans une région verte, ça existe !
Précisément dans la région de Choco, en Colombie, la première « bio région » à estampiller l’or d’un label écologique. En association avec 194 familles locales d’orpailleurs, l’ONG Oro Verde a créé ce label afin de défendre et protéger la manière artisanale, séculaire et non polluante des procédés d’extraction d’or des Colombiens de Choco. Les gestes traditionnels sont les mêmes depuis leurs lointains ancêtres esclaves : l’or est passé au tamis, lavé puis séparé des alluvions grâce à un mélange de plantes.

Critères de certification Oro verde :
Pour obtenir le label, il faut répondre aux critères suivants :
– aucune perturbation écologique ne doit altérer la zone exploitée, sinon celle-ci doit avoir la possibilité d’être rétablie.
– elle doit recouvrir une stabilité écologique dans les 3 ans
– ne pas utiliser de produits chimiques toxiques comme le mercure ou le cyanure pour l’extraction
– la couche de sol extrait doit être ensuite replacée
– les résidus d’extraction ne doivent pas excéder la capacité de réhabilitation de l’écosystème
– la quantité de vase remuée dans les lacs, rivières, fleuves… doit être régulièrement contrôlée, de sorte à ce qu’elle ne perturbe pas l’écosystème aquatique
– toute opération minière doit être conduite avec l’agrément du conseil de communautés local
– l’origine des métaux précieux (or, platinium) doit être déclarée dans la municipalité où ils ont été trouvés
– dans les zones forestières, l’activité minière ne doit pas excéder 10% d’un hectare, sur des périodes de rotation de deux ans.
– les lois et les règles locales, régionales et nationales doivent être appliquées et suivies par tous.

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Grâce à ce label, l’ONG Oro Verde protège plus de 700 familles d’agriculteurs et près de 4 500 hectares de forêt tropicale. Vendu 2% plus cher que l’or des grandes exploitations minières, cet or permet à l’orpaillage traditionnel de survivre et même mieux, de financer des projets de développement local.

Une telle certification ne fait bien sûr qu’ajouter à la rareté et au côté précieux de l’or. En résumé, le procédé d’extraction de l’or se révèle soit coûteux (artisanal, long, moins rentable) ou extrêmement lourd pour l’environnement. Il vaut donc mieux investir dans l’or physique déjà extrait, sous formes de pièces par exemples, que dans une mine dont on ne connaît pas toujours les conséquences, tant en termes de rentabilité que d’écologie.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

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