Une revue du web très européenne cette semaine, sans oublier les facteurs géopolitiques et macroéconomiques qui influencent le cours de l’or. J’évoque l’achat d’or par les banques centrales, l’accélération du rapatriement des réserves allemandes, la plaque tournante suisse et un projet d’exploitation minière en Béarn qui risque de tourner court…
Confirmation de la phase haussière pour l’or
L’or finit la semaine au-dessus de 1160€ et 1235$, la phase haussière semble bien amorcée.
Le risque politique joue pour la valeur refuge. La survalorisation des marchés actions et l’incertitude liée à la nouvelle présidence des Etats-Unis est toujours au coeur de cette évolution positive sur les métaux précieux. L’argent aussi poursuit son mouvement haussier.
Les banques centrales achètent de l’or, vous devriez en faire autant
Pourquoi les banques centrales chargent-elles sur l’or ? demande l’analyste Greg Wilson dans The Crux. Cette tendance, observée depuis maintenant 7 ans, est partie pour durer.
Les 3 raisons en sont : les politiques négatives de taux d’intérêt, la volonté de diversification des actifs (car si le prix des actions ou obligations baissent, celui de l’or ne baissera pas, c’est donc une protection), et la couverture contre le dollar américain qui représente actuellement 64% des réserves mondiales de devises. Une enquête du World Gold Council a révélé par ailleurs que 56% des banques centrales l’intention d’augmenter leurs réserves d’or au cours des trois prochaines années … alors que le plan de 11% pour maintenir le niveau des réserves actuelles.
En 1965, les réserves en devises du monde étaient de 69 milliards $. Et 65% de ces réserves étaient soutenues par l’or. Aujourd’hui, les réserves mondiales de devises s’élèvent à environ 11000000000000 $ et seulement 12% de ces réserves sont soutenues par l’or… Les banques cherchent à soutenir leurs devises avec de l’or, ce qui pèse sur le prix de l’or. “Voilà pourquoi, comme les banques centrales, vous devez ajouter un peu d’or à votre portefeuille” explique l’auteur.
L’Allemagne rapatrie son or
L’Allemagne, qui a bien compris les fonctions protectrices du métal jaune, a mis un coup d’accélérateur sur le rapatriement de ses réserves d’or, soit 137, 5 milliards d’euros en or massif. Disposant des deuxièmes plus importantes réserves au monde, on comprend l’empressement du pays à les rapatrier…
Je vous invite à lire le reportage de Sibylle Aoudjhane pour France Info Géopolis sur les conditions de ce rapatriement. La Bundesbank souhaite ainsi lever le doute quant à l’existence réelle du “trésor allemand” et “la preuve de l’existence de cette réserve est aussi un gage de confiance pour les investisseurs étrangers et cela constitue une réserve monétaire stable”. C’est surtout une sécurité supplémentaire en cas d’explosion de la zone euro, si des partis europhobes accèdent au pouvoir en France et en Italie…
La Suisse, ce carrefour discret du commerce de l’or
La Suisse est connue pour sa manufacture horlogère, son chocolat et son gruyère mais l’or est un autre de ses produits phare, représentant à lui seul un quart de ses exportations selon cet article de swissinfo.ch. Jusqu’en 2014, grâce à la pression d’ONG sur les autorités suisses, les chiffres relatifs au commerce des métaux précieux n’étaient pas publiés.
Le marché de l’or de Zurich et les grandes raffineries qui se trouvent en Suisse ont fait de la Suisse une importante plaque tournante du commerce de l’or, par tradition.
De l’or en Euskadi, pas pour demain !
Samedi 11 février a eu lieu une manifestation contre un projet d’extraction d’or au Pays basque. « On trouve des bricoles dans le Gave de Pau mais rien qui puisse intéresser les chercheurs d’or », indique Pierre-Christian Guiollard, spécialiste français de la question. Dans le Pays Basque, on n’a peut-être pas d’or, mais on a l’Eusko !
