La prochaine échéance de remboursement de la dette grecque est fixée au 20 juillet prochain. Si la Grèce ne rembourse pas la somme de 3,5 milliards d’euros à la BCE, celle-ci coupera l’arrivée de liquidités d’urgence. L’Eurogroupe, les Grecs, personne ne souhaite une sortie de la Grèce de la zone euro, mais le Grexit semble plus que jamais probable. Garder l’euro comme monnaie unique ne va pas sans poser des problèmes au pays déjà exsangue. Le retour à la drachme serait catastrophique, du moins à court terme. La solution peut être trouvée dans les monnaies et les moyens de paiement complémentaires à l’euro. Encore faut-il organiser la transition en douceur.
En passant à la monnaie unique le 1er janvier 2001, l’inflation du pays a été (sous)estimée à 3,3% sur les 12 premières années. Vous rappelez-vous de l’augmentation des prix des biens de consommation courante en France, lors du passage à l’euro ? Vous vous rappellerez alors sans doute d’une époque révolue où une batavia par exemple coûtait 1,50F (soit 0,29€). Or, une batavia coûte aujourd’hui 0,70€ (soit 4,59F), sans que les salaires aient augmenté dans les mêmes proportions. Appliquez la même inflation aux prix grecs avant le passage à l’euro, à l’époque où la parité drachme/euro était établie à 340,75 GRD pour un euro, et vous aurez rapidement une idée de la façon dont la Grèce a été ruinée par la prometteuse nouvelle monnaie.
L’euro a certes permis à la Grèce de baisser le coût des importations, et notamment de l’énergie dont la Grèce est très dépendante, surtout avec tout son système d’archipels.
Rester dans l’euro permettrait de sauver la monnaie des grecs qui peut encore l’être, comme lors de la faillite des banques chypriotes.
Rester dans l’euro permettrait aussi à la Grèce d’éviter un retour à la drachme avec toutes les conséquences dramatiques que cela impliquerait à court terme (voir ci-après). Mais rester dans l’euro maintient la Grèce à un niveau de compétitivité très faible et l’oblige à subir le joug de la troïka jusqu’au bout (payer la dette sans restructuration).
Rester dans l’euro pourrait permettre être une solution de transition, le temps d’en sortir une fois un accord trouvé avec ses créanciers pour rendre la dette soutenable et remboursable.