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Philharmonique  de Vienne 1 once
Philharmonique de Vienne 1 once

De nombreux lecteurs intéressés par l’achat de pièces en or se demandent si les pièces en or éditées par la Monnaie de Paris sont un bon placement. Alors que la Monnaie de Paris s’apprête à mettre en vente 2000 exemplaires de pièces de 5000€ or, la réponse est claire : non, ce n’est pas le meilleur placement. Nous vous expliquons pourquoi à travers un match qui oppose la pièce de 100€ en or éditée par la Monnaie de Paris à la Philharmonique de Vienne 100€.

Des similitudes
Si les deux pièces en or ont la même valeur faciale, elles sont aussi de parfaites monnaies dites d’investissement. Frappées après 1800, d’une pureté supérieure à 900°/oo et ayant cours légal dans leur pays d’origine, elles ont tous les attributs de l’or d’investissement et ne sont dans cette mesure pas taxées à la vente. Elles se distinguent ainsi des jetons, pièces de collection et autres médailles.

C’est sur d’autres critères qu’elles diffèrent l’une de l’autre, en termes de prime, de pureté, de tirage et de reconnaissance.

Critères

100€ Monnaie de Paris

100€ Philharmonique

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Poids

3,1 gramme

1 once (31,10g)

Diamètre

15 millimètres

37 millimètres

La prime

13,8%

4,23%

Titre (pureté)

999‰

999.900 ‰

Reconnaissance par les marchands

Aucune

Aucune

Reconnaissance par les épargnants en France

Egale

Egale

Reconnaissance par les épargnants en Europe

+

Reconnaissance par les épargnants dans le monde

+

Reconnaissance par les numismates

+

Tirage

+

Avenir de la pièce

+

Comme on peut le voir d’après le tableau, non seulement la prime de la Philharmonique est faible mais elle a en plus une bonne marge de progression.

Alors que celle de la 100€ de la Monnaie de Paris est élevée (plus de 13% actuellement) et est en baisse. Il y a deux ans, cette prime était de 50%, cela signifie que les personnes qui en ont acheté ont perdu de l’argent et ne peuvent pas jouer avec l’effet levier de la prime pour réaliser une plus-value, contrairement à toutes celles qui ont acheté des Philharmoniques, des Napoléons, des lingots et même des pièces « exotiques » peu connues comme les 100 soles chiliens.

Attention, marketing !
Même si la Monnaie de Paris ne fabrique plus de pièces de 100 euros en or, elle fourmille d’idées pour frapper des pièces « édition spéciale » comme les 200 euros des régions, sans compter les séries Semeuse de 250 et 500 euros et les Hercule or à 1000 euros. Vue la quantité de collections qui sortent des ateliers de la Monnaie, ces pièces ne sont plus rares du tout, donc la valeur qu’elles sont susceptibles de prendre à l’avenir est amortie par le nombre.

En novembre, 2000 pièces de 75 grammes en or vont être vendues pour 5000 euros. A 44 euros le gramme, la valeur spot de la pièce (de l’or qu’elle contient au poids) est de 3300 euros. Même en comptant les coûts de production, la Monnaie de Paris se fait une belle marge sur ces pièces d’or de collection. On peut même dire qu’elle « prénumismatise » la pièce avec une telle prime de départ.

Ce qu’il faut retenir
Avec une prime comprise entre 10 et 15%, la prime de la 100€ or de la Monnaie de Paris pourrait être intéressante. Mais c’est la prime de fond de la pièce qu’il faut regarder avant d’acheter (est-elle en hausse, en baisse ?).

La règle générale avec ces pièces éditées par la Monnaie de Paris, c’est soit de pouvoir en acheter le jour même de l’émission (peu de particuliers y arrivent), et de les revendre une semaine plus tard à ceux qui n’ont pas pu en acheter en direct. Ou bien il faut attendre quelques années que l’intérêt pour la pièce soit retombé et une fois achetée, on la garde comme un placement à long terme.

Ces pièces peuvent devenir de beaux objets de collection et prendre une belle prime sur la durée, mais ce sont les acheteurs et les vendeurs qui en fixeront les règles et qui en feront la valeur, pas la Monnaie de Paris. Il faut alors se montrer très patient.

Conclusion
Il vaut mieux acheter des pièces en or Philharmonique de Vienne 100€ que des 100€ de la Monnaie de Paris, que ce soit d’ailleurs en or ou en argent métal. Au moins, le prix payé est proche de la valeur du métal contenu. Si aucune des deux pièces n’est reconnue par les commerçants et que vous ne pouvez pas régler vos courses avec en cas de crise (effondrement de l’euro, faillites bancaires…), qui se souciera de la valeur faciale de la pièce ? Le jour où l’once atteindra 10000€ (et cela pourrait bien arriver dans les 5 à 10 prochaines années), il vaudra mieux posséder des pièces plus lourdes en poids et surtout, plus lourdes en or (poids net en or). Bien sûr, compte tenu de leur poids, les Philharmoniques de Vienne sont beaucoup plus chères que les 100€ or de la Monnaie de Paris, mais une bonne Philharmonique vaut mieux que plusieurs 100€ de la Monnaie de Paris, moins pures en or.

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Jean-François Faure
Jean-François Faure. Président d’AuCOFFRE.com. Voir la biographie.

2 Commentaires

  1. Il est certain que ces pièces n’ont d’intérêt que si, effectivement, elles sont achetées au prix d’origine et pas par revendeur. Mais c’est pareil également -dans une moindre mesure- avec l’or, qui passe par des prestataires.
    Les pièces de 100€, 250€ et 500€ or sont de bons placements, quoi qu’il en soit, et les pièces de 100€ or sont à acheter les yeux fermés…sauf qu’on ne peut plus les avoir à 100€: donc, effectivement, il vaut mieux les pièces d’or classiques.
    C’est moins le cas pour la 200€ et la 1000€ or, pour lesquelles le prix du gramme d’or est de 50€.
    Pour vos analyses, il vaut mieux communiquer le prix du gramme d’or dans les pièces plutôt que la valeur actuelle de la pièce en or, puisque la valeur change, mais pas le poids de l’or de la pièce, c’est le défaut de tous, je dis bien tous les spécialistes de l’or. Ainsi, l’or contenu dans une pièce de 100€ or donne le prix du gramme à environ 32,25€. CQFD.
    Quant aux pièces en argent, l’argent mis en oeuvre dans celles-ci les rapproche plus des monnaies traditionnelles de collection de la Monnaie de Paris, qui tente par ailleurs un peu de copier la monnaie royale canadienne. Sur ces 3 dernières années, seule la pièce de 10€ argent type « semeuse » est acceptable en placement argent et, à long terme -dans une moindre mesure- ses soeurs de 5 et 15€.

  2. Est-ce que l’Or prépare la guerre ?

    La panique générale suivant la crise de 1929

    La crise boursière puis bancaire qui frappe les États-Unis provoque l’explosion du système d’étalon change-or, chaque pays cherchant son salut dans des mesures de protection nationale.

    En 1931, l’Allemagne établit un contrôle total des changes, la Grande-Bretagne suspend la convertibilité de la livre en or et crée la zone sterling, le Japon suspend la convertibilité du yen en or et instaure un contrôle total des changes. En 1933, les États-Unis suspendent la convertibilité de leur monnaie en or et créent une Zone dollar. En 1934, ils dévaluent de plus de 40 % le dollar par rapport à l’or. La France abandonne la convertibilité du franc en or en 1936.

    En dépit de tentatives d’ententes entre pays, et notamment de certains pays européens pour constituer un « Bloc-or », c’est la mort du système de l’étalon change-or de Gênes et une des causes de l’ampleur et de la durée de la crise de 1929. Des politiques nationales incohérentes transforment une récession économique survenue aux États-Unis en dépression économique mondiale.

    Les politiques des différents gouvernements de l’époque, utilisant les dévaluations monétaires pour améliorer la compétitivité de leurs exportations en vue de réduire le déficit de leurs balances commerciales, accélérèrent les spirales déflationnistes et eurent pour conséquence une plongée des revenus nationaux, un rétrécissement de la consommation, un chômage de masse et un déclin global du commerce international. Les échanges commerciaux devinrent alors limités à des échanges entre zones ou pays utilisant la même monnaie (échanges entre pays et leurs colonies par exemple). Cela eut pour effet d’entraver les flux financiers internationaux et de limiter les investissements, prolongeant d’autant la sous-activité générale.

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