Le 6 octobre 2016, on apprenait par le biais d’un communiqué de presse que le plus grand projet de mine aurifère au monde, qui cumulait déjà un certain nombre de records, allait finalement se révéler encore plus productif que prévu. Beaucoup plus productif.
En effet, une récente évaluation économique préliminaire menée sur le rendement probable de cette mine (dite de Kerr-Sulphurets-Mitchell ou KSM) dont l’ouverture a été autorisée en 2014 au nord de la Colombie Britannique (Canada) prévoit désormais une production plus importante que celle initialement annoncée lors de l’étude de faisabilité. Une excellente nouvelle pour la société exploitante, la Seabridge Gold, qui est principalement due à une nouvelle approche des techniques à employer, avec en outre une meilleure préservation de l’environnement par rapport à la solution initialement retenue.
80 millions d’onces d’or en 51 ans
Ainsi, la mine dont la durée de vie est maintenant évaluée à 51 ans, devrait produire plus de 80 millions d’onces d’or (contre un peu moins de 50 millions d’onces initialement prévues) mais aussi 430 millions d’onces d’argent et 33 milliards de livres de cuivre. Un véritable trésor d’une valeur globale évaluée à presque 200 milliards de dollars, en tenant compte d’un prix moyen de 1200 dollars par once d’or, 2,70 dollars par livre de cuivre et 17.50 dollars par once d’argent.
Petit bémol, le lancement de la production va nécessiter davantage d’investissements pour financer les nouveaux dispositifs d’extraction, mais aussi pour tenir compte des plus gros volumes de minerais extraits qu’il faudra traiter. Au total, les coûts estimatifs initiaux vont être révisés à la hausse d’environ 10%, ce qui représente tout de même la bagatelle de 500 millions de dollars sur une facture globale de 5,5 milliards, hors provision de 927 millions de dollars en cas d’imprévus et d’incidents de production. Néanmoins, une fois la phase d’amorçage effectuée, le coût de production total de l’once d’or devrait passer de 673 dollars à… 358 dollars seulement !
On le voit, non seulement on parle d’un projet aux dimensions exceptionnelles, mais sa rentabilité aussi risque bien d’être particulièrement phénoménale.
Une exploitation plus respectueuse de l’environnement
Cerise sur le gâteau, l’impact environnemental de cette mine devrait être nettement plus limité que prévu. Par exemple, alors que les fosses à ciel ouvert devaient représenter 70% de l’exploitation, le nouveau modèle de conception du projet devrait réduire cette proportion à 22% seulement. De la même façon, la quantité de déchets de roche produits sera réduite de 81%, soit environ 2,4 milliards de tonnes qui ne seront finalement pas déplacés ni rejetés dans l’environnement, ce qui s’accompagnera également d’une considérable économie en eau ainsi qu’en infrastructures de traitement des alluvions.
Au final, avec cette seule mine (et sans compter les énormes quantités d’argent et de cuivre produites) la Seabridge Gold pourrait produire plus de 2500 tonnes d’or, soit l’équivalent des réserves en métaux précieux d’un pays comme la France et surtout l’équivalent d’une année complète d’extraction d’or de toutes les mines d’or de la planète. Quant à l’argent métal, même si les quantités extraites de cette mine paraissent considérables, elles ne pèseront pas bien lourd face à la perspective d’un épuisement rapide des réserves que certains voient arriver dès 2030…