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Avec le grand retour de l’inflation, le cours du cuivre a beaucoup augmenté. Est-ce une bonne idée d’investir dans ce métal ?

Afin de répondre à cette question, portons un coup de projecteur sur ce métal…

Matières premières : quel type de métal est le cuivre ?

Comme le titane, le nickel ou encore l’aluminium, le cuivre fait partie de la catégorie des métaux non-ferreux qui sont néanmoins rares et semi-précieux.

Quelle est l’origine du cuivre dans l’univers ?

Le cuivre a été formé lors de la deuxième génération d’étoiles avec les supergéantes rouges, dont l’explosion est à l’origine de ce métal.  

Le cuivre a-t-il une tradition monétaire ?

Oui ! Par exemple, le système monétaire chinois du XIIIe siècle reposait encore sur ses traditionnelles pièces de cuivre. Celles-ci ont ensuite été démonétisées suite à l’introduction en 1260 de la première véritable monnaie de l’Histoire qui ne reposait pas sur une marchandise, le Zhongtong chao (billets imprimés sur un papier fabriqué à base d’écorce de mûrier).

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Plus proche de nous dans le temps et géographiquement, le liard était une pièce de monnaie en cuivre de l’Ancien Régime qui représentait 3 deniers. Elle était utilisée en France entre 1654 et 1792.

Si ce métal a jadis fait l’objet d’une utilisation monétaire, celle-ci a désormais laissé la place à un usage essentiellement industriel (voir plus bas). 

Quels sont les facteurs fondamentaux du cours du cuivre ?

Un marché minuscule

En comparaison des autres matières premières, le marché du cuivre est tout petit. En 2019, les experts de Macquarie Research indiquaient que la valeur de marché de la production annuelle de cuivre se montait entre 100 et 200 Mds$, loin derrière celle du pétrole (entre 1400 et 2400 Mds$), mais à peu près au niveau de l’or.

En face de cela, Macquarie Research comptait environ 6000 Mds$ de produits dérivées du cuivre, c’est-à-dire du « cuivre papier », d’où un effet de levier financier d’environ 3,15.

Par ailleurs, le ratio stock/flux du cuivre est proche de 1. Cela signifie qu’il n’y a grosso modo qu’1 seule année de production de cuivre en stock à la surface du sol, là où il y en a environ 58 pour l’or.

L’activité économique

Le cuivre est le métal industriel par excellence. En tant que matériau de base utilisé dans le monde entier dans un large éventail d’applications industrielles, le cuivre a tendance à être au sommet de sa forme lorsque l’économie mondiale tourne à plein régime, et inversement.

Électricité et matériel électronique, secteur de la construction, machines et équipement industriel, produits de consommation courante, secteur des transports, etc. : le cuivre est partout !

L’avis du « Dr Copper » est donc souvent sollicité en tant qu’indicateur avancé de la santé de l’économie mondiale.

Un rôle central dans la transition énergétique

Le cuivre est un métal indispensable pour atteindre la neutralité carbone. En 2023, on estimait qu’au cours des 27 prochaines années, il faudrait produire deux fois plus de cuivre que cela n’a été le cas au cours des 3000 dernières années !

Ce métal est en particulier très demandé dans l’industrie automobile. Par exemple, une Tesla contient en moyenne… 100 kilos de cuivre !

En conséquence de quoi…

Les minières se battent pour les réserves de cuivre !

Dernièrement, le cuivre s’est régulièrement trouvé au centre des opérations de fusion et acquisition au sein du secteur minier.

Par exemple, le rachat de Newcrest par Newmont en 2023 a permis au géant américain « d’augmenter ses ressources en cuivre », indiquait à l’époque Bloomberg. Grâce au plus grand deal minier de l’histoire, Newmont dispose à présent de plusieurs décennies de réserves de cuivre devant elle !

C’est un énorme avantage sur ses concurrents, lorsque l’on sait que pouvant aller jusqu’à 15 ans, les délais de développement des projets miniers relatifs au cuivre figurent parmi les plus importants au sein des matières premières.

Quelle a été l’évolution du prix du cuivre, sur le long terme ?

Pour réponde à cette question, penchons-nous sur ce graphique réalisé grâce aux données du site Macrotrends.

(Graphique AuCOFFRE, source données : Macrotrends)

En 64 ans, le cours du cuivre est passé de 0,32 $ l’once à 4,34 $ l’once, soit une performance de +1 176%.

On constate cependant que ce n’est qu’au début des années 2000 que le cours du cuivre a vraiment décollé.

On se rend mieux compte de ce phénomène sur ce deuxième graphique.

(Graphique AuCOFFRE, source données : Macrotrends)

Entre son plus bas du 07/11/2001 à 0,606 $ l’once et son sommet du 20/05/2024 à 5,1056 $ l’once, le prix du cuivre a augmenté de +742%.

Cette performance a cependant eu lieu avec un niveau de volatilité très élevé. Vous voyez comment, en même pas un quart de siècle, le cours du cuivre a fait le yoyo avec un prix plusieurs fois divisé par 2, voire même par 3 !

Une conclusion s’impose…

En tant que placement, le cuivre n’a rien à voir avec l’or physique !

Sur la période 07/11/2001 – 20/05/2024, qui a été la plus favorable au cuivre, l’or est quant à lui passé de 280 $ à 2444 $, enregistrant ainsi non pas +742% de performance, mais +772% de performance.

Et depuis, l’or continue sur sa lancée, alors que le cours du cuivre a déjà perdu -15% depuis son sommet.

Par ailleurs, cette surperformance de l’or s’est produite avec un niveau de volatilité bien moindre que celui du cuivre. Cela n’est pas surprenant au regard des ratios stock/flux respectifs de ces deux métaux.

Alors, le cuivre vaut-il la peine d’investir ?

Quel avenir et comment investir ? Où acheter des « actions cuivre »/ETF/ETC en bourse ?

Le cuivre est certes de plus en plus indispensable dans le cadre de la transition énergétique, ce qui garantit à ce métal une demande très élevée dans les années et décennies à venir. Pour de multiples raisons, on peut légitimement se demander si l’offre sera suffisante…

Ceci dit, ne tombez pas dans le piège consistant à acheter du cuivre physique. Le cuivre, que l’on peut acheter sous forme de lingots, n’est pas un actif de garde, contrairement à l’or physique !

Si vous voulez vous exposer au cuivre, c’est plutôt sur le secteur minier qu’il faut prendre position. Bien achetées dans la récession qui s’annonce, les actions de sociétés minières le plus orientées sur l’extraction de ce métal pourraient s’avérer de juteux investissements, complémentaires à une assurance patrimoniale en or physique.

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Nicolas Perrin
Diplômé de l’IEP de Strasbourg, du Collège d’Europe et titulaire d’un Master 2 en Gestion de Patrimoine, Nicolas Perrin a débuté sa carrière en tant que conseiller en gestion de patrimoine. Auteur de l’ouvrage de référence "Investir sur le Marché de l’Or : Comprendre pour Agir", il est désormais rédacteur indépendant. Il s’intéresse au libéralisme, à l’économie et aux marchés financiers, en particulier aux métaux précieux et aux crypto-actifs, sans oublier la gestion de patrimoine. Twitter : @Nikookaburra

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