Le World Gold Council a publié les chiffres de l’offre et de la demande en or pour le second trimestre 2016. La tendance haussière de la demande en or et donc du prix de l’once est encore plus nette qu’au premier trimestre. Avec l’accentuation de la crise, les investisseurs se sont majoritairement repliés dans le métal jaune, suscitant des demandes record dans le secteur des contrats or (ETFs).
Tendances générales de la demande
La demande d’or mondiale a poursuivi sa croissance lors du second trimestre 2016 (+15%, soit un total de 2 335 t), marqué par l’accentuation de la crise avec le Brexit et l’aggravation de facteurs géopolitiques. Ainsi, c’est le deuxième trimestre le plus élevé en termes de demande.
Le prix de l’or a même augmenté de 25% sur ce premier semestre de l’année, c’est sa plus haute performance depuis plus de 35 ans.
Les achats d’ETFs massifs lors des six premiers mois (+ 579 t) ont été contrebalancés par une demande anémique du secteur de la joaillerie, dans un contexte de forte hausse des prix.
Pour la première fois, la demande en or d’investissement a pris une part largement prépondérante par rapport aux autres secteurs durant deux trimestres consécutifs.
Comme on peut le voir sur le comparatif ci-dessous entre le second trimestre 2015 et le second trimestre 2016, ce n’est plus la demande en or de bijouterie, mais la demande en or d’investissement (les ETFs) qui influe sur le cours de l’or.
Conformément aux tendances du premier trimestre 2016, la demande en or pour les bijoux continue de baisser.
Si l’Inde et la Chine restent les plus gros demandeurs en or dans le secteur de la joaillerie, les achats émanant des deux géants ont chuté, en partie à cause de l’augmentation des prix de l’or en 2016. La demande en Inde s’est tarie à cause d’une politique tarifaire restrictive et d’une mousson annuelle médiocre qui a réduit les revenus ruraux et donc la demande des ménages.
Boom de la demande en or d’investissement
Avec 1064 tonnes au total, la demande en or d’investissement a atteint un nouveau record lors du 1er semestre 2016, dépassant de 16% le précédent pic en 2009, en pleine crise financière.
L’investissement a été la plus grande composante de la demande d’or pour deux trimestres consécutifs, c’est une première.
Au cours du 1er semestre 2016, la demande en ETFs (or papier) a été énorme (579 tonnes).
Si la demande en ETFs a littéralement explosé au premier et au second trimestres 2016 (342,5 et 236, 8 tonnes), la demande en or physique est stable d’une année sur l’autre.
La demande en lingots avoisinait 149 tonnes au second trimestre 2015 et 2016.
La demande en pièces d’or d’investissement oscille entre 50 et 60 tonnes (+9%).
La demande en médailles a quant à elle fléchi de 9% d’un semestre à l’autre.
C’est Outre-Atlantique et Outre-Manche que la demande en lingots et pièces d’or d’investissement a été la plus forte au cours du second trimestre 2016 par rapport au second trimestre 2015 :
– Etats-Unis : +101%
– Canada : +136%
– Grande-Bretagne : +65% (effet Brexit).
En glissement annuel, c’est au Japon que la demande des particuliers a été la plus forte avec une augmentation de +163%, suivi des Etats-Unis (+33%), de la Grande-Bretagne (+20%), de l’Indonésie (+19%), du Canada et du Pakistan (+17%).
Réserves d’or mondiales en juin 2016
En juin 2016, les Etats-Unis possèdent toujours les plus importantes réserves d’or physique de la planète avec 8133,5 tonnes, suivis de l’Allemagne, l’Italie à égalité avec la France, talonnées par la Chine et la Russie qui ont considérablement augmenté leurs réserves ces dernières années.
Focus sur la Chine
Si la Chine n’a pas brillé du côté de la demande en joaillerie et des particuliers, les banques ont continué d’augmenter ostensiblement leurs réserves.
En Chine, où l’or sert de levier pour débloquer des liquidités à court terme, les accords bancaires et le crédit-bail or ont largement favorisé les importations d’or des banques depuis le début de l’année. La demande d’or des ménages a quant à elle chuté de 20%.
La tendance pour cette première moitié de l’année aura donc été une très forte demande émanant du secteur de l’investissement, manifeste d’une tendance générale de l’aversion au risque.
En Grande-Bretagne, le Brexit a amplifié les effets néfastes de la crise actuelle et des dérives de la finance, poussant les particuliers à protéger leur épargne avec de l’or. Cette tendance pourrait se poursuivre et s’étendre à toute l’Europe dans la deuxième partie de l’année.
Tendances de la demande en or au second trimestre 2016 sur le site du World Gold Council (en anglais)