9,1% par an sur 5 années : telle serait, à en croire la dernière étude en date publiée par le gestionnaire d’actifs Schroders, l’attente de rendement moyen partagée par les Français en 2021. Rêve ou réalité ? Pour le savoir, voici des outils pour mieux comprendre ce qui se cache derrière le terme de rentabilité.
Qu’est-ce que la rentabilité ? Quelle différence avec le rendement ? Comment calculer son rendement ? Comment optimiser le rapport entre risque et rendement ? Tout ce que vous devez savoir se trouve dans les lignes qui suivent.
Comprendre la rentabilité d’un investissement
Rendement brut
Notons qu’il existe trois façons différentes de qualifier le rendement d’un investissement, à savoir le rendement brut, le rendement net et le rendement net net. Bien souvent, les divers acteurs qui vous proposeront tel ou tel investissement afficheront le rendement brut.
Le rendement brut est la forme la plus simpliste du rendement : celui-ci affiche uniquement la différence entre le capital de départ investi et le capital en fin d’investissement.
Ainsi, la formule de calcul du taux de rendement est la suivante :
Taux de rendement = [(Capital final – Capital initial) / Capital initial)] x 100
On obtient alors un pourcentage qui définit de combien aura fluctué ou diminué le capital de départ. Par exemple, 100€ investis et prenant une valeur de 200€ en un an donnera un taux de rendement de 100% : vous aurez donc gagné (et non pas récupéré) l’équivalent de votre mise de départ dans son intégralité.
Rendement net
Malheureusement, le rendement brut est loin de correspondre au rendement réel dont vous pouvez espérer bénéficier : entre-temps, un premier filtre est celui des frais liés à votre investissement.
En effet, selon la nature de votre investissement, les frais imputés ne seront pas les mêmes, mais plomberont toujours ce que l’on appelle votre rendement net.
Selon que vous optez pour un placement collectif (OPCVM par exemple), pour l’achat d’un lot d’actions ou encore pour des enveloppes fiscales comme les PEA ou l’assurance-vie, les frais peuvent être de natures diverses.
On peut notamment citer :
- les frais d’entrée et de sortie ;
- les frais courants ;
- les frais de gestion ;
- les frais de versement ;
- les frais d’arbitrage ;
- les commissions diverses ;
- les droits de garde ;
- …
À ce sujet, le Guide pédagogique publié par l’Autorité des marchés financiers (AMF) recouvre en grande partie les divers frais à assumer selon le placement financier de votre choix. Veillez donc à bien vous renseigner en amont afin de trouver le meilleur compromis entre rendement brut et montant des frais associés !
Rendement net net
Pour obtenir le rendement net net d’un placement, il convient enfin de retirer l’imposition qui y est associée. Là encore, tous les placements ne proposent pas la même fiscalité ni les mêmes avantages fiscaux.
Selon votre profil d’investisseur, votre niveau d’aversion au risque, vos attentes en termes de revenus ainsi que votre horizon temporel de placement, certaines solutions pourront vous faire bénéficier d’allègements fiscaux non négligeables.
Attention également à la devise dans laquelle vous effectuez vos investissements : il vous faudra en effet tenir compte du taux de change si vous investissez dans une devise étrangère ! Le cas échéant, prendre conscience du risque de change associé et veiller à bénéficier des taux les plus avantageux pourra peser dans la balance.
Rendement et inflation
Enfin, gardons à l’esprit que l’intérêt d’un placement est de générer un rendement qui vous enrichisse. Cette assertion semble évidente, pourtant bien souvent, on oublie de confronter le rendement nominal à l’inflation en vigueur dans le pays.
En effet, le rendement nominal ne tient pas compte du taux d’inflation annuel. Pourtant, si ce dernier est supérieur à votre rendement nominal, vos bénéfices ne seront qu’une illusion ! La réalité est qu’un rendement nominal de 1% face à une inflation de 1,5% vous fera perdre, au final, 0,5% de pouvoir d’achat. Ce dernier chiffre est connu sous le nom de rendement réel ; et c’est bien le seul paramètre dont il est vraiment important de tenir compte dans vos calculs.
Les facteurs qui impactent le rendement
Rendement et risque
La principale contrepartie au rendement d’un investissement est bien entendu le risque inhérent à ce dernier. Dans l’optique de quantifier et de comparer avec précision le risque de différents placements et de décider comment investir, certains outils peuvent vous être d’un grand secours : c’est notamment le cas du Ratio de Sharpe.
Conçu en 1866 par William Forsyth Sharpe, le Ratio du même nom vise à comparer le niveau de rendement d’un investissement risqué avec celui d’un placement sans risque.
La formule du Ratio de Sharpe s’exprime ainsi :
Ratio de Sharpe = (RP – Rsr) / rP
Ici, on a :
- RP la rentabilité du portefeuille ;
- Rsr le taux d’intérêt sans risque de l’actif ;
- rP le risque total du portefeuille.
Le Ratio de Sharpe fournit ainsi un outil objectif d’aide à la décision, fondé sur l’étude de la volatilité de l’actif. Pour rappel, la volatilité désigne l’ampleur des oscillations d’un actif. Confronté au pourcentage de performance, le pourcentage de volatilité nous donne ce que l’on appelle la rentabilité marginale du placement.
Selon votre profil d’investisseur et votre niveau d’aversion au risque, comparer le taux d’un placement à risque avec son taux sans risque vous aidera à décider si un investissement est intéressant ou non.
Rendement et performance relative
Outre la comparaison avec la performance d’un placement sans risque, il est intéressant de comparer le rendement de votre investissement avec le rendement hypothétique de votre capital si vous l’aviez placé sur une autre valeur.
Ce procédé vous permettra de mieux évaluer le coût d’opportunité imputé au placement de votre argent dans un actif plutôt qu’un autre. De cette manière, il vous sera plus simple de piloter vos résultats et d’optimiser votre rentabilité en corrigeant vos choix sur le long terme.
Vous l’aurez compris, la mesure de votre rentabilité n’est pertinente que si elle est mise en perspective avec le risque pris pour en profiter ainsi qu’avec le taux d’inflation annuel. De même, avoir conscience de l’éventail de possibilités d’investissement à disposition vous permet de mieux appréhender le coût d’opportunité de vos décisions de placement.
Pour autant, rappelons que les performances passées ne présagent en rien des performances futures : il reste donc difficile d’anticiper la rentabilité de vos investissements. Veillez donc à prendre du recul sur vos décisions !