La Marianne Coq 20 Francs est la pièce d’or française emblématique de la période où le Franc or rayonnait en Europe. C’était la première fois depuis plusieurs années qu’un dessin original (signé Jules-Clément Chaplain) était trouvé pour l’avers et le revers d’une pièce d’or française.
Parfois désignée (à tort) comme Cérès par les Anglo-saxons, elle est nommée aussi “Napoléon”, “Nap”, “Louis”, “Coq” ou tout simplement “Marianne”. Les pièces furent frappées en deux périodes qui donnent lieu à deux “sous” types : une série de pièces millésimée de 1899 à 1906 avec gravé sur la tranche “Dieu protège la France” (43 millions d’exemplaires) et une autre à la tranche “Liberté Egalité et Fraternité” pour une plage de millésime entre 1907 et 1914.
La Marianne Coq avec tranche gravée “Liberté Egalité Fraternité”
Après 1905 et la séparation de l’Église et de l’État, les pièces de monnaie devaient elles aussi suivre les évolutions de l’époque. C’est ainsi que suite à des pressions anti-cléricales, la mention gravée sur la tranche “Dieu protège la France” fut remplacée en 1907 par “Liberté Egalité Fraternité”.
Ce type possède la particularité d’avoir été refrappé dans les années 50 avec d’anciens coins (d’origine). En effet, en raison des stocks d’or fondus ou perdus durant les deux guerres mondiales, des pièces très abîmées ou rognées, et pour relancer l’usage des pièces d’or, il est décidé en 1948 de rouvrir le marché de l’or. Ces nouvelles pièces émises par la Banque de France sont évidemment de vraies pièces, mais les millésimes gravés sont antérieurs. Les professionnels appellent ces pièces “les refrappes Pinay”. De cette situation, il en découle que les pièces de 20 francs or du type “Marianne-Coq” de la période 1907-1914 sont extrêmement nombreuses et en parfait état car elles n’ont pas circulé. 37 millions de Marianne Coq millésimées 1907 à 1914 seront ainsi refrappés entre 1951 et 1960.
D’aspect généralement “neuf” ou SPL en langage de collectionneur, les Mariannes Coq “Liberté Egalité Fraternité” refrappées n’ont pas de valeur numismatique en dehors des périodes de crise ou leur prime* grimpe comme celle des autres napoléons. Pour cette raison, elles sont très appréciées comme “or de bourse” ou “pièces d’or d’investissement” car leur prime est généralement nulle (voir négative) en dehors des périodes de crise et leur état de conservation parfait. Dans les années 80, la prime de ces pièces était de plus de 100% et le 1er octobre 2008 (deux jours après le crash de Wall Street) elles cotaient 170 euros alors que leur valeur en or était de 115. La prime était donc de 48%.
Pourquoi le Coq comme symbole national ?
(extrait de l’article Les 20 Francs or – dit “Napoléon” de Michel Prieur – CGB.fr)
On ne sait pas vraiment pourquoi ce symbole fut adopté et largement reconnu par la population puisque les Gaulois n’en ont pas fait un large usage dans leur monnayage, où, de tous les animaux, triomphe le cheval. On prétend que les Romains des premiers siècles arrivant en Gaule, encore en simples visiteurs, furent surpris de voir les indigènes se déplacer avec des chariots portant des poulets en cages et qu’ils appelèrent ces gens des “galli”, “les hommes aux poules”. (Nous retrouvons par exemple cette racine latine dans “gallinacés”). Cette étymologie est peu flatteuse mais il n’empêche que le coq, quoique un peu vieilli, est toujours notre symbole national aujourd’hui, faute peut-être de concurrents.
La pièce Napoléon Marianne Coq 20F en chiffres
Cette pièce a connu un tirage de 117 millions d’unités. Comme les autres pièces du “super type” Napoléon 20 Francs, la Marianne fait 21 mm de diamètre et 6,45161 grammes. Le titre est de 900 °/oo (pour 1000 g., on aurait 900 g. d’or et 100 g. de cuivre, le métal vil nécessaire à la bonne tenue de la pièce). Des tolérances de 2 °/oo pour le poids et de 1 °/oo pour le titre sont acceptées. Lorsque vous souhaitez calculer le poids en or d’une pièce (notamment pour connaitre la prime), il vous faut donc faire 6,45 * 900/1000 = 5,81 grammes d’or pur.
Le saviez-vous ?
Dans les années 80 la prime sur les Napoléons était proche des 100%. Si un Napoléon contenait pour 1000 Francs d’or, sa valeur globale était de 2000 avec la prime, motivant des faussaires à fabriquer de faux Napoléons à partir d’or bien réel pour empocher la différence, la prime. C’est ainsi qu’a été frappée la Marianne Coq de 1915. La dernière pièce d’or Marianne officiellement frappée par la France portant le millésime 1914, il était évident qu’il ne pouvait s’agir que d’un faux dans le cas d’une pièce datée de 1915. Aujourd’hui, les fausses Marianne Coq de 1915 sont vendues comme les autres pièces en or, sans prime évidemment. Si vous possédez un microscope, vous pourrez voir la différence entre vrais et fausses pièces au moyen du différent monétaire (cf photo pour le différent d’une véritable Marianne Coq) qui est “l’œuvre de bravoure” du graveur officiel, le détail dans lequel il a mis tout son talent. Le graveur des pièces de type Marianne Coq est Jules-Clément Chaplain (1839-1909).
Quel prix pour une Marianne Coq 20F ?
De l’importance de la nationalité d’une pièce… Outre le cachet le cachet historique que revêt une pièce nationale en son pays, les prix peuvent beaucoup varier pour la même pièce, en fonction du pays où on l’achète.
En fait, à valeur spot égale, la prime d’une pièce en or peut varier du simple au triple en fonction du pays où on l’achète.
C’est généralement dans son pays d’origine qu’on l’achètera au meilleur prix. Hors pays d’origine, le prix de la pièce est théoriquement moins bon marché.
Le prix dépend aussi de la demande autour de la pièce. Une pièce très demandée dans un pays (comme le Souverain anglais en Inde, ancienne colonie britannique par exemple) peut voir sa prime augmenter de façon substantielle par rapport à son pays d’origine.
Par exemple, à ce jour, la Marianne Coq, pièce emblématique de la France, s’échange à environ à plus ou moins 205€.
Alors qu’au Canada, on peut voir son prix monter jusqu’à 350$ (environ 260€) sur des sites de petites annonces.
La Marianne Coq 20F, emblématique de France, véhicule une histoire et partage un passé avec le Canada francophone, friand de ses racines. Le prix peut donc paraître tout à fait justifié, mais c’est l’occasion de rappeler l’intérêt d’acheter en priorité des pièces nationales, comme le Napoléon en France, et des pièces étrangères incontournables et reconnues internationalement (comme la 20 dollar américaine, le souverain ou encore le krugerrand), en second lieu, dans une optique de diversification.
Enfin, toujours dans cette optique, il n’est pas interdit de se pencher sur des pièces plus « exotiques » comme le peso colombien, un peu moins demandées et donc plus abordables.
Une adresse pour acheter des Napoléons et d’autres pièces d’or : AuCOFFRE.com