Le rendement des assurances-vies n’était déjà plus au rendez-vous, mais avec les nouvelles lois Macron, le placement préféré des Français risque de devenir le moins attractif.
L’assurance-vie, la mort de l’épargnant
En 2016, l’assurance-vie était encore l’un des placements préférés pour 55% des Français (sondage OpinionWay) mais cela pourrait changer. Je vous en parlais cet été dans l’article sur le prélèvement unique des revenus du capital (la fameuse flat tax), le gouvernement envisage d’augmenter la taxation des 54 millions contrats d’assurance-vie dès janvier 2018. Avec un encours total de 1 657 milliards d’euros, ils représentent une manne fiscale non négligeable.
Chronique d’un désamour
Depuis la crise, les décollectes ont été nombreuses, en 2012 notamment. Mais il y a des habitudes qui ont la vie dure et en dépit de ces mouvements de retraits massifs, l’assurance-vie est une tendance lourde de l’épargne française, solidement ancrée dans notre culture.
Pourtant, il est loin le temps où ce placement phare assurait à la fois rendement et sécurité. Avec la politique de taux bas actuelle, comment garantir la rémunération d’antan ? De grands groupes d’assureurs ont d’ailleurs déjà limité les placements importants (de 500 000 à 200 000€), redoutant de ne pas pouvoir rembourser les taux d’intérêt.
De plus, l’article 21 bis de la loi Sapin II qui était sensée protéger l’épargnant fait plutôt l’inverse. Voté il y a exactement un an, cet article autorise le blocage des retraits des sommes placées sur les assurances-vie en cas de “crise de liquidité chez des assureurs qui feraient face à des demandes de remboursement massives de la part de leurs clients”.
En outre, les démarches pour effectuer un rachat partiel sont devenues extrêmement longues et compliquées, encore pire s’il s’agit du rachat total de l’encours. Les assureurs font traîner le retrait pendant des semaines voire des mois, prétextant l’attente de revalorisation des taux. A qui profite le dépôt pendant ce temps ? La visibilité, la liquidité et le rendement de ce placement sont devenus nuls.
L’impôt à taux unique de 30% sur les revenus du capital (qui doit remplacer l’imposition actuelle) va continuer de creuser la tombe de l’assurance-vie.
Le seul vrai placement de « bon père de famille », c’est l’or
Mais pas sous n’importe quelle forme. Si les pièces d’or ayant cours légal et les jetons sont à l’abri des nouvelles Lois Macron, c’est un peu moins le cas pour les lingots ou même les pièces d’or de type Napoléons.
Voici un tableau qui récapitule les avantages des 3 placements : assurance-vie, lingots et pièces d’or.
Assurance-vie | Lingots ou pièces d’or de type Napoléons | Pièces d’or ayant cours légal ou bien jetons | |
Protection en cas de crise de l’Euro | X | XXXXX | XXXXX |
Liquidité | XXX | XXXXX | XXXXX |
Fiscalité moins de 8 ans | XX | XXX* | XXXXX |
Fiscalité plus de 8 ans | XXXX* | XXXX* | XXXXX |
Fiscalité plus de 22 ans | XXXXX* | XXXXX | XXXXX |
Opérabilité en cas faillite bancaire systémique | X | XXXX | XXXX |
Succession | XXXXX | XXX | XXX |
* les nouvelles lois Macron pourraient impacter négativement