En juin dernier, je répondais aux questions de Fabrice Cousté sur TV Finance. J’expliquais notamment quels étaient les autres “moyens de jouer l’or physique”. La fiscalité sur l’or peut être intéressante, encore faut-il choisir les bons produits et pouvoir l’appliquer. Le problème du Napoléon par exemple, c’est une taxe forfaitaire de 10,5% dès le premier euro. Certaines pièces valent plus le coup, avec un spread réduit et une fiscalité “à la carte”.
Il est temps de changer du Nap !
Aujourd’hui, on estime l’épargne des Français en or physique à 2000 tonnes. Elle est essentiellement constituée de lingots et de pièces, dont la plupart sont très largement des Napoléons.
A l’origine, ce que l’on appelle communément un “Napoléon” est une pièce de 20 Francs, dont la valeur avoisine actuellement 200 euros pour les plus courantes, avec au total 23 types de pièces différentes et autant d’effigies. Certaines représentent aussi bien Napoléon 1er, l’initiateur de cette pièce légendaire suite à la création du Franc germinal, que Napoléon III, Charles X ou des personnages n’ayant aucun rapport avec l’Empire : le Génie de la République, Cérès, ou encore Marianne.
Par une sorte d’abus de langage, le “Napoléon” désigne par extension plein de pièces différentes, mais qui ne présentent pas toutes le même intérêt. La plus connue est finalement une pièce qui n’a pas de rapport direct avec Napoléon puisque c’est celle qui a pour effigie Marianne.
Au total, entre 1803 et 1914, plus d’un demi-milliard de pièces de 20 francs or ont été fabriquées, soit près de 3000 tonnes d’or. Sans parler des refrappes opérées dans les années 50 en presque 40 millions d’exemplaires.
Alors que 80% des Français reconnaissent l’efficacité de l’or face aux crises et qu’il est dans le top 5 des meilleurs moyens de conserver ses économies (avant ou après l’assurance-vie en fonction des sondages), moins de 10% des Français seulement possèdent de l’or.
Pour moi, ce paradoxe est le signe que le Napoléon n’est peut-être plus la meilleure manière de posséder de l’or et nous devons commencer à déconnecter l’attachement culturel que nous pouvons avoir avec lui et le fait qu’il puisse être la réponse à notre besoin d’épargne dans les métaux précieux.
Fiscalité peu claire, peur des faux, de se faire arnaquer en boutique, qualité inégale de ce qui est acheté, produit pour les riches… Les raisons pour lesquelles les Français n’achètent pas ou plus d’or sont nombreuses et parfois justifiées.
En province, les boutiques aiment bien le vendre cher mais le racheter bien en-dessous du prix du poids de l’or. Quant aux Napoléons rares, ils sont systématiquement rachetés au poids (excepté si l’on passe par de vrais spécialistes). Ils ne sont pas toujours de bonne qualité et le choix pour un novice est compliqué. Pour une pièce de 6g qui coûte autour de 200 euros, on s’attendrait à mieux.
Le Napoléon est en fait une très bonne pièce pour commencer une collection numismatique mais aujourd’hui totalement dépassée pour se lancer dans l’épargne or. Avec des pièces de collection à valeur ajoutée, la Monnaie de Paris n’apporte pas plus de réponse aujourd’hui.
Pièces à cours légal, jetons, les bons produits
Les pièces à cours légal (1) sont des produits bien plus intéressants. Ces pièces sont souvent vendues neuves, il est d’ailleurs préférable de les acheter ainsi afin de conserver le meilleur spread (différence entre prix d’achat et prix de revente). Elles allient à la fois la pureté de l’or, la qualité du dessin, elles existent en format d’une once (le prix est donc facile à calculer par rapport au cours), mais aussi à des poids adaptés à tous les budgets, et elles sont reconnues sur les marchés internationaux. Et fiscalement, ces pièces sont taxées seulement pour des transactions supérieures à 5000€.
L’autre catégorie de pièces intéressantes fiscalement, ce sont les jetons (2) avec une exonération de taxe aussi pour toute cession inférieure à 5000€.
Aujourd’hui chez AuCOFFRE.com, nous arrivons à fabriquer de telles pièces avec des modèles économiques modernes qui les rendent à la fois très attractives lors de l’achat et qu’il est possible de racheter à un très bon prix à la revente. Et c’est ce qui compte le plus quand on achète de l’or d’investissement: Quelle sera la différence de prix entre l’achat et la revente si le cours était constant ? C’est ce que l’on appelle le spread. Sur des pièces modernes à cours légal ou bien des jetons tels que nos Vera Valor, ce spread est plutôt bas, autour de 5%. Avec des pièces comme le Napoléon, il dépasse 30%. Pour moi, une épargne qui perd 30% de sa valeur dès que vous franchissez le seuil de la boutique n’est pas une épargne.
Définitions
(1) Le cours légal désigne le pouvoir attribué par un État souverain (via un décret ou une loi) à un moyen de paiement, pièce de monnaie frappée ou billet de banque, d’être accepté dans le cadre d’une transaction commerciale ou du règlement d’une dette (pouvoir libératoire). Les pièces ayant cours légal sont considérées par l’Administration fiscale comme des biens meubles.
Quelques exemples de pièces ayant cours légal : le Krugerrand sud africain, la Maple Leaf canadienne, l’Eagle américain, le Panda chinois, le Nugget australien, la Philharmonique de Vienne, le Souverain britannique, le Vreneli suisse…
(2) Un jeton n’est ni une monnaie, ni une médaille, en dépit de certaines similitudes. La médaille a une visée plutôt commémorative alors que le jeton sert à la base à compter. Contrairement à une monnaie, le jeton n’a ni valeur faciale ni cours légal. Il diffère des autres produits par son usage. Il était utilisé pour compter puis son usage s’est par la suite étendu à la commémoration historique. Certains jetons peuvent être achetés pour investir dans une logique de diversification, parce que leur design et leur pureté le justifient, comme la Vera Valor. En gardant à l’esprit que les jetons sont soumis à la même taxe forfaitaire de 6 % que les bijoux, ce qui n’est pas le cas des pièces d’or d’investissement.