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Qui a dit que les Français étaient pantouflards ? Surement pas l’APCE (l’agence nationale pour la création d’entreprise) qui vient de publier son Indice entrepreneurial français 2016, calqué sur son homologue québecois mis en place depuis 2009. Grâce à cette étude, on apprend non seulement qu’1 Français sur 3 est, ou a déjà été, concerné par la création d’entreprise, mais également que le statut de salarié de PME est le moins enviable pour une très grande majorité de nos concitoyens.

Les salariés sont plus nombreux à vouloir créer leur entreprise que les chômeurs

L’Indice entrepreneurial français 2016 se veut « l’outil de mesure du dynamisme entrepreneurial en France » et se propose donc de quantifier l’intérêt des Français pour la création d’entreprise. De la simple intention de créer au passage à l’acte, toutes les étapes du processus sont prises en compte. Et si, sans surprise, on retrouve une majorité d’hommes parmi les aspirants entrepreneurs (même si la part des femmes augmente un peu plus chaque année), on constate que les personnes les plus intéressées sont déjà en poste. En effet, 25 % des demandeurs d’emploi envisagent de se mettre à leur compte contre 44% des salariés.

Sans doute faut-il y voir un lien avec une autre des conclusions de l’étude qui montre que la carrière d’entrepreneur est la plus intéressante pour près d’un français sur deux (46 %)… alors qu’ils sont à peine 13 % à trouver exaltant d’être salarié de PME. Un tel désintérêt pour l’emploi traditionnel semble surprenant alors que la France est l’un des rares pays européens à ne pas avoir réussi à résorber un chômage toujours plus important. Mais peut-être aussi peut-on comprendre le changement de braquet de François Hollande qui souhaite désormais favoriser la création d’entreprise plutôt que la création d’emplois.

Des Français soucieux de sécurité qui méconnaissent largement les risques de l’entrepreneuriat

En réalité, ce n’est pas le salariat en lui-même qui est boudé, puisque 21 % des personnes interrogées plébiscitent le travail dans une grande entreprise et 20 % pensent que l’idéal reste un emploi dans la fonction publique. Mais avec près de 6 millions de chômeurs toutes catégories confondues, et 3,1 millions de PME, soit 99,8 % des entreprises, on aurait pu s’attendre à davantage d’engouement de la part des Français pour les structures d’activité économique qui sont à l’origine de la majorité des offres d’emploi.

Enfin, sans doute pour indiquer que la réalité de l’entrepreneuriat n’est pas faite que de liberté (perception pourtant partagée par 66 % des Français) ou de rémunération motivante (avantage supposé de la création d’entreprise pour 69 % des personnes interrogées), l’étude rappelle que 7 millions de personnes ont dû fermer ou céder leur entreprise. Et pas toujours dans les conditions qu’elles auraient souhaitées…

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Anthony Alberti
Entrepreneur depuis vingt ans dans le domaine de la communication et l'information stratégique, il a été amené à travailler plusieurs fois en partenariat avec des banques et des assurances, dont la principale matière d'œuvre était constituée de l'argent des épargnants. Peu complaisant à l'égard de leurs pratiques dont il a entrevu les coulisses, il délivre aujourd'hui régulièrement son analyse sans concession (et souvent piquante) non seulement sur les agissements des professionnels de la finance, mais aussi de tous ceux qui, de près ou de loin, se font les auteurs ou les complices des manipulations qui spolient chaque jour un peu plus les honnêtes citoyens.

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