L’Europe a vécu sa plus grande crise économique depuis les années 30 et peine encore à conduire les réformes entreprises depuis 2008 pour s’en sortir. Une croissance très faible, une inflation trop lente, un euro trop fort, des économies à plusieurs vitesses, un rapprochement avec la Russie en berne… Les défis auxquels est confrontée l’Union Européenne sont nombreux. Pour autant, une « déconstruction » aurait des effets dévastateurs pour chaque pays de l’UE. A défaut de pouvoir revenir en arrière, comment la France et surtout votre épargne, peut-elle sauver ses arrières ?
Les défis majeurs de l’Europe
Les élections européennes sont en général peu populaires, or celles qui auront lieu ce dimanche 25 mai sont d’une importance capitale. Car les pays de l’Union Européenne sont de plus en plus soumis aux décisions de l’Europe et non des organes politiques en place dans chaque pays.
Ce serait peut-être forcer le trait que de comparer les gouvernements de chaque Etat européen à des monarchies où les rois (les présidents, chanceliers…) n’ont qu’un pouvoir de représentation, le véritable pouvoir étant à Bruxelles. Mais c’est un fait, c’est l’Europe qui nous dirige, armée de son bras droit, la Banque Centrale Européenne.
Le premier défi majeur auquel est confronté l’Union Européenne est une croissance faible.
La menace de l’éclatement de la zone euro ne semble plus être d’actualité, on ne parle plus guère dans la presse économique des « PIIGS » (pays au bord de la récession après la crise : Portugal, Italie, Irlande, Grèce, Espagne). La croissance de la zone euro a connu une très légère hausse de 0,2% au premier trimestre 2014, et de 0,3% au sein de l’Union Européenne (source Eurostat), mais cela reste faible et les efforts consentis ont du mal à passer.
De plus, la crise ukrainienne a porté « un coup dramatique porté au rapprochement Euro-BRICS » titre un article du LEAP (Laboratoire Européen d’Anticipation Politique). L’Europe, qui aurait pu voir naître des espoirs de relance économique avec les BRICS est bloquée dans « l’atlantisme structurel ». Ce n’est pas le traité Transatlantique, piège libéral à peine déguisé qui sortira l’Europe de l’ornière.
Les relations avec Moscou sont tendues, au point que la Russie menace de couper le gaz à l’Europe, s’inquiétait le Figaro le 15 mai dernier. La crise ukrainienne a déjà des conséquences sur l’économie de l’Europe de l’est.
L’Europe, entre rigueur et austérité
« L’assainissement budgétaire » prôné par la BCE (dont la conduite, si elle n’est pas dictée, est rythmée par les agences de notation) n’est peut-être pas la solution miracle dont se targuent les « spécialistes ». Elle aurait du moins atteint ses limites, selon le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso qui s’est exprimé l’an dernier à ce sujet.
Pourtant, la politique continue d’être menée dans tous les pays. Dernier exemple en date, le plan de 50 milliards d’économie prôné par Manuel Valls, assorti d’un gel des salaires des fonctionnaires jusqu’en 2017 et des prestations sociales. Pas fameux pour les perspectives de pouvoir d’achat…
Qu’en pensent les pays d’Europe du Sud ?
L’Irlande a pu, à grands renforts de sacrifices, sortir des PIGS et de la tutelle de ses bailleurs de fonds. Mais la politique d’austérité est très impopulaire dans les autres pays où elle est menée.
Le Portugal devrait suivre la même voie que l’Irlande, mais pendant plus longtemps. L’Espagne aussi est en train de se redresser avec une croissance à 1%, mais son taux de chômage avoisine dramatiquement 26%. L’Italie possède une force entrepreneuriale mais il reste encore beaucoup de réformes structurelles pour la soutenir, car le pays a un endettement record de 130% de son PIB.
Quant à la Grèce, le niveau de vie de ses habitants a considérablement baissé, sans qu’aucun des efforts (sacrifices) opérés ne se ressente à aucun niveau que ce soit.
Source : rfi.fr
Des économies, pour quoi faire ?
L’argent économisé ne va hélas pas directement dans l’économie réelle. Et quid des 1000 milliards prêtés par la BCE aux banques ? demandait Charles Sannat dans son édito du Contrarien du 13 mai.
« [Ces] opérations de refinancement à trois ans (…) avaient pour but de relancer l’économie et d’inciter les banques à continuer à financer les États en achetant de la dette, n’ont visiblement pas eu l’effet escompté. » relate-t-il. Le fait que l’argent ait semble-t-il été absorbé par les banques centrales, montre leur fragilité et qu’elles ont encore des « problèmes de liquidité ». En clair, le secteur financier est encore en crise et les réformes de fond qui doivent permettre son redressement sont loin d’être achevées et ne sont pour le moment que très superficielles.
Ces réformes n’ont pour l’instant pas donné de grands résultats car, comme l’explique Paul Goldschmidt (économiste spécialiste de l’avenir institutionnel et politique de l’Union européenne) dans un entretien pour Jolpress, « Aujourd’hui, on se trouve dans une situation où les différents traités sont à géométrie variable : le traité de l’UE concerne 28 pays, celui de l’Union monétaire concerne 18 pays, le MES en concerne 24 et le traité budgétaire 25 ».
Paul Goldschmidt explique aussi qu’il manque une véritable gouvernance à la tête de l’Union Européenne. Nous vous invitons à lire l’intégralité de cet entretien très éclairé, « L’Union européenne, colosse économique aux pieds d’argile ».
La planche à billets, la solution ?
L’Europe commence à penser à l’impression monétaire afin de dévaluer l’euro, trop fort. Si les perspectives d’inflation ne sont pas assez fortes, l’assouplissement monétaire serait envisageable dans la zone euro. Car l’inflation ne reprend pas assez vite aux yeux des investisseurs qui fuient l’Euroland.
Les taux étant déjà au plancher (à zéro), le quantitative easing pourrait être la solution si la période d’inflation faible (« lowflation ») devait durer. Sauf que l’alternative d’une politique monétaire expansionniste a déjà été largement éprouvée outre-Atlantique et « ce n’est (toujours) pas la politique monétaire dont l’Europe a besoin », comme l’explique très largement cet article publié sur Atlantico.
Pourquoi augmenter l’offre de monnaie quand c’est l’économie réelle qui va mal ?
L’or et l’argent, les meilleures armes pour se protéger de l’inflation
L’Europe est à la fois confrontée à une problématique de croissance, de monnaie, de dette, mais un retour en arrière serait catastrophique, on ne peut pas déconstruire ce qui a été commencé.
La sortie de l’Union Européenne serait un désastre économique et monétaire sans précédent. L’Union Européenne est toujours la 1e puissance économique mondiale devant les Etats-Unis, avec un PIB total de 18 000 milliards d’euros et la 1e place de marché, avec 500 000 habitants (200 000 de plus qu’aux Etats-Unis). En attendant que les réformes structurelles soient harmonisées et qu’elles prennent effet, il faut donc savoir comment préserver au mieux ses biens.
Dommage que l’article ne soit pas en accès libre (il est toutefois possible de le consulter en cache sur Google), car il aurait pu faire l’objet à lui seul de ce dossier spécial Europe.
Il explique pourquoi les métaux précieux sont des « monnaies sans dette » et qu’à ce titre, ils ne peuvent subir l’inflation décidée par les banques centrales. L’or et l’argent physique sont les meilleurs actifs qui permettent de conserver du pouvoir d’achat et de la valeur dans le temps.
L’inflation pourrait provoquer une perte de 50% du pouvoir d’achat en 35 ans. Comment transporter le pouvoir d’achat actuel dans le futur ? En plaçant une partie de son épargne dans les métaux précieux, dans leur forme physique bien sûr.