31 janvier. Minuit. La Grande-Bretagne quitte l’Europe !
C’est officiel ! Le Brexit est effectif. La Grande-Bretagne a quitté l’Union Européenne, ses représentants ne sont plus au Parlement Européen. Pendant 18 mois, on entre donc dans une phase de négociation entre l’Europe et le pays sortant. Les anglais vont-ils rejoindre l’Association européenne de libre-échange (AELE) avec la Norvège, la Suisse et le Liechtenstein ? On devrait d’ailleurs plutôt dire retourner dans l’AELE, institution qu’ils avaient quitté en 1973 pour rejoindre l’Europe. Ou vont-ils, comme la Suisse, signer des accords bilatéraux spécifiques avec l’Union ?
Comme toute période de négociation, il risque d’y avoir quelques tensions entre le « continent » et l’île britannique. C’est en effet, le jeu de mettre la pression sur les décideurs et les Etats pour obtenir de bons accords.
9 janvier 2020 : enfin une sortie ? Enfin le Brexit ?
La Chambre des Communes a enfin voté à une large majorité l’accord entre l’Europe et la Grande-Bretagne pour organiser le Brexit. Après sa large victoire électorale, Boris Johnson était en position de force pour obtenir un succès. Il reste bien sûr toujours une étape : il faut que le Parlement européen vote lui aussi l’accord. Cela sera à la fin du mois de janvier 2020.
Alors, le Brexit est enfin lancé ? Attention quand même aux rebondissements possibles notamment pendant la période de mise en place des nouveaux accords entre l’Angleterre « hors union » et l’Europe. Mais on n’a quand même jamais été aussi proche d’un Brexit effectif.
31 octobre 2019 : un nouveau report mais….
Une nouvelle fois, le Parlement Britannique ne s’est pas laissé imposer un timing. Il a rejeté la sortie du Royaume-Uni au 31 octobre 2019. En revanche, il n’a pas rejeté l’accord trouvé avec l’Union Européenne par leur Premier Ministre Boris Johnson. On se dirigerait donc vers un Brexit avec accord mais avec un peu de temps pour s’organiser (sic). La nouvelle date butoir est fixée au 31 janvier 2020. Reste qu’en 3 mois, il peut se passer des choses chez la « perfide Albion ». Depuis bientôt 3 ans et demi, date du référendum sur le Brexit, nous savons qu’il n’y a rien de plus instable qu’une décision politique anglaise sur la sortie du Royaume de l’Europe. Pas simple de redevenir une île.
Brexit : l’histoire en direct depuis 2016
Septembre 2019 : le psychodrame est relancé au Parlement Britannique. Le Premier Ministre Boris Johnson pensait passer en force en suspendant les activités du Parlement avant la date du 31 octobre. Les députés se sont rebiffés, y compris de sa majorité le 4 septembre. Ils ont rejeté deux propositions de leur dirigeant : un nouveau report du Brexit et la tenue d’élections générales.
Pendant que la classe politique britannique fait sa rentrée au niveau d’une école maternelle, le monde économique est dans l’incertitude. Cela se traduit par une Livre Sterling qui s’écroule et un cours de l’or qui augmente.
Brexit : une incertitude mauvaise pour l’économie
Mais parce que le Brexit cela se traduira concrètement par le retour de frontières administratives, la France vient de recruter 700 douaniers supplémentaires et les décideurs économiques tentent de s’organiser pour limiter les effets d’une sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne.
A voir : l’interview de Jean-François Faure, pdg d’Aucoffre.com sur France Info TV. Il tempère le « risque Brexit » en relevant aussi des éléments positifs et surtout le pragmatisme et la créativité des britanniques dans les affaires. Ils finiront par s’adapter, inventer de nouveaux business….
Le Brexit et Theresa May
Le 24 mai 2019, le premier ministre anglais comprend qu’elle n’a plus la confiance de son camp : ministre et parlementaires. Elle annonce sa démission pour le 7 juin. C’est donc Boris Johnson qui reprend le « piece of shit stick ».
12 avril 2019 : Theresa May a finalement obtenu un délai. L’Europe a donc voté à l’unanimité la possibilité pour les Britanniques de s’organiser jusqu’au 31 octobre pour réussir leur Brexit. Il s’agit là d’une date butoir, c’est à dire que les Anglais peuvent tout à fait quitter l’Europe avant. On parle ainsi du 22 mai, c’est à dire avant les élections européennes du 26 mai prochain. En effet, sinon, il y aura plusieurs dizaines de députés européens britannique élus au parlement européen. Assez cocasse pour un pays qui souhaite quitter l’Union. Dans ce magma de décisions, votes, rejets et accords « incroyables », on retiendra cette tribune dans les Echos de Dominique Strauss-Kahn (qui a quand même été Ministre de l’économie et patron du FMI, on l’oublie parfois) assez « cash » sur sa perception du rapport des anglais avec l’Europe.
Chronologie « live » du Brexit
2 avril 2019 : Dans la nuit, les parlementaires britanniques n’ont pas su s’entendre sur une des solutions qu’ils avaient eux-mêmes proposées. Notamment, la solution dite de « Common Market 2.0 », une union douanière entre la Grande-Bretagne et l’Union Européenne comme c’est le cas avec la Norvège. Autre solution rejetée, un nouveau référendum sur le Brexit ou bien encore une annulation pure et simple du Brexit.
Cette nouvelle nuit de votes « contre » laisse penser à de nombreux observateurs que le No Deal, le Brexit sans accord, devient l’hypothèse la plus probable le 12 avril 2019.
29 mars 2019 : pour la troisième fois, les députés britanniques ont voté contre l’accord obtenu par Theresa May. Le rejet de l’accord a été voté par 344 voix contre 286.
Maintenant, le premier ministre anglais a jusqu’au 12 avril pour proposer une nouvelle solution à l’Union Européenne. Sinon, c’est le « No Deal », pas d’accord et donc un Hard Brexit tant redouté par les milieux économiques.
Vers le No Deal !
Le président du Conseil européen Donald Tusk a annoncé sur Twitter un sommet européen le 10 avril
Hard Brexit ou délai ?
Le 29 mars 2019 ou le 30 juin 2019, la Grande-Bretagne risque bien de ne plus faire partie de l’Union Européenne. Le Brexit est l’aboutissement d’un processus voulu par une majorité d’anglais à la suite d’un référendum en juin 2016. A la fin du mois de mars, la période de négociation et de transition voulue par l’Europe pour la sortie d’un de ses membres sera terminée, un court délai est demandé par le parlement anglais. Risque ou opportunité ?
Tant que ce n’est pas “signé” on utilise toujours le conditionnel mais à part un court délai accordé par l’Union, il faut accepter l’idée que, dans quelques jours, la Grande-Bretagne sera à nouveau une île politique séparée du Vieux Continent. Et comme pour les grands séismes qui s’annoncent, on est vraiment surpris par l’absence de réaction que provoque cette information. Dans quelques jours, les anglais quittent l’Europe !
Depuis le 12 mars à 15 jours de l’échéance, les « politiques » s’activent ! Les informations contradictoires se multiplient. On n’y comprend vraiment plus rien.
[mise à jour 14/03/2019 dans la soirée] Le parlement Britannique a finalement voté la proposition de report du Brexit au 30 juin prochain. Les parlementaires estiment que cela leur laissera le temps de trouver un accord, une solution qui fera consensus. Toutefois, cette proposition doit être adoptée par les 27 membres de l’Union Européenne, à l’unanimité le 20 mars prochain. [fin de mise à jour]
En revanche on peut quand même s’étonner en tant que citoyen européen que toutes les solutions n’aient pas été étudiées pendant les quasiment 3 années qui viennent de se dérouler. Pourquoi un tel affolement maintenant ? Comment se fait-il qu’on découvre face au mur l’ensemble des secteurs impactés par le Brexit ?
Les Anglais l’ont voulu mais personne n’est prêt !
Le Brexit a gagné en Grande-Bretagne. C’est le résultat d’une expression populaire, du “peuple” pourrait-on dire. Et les conditions de la sortie d’un membre de l’Union est d’ailleurs prévue. Donc cela ne devrait pas être un problème. Sauf qu’en pratique, aucune administration qu’elle soit anglaise ou française n’est préparée à ce changement. Le Brexit c’est un choix politique avec des conséquences très pratiques.
Et alors ? Alors, cela va avoir des incidences importantes sur nos économies, nos entreprises, notre consommation, ainsi que pour celles des anglais. Le jour du “Leave” (quitter l’union européenne) chez AuCoffre.com, la nouvelle avait provoqué un afflux important de visiteurs. Nous avions même été obligés d’aménager le site pour qu’il puisse supporter cette audience exceptionnelle. Oui, la nouvelle avait alors fait l’effet d’un tsunami ! Mais depuis…plus d’inquiétude visiblement.
Brexit : quelles sont les conséquences ?
Depuis le début de la semaine, les douaniers français se sont mis en configuration « frontière entre la France et la Grande-Bretagne ». Résultat, plusieurs heures de retard Gare du Nord pour les Eurostars. Les douaniers ont voulu montrer l’incidence du retour d’une frontière avec un contrôle systématique de l’ensemble des voyageurs.
On ne compte plus les secteurs qui vont être touchés par ce rétablissement d’une frontière. Les transporteurs ont aussi manifesté pour montrer les difficultés qu’ils rencontreront dès que les contrôles et les barrières (au sens propre comme au figuré) seront remis en place. Des heures d’attente sont à prévoir, les installations portuaires, aéroportuaires, ferroviaires et autour du Tunnel ne sont absolument pas dimensionnées.
Les secteurs les plus touchés par le Brexit
On a pu s’amuser de cette information qui annonce que nos voisins anglais risquent une pénurie de papier toilette puisqu’ils importent ce produit de “première nécessité”. Les rouleaux pourraient rester bloqués à la frontière.
Mais plus sérieusement, comment va faire Airbus pour gérer les pièces produites par ses usines galloises ? L’industriel “à l’européenne” à en effet cette particularité d’utiliser les savoir-faire de plusieurs pays pour construire ses avions. L’avionneur a déjà annoncé qu’il trouverait d’autres pays en Europe qui seraient ravis d’accueillir la conception des ailes des Airbus. L’industrie automobile a aussi fait comprendre aux anglais qu’elle n’hésiterait pas à délocaliser ses unités de production britanniques.
C’est pourquoi, rapidement, le secrétaire d’État à la politique commerciale, George Hollingbery a annoncé que pratiquement 90% des importations ne seraient pas soumises à droit de douane afin de ne pas pénaliser les industries.
Autre secteur lourdement impacté l’agro-alimentaire. Une activité dont les flux sont importants dans les deux sens.
Comment réagit la City ?
Enfin, il y a la finance. La City est un Etat dans l’Etat en Angleterre. C’est le lieu d’établissement de nombreux sièges de banques, d’assureurs et de courtiers et traders ou même de prestataires de la finance.. Londres c’est aussi une place forte pour les marchés du pétrole et des matières précieuses.
On y trouve les associations et groupements commerciaux du diamant et bien évidemment de l’or (y compris les transactions pour les réserves de certains pays) et de l’argent. La Royal Mint, la Monnaie anglaise est une référence du secteur.
Le Brexit risque d’être dur et va sans aucun doute coûter très cher à l’économie européenne et à celle de la Grande-Bretagne.
En revanche personne ne peut prédire ce qu’il adviendra après cette période de transition « administrative et douanière », quand la Grande-Bretagne aura repris son autonomie complète. (Après 2020 sans doute). C’est là qu’on pourra dire si le Brexit est une bonne ou une mauvaise option. (
Petit bonus « so british »
Les anglais sont « crazy » on le sait. Alors pour conclure, voici une vidéo traduite par l’Obs. On y voit une économiste expliquer que « le Brexit va nous mettre à poil ! »…Attention, éloignez les enfants, elle est complètement nue pendant son intervention.