L’or, un “truc de vieux” ? Il faut croire que non ! Le métal jaune semble désormais s’ancrer dans les mœurs des plus jeunes générations. C’est ce qui ressort de l’enquête OpinionWay du mois d’août, les moins de 35 ans détiennent même plus d’or (12%) que les + de 65 ans (11%). J’ai rencontré l’un d’eux, Bertrand qui, à 30 ans, a une idée très précise de l’or, sur la façon d’en détenir et de s’en servir.
Faites-vous partie des 25-34 ans qui possèdent de l’or d’investissement ? Depuis quand en avez-vous ?
Bertrand – Oui, je viens d’avoir 30 ans et je possède de l’or depuis que j’ai 24 ans.
Quel est votre métier ?
Bertrand – Je suis ingénieur de formation (environnement – énergies renouvelables), coach en nutrition & hygiène de vie et Praticien Reiki.
Pourquoi achetez-vous de l’or ?
Bertrand – C’est mon père qui m’en a d’abord parlé, après je me suis renseigné sur internet pour me faire ma propre idée, j’en achète en cas de coup dur, pour me protéger de l’inflation et des risques de dévaluation monétaire. Pour moi c’est l’actif qui conserve le mieux le pouvoir d’achat.
Sous quelle forme en possédez-vous ?
Bertrand – Sous forme de fractions sur VeraCash et sous forme de pièces entières sur AuCOFFRE.com (que j’ai revendu pour libérer du cash en attendant d’en racheter). J’ai aussi des pièces en argent sur mon LSP (Livret de Sauvegarde du Patrimoine) et quelques une en stock chez moi.
Comment achetez-vous de l’or ?
Bertrand – Pour l’or en fraction, j’utilise mon compte VeraCash, pour les pièces entières, je passe par AuCOFFRE qui les stocke.
Pour les pièces en argent, j’achète une Vera Silver par mois via mon LSP*, ça me permet en plus de bénéficier de la gratuité des frais de garde.
Il m’arrive de faire de gros achats lorsque j’ai une rentrée d’argent, à Noël par exemple.
Pour cette occasion d’ailleurs, mon père effectue directement un virement de son compte VeraCash vers le mien.
Quel pourcentage de votre patrimoine représentent les métaux précieux ?
Bertrand – Sur mon patrimoine “liquide” (utilisable), l’or physique représente 45% et l’argent métal 39%, soit 84% en métaux précieux.
Les 16% restants sont répartis entre des liquidités et deux plateformes d’investissement (des arbres en direct d’un groupement foncier forestier et du crowdfunding écologique avec des taux d’intérêt assez bas mais au moins c’est accessible).
Comme je devrais percevoir prochainement un héritage, je vais peut-être investir dans un GFA (groupement foncier agricole), en particulier dans l’agriculture biologique, et acheter un peu d’actions Air Liquide.
Que pensez-vous des autres formes d’épargne ?
Bertrand – Pour moi l’une des pires, c’est l’assurance-vie, pourrie au niveau des frais de gestion, du rendement, de la liquidité… Qu’elles soient en fonds action ou obligataires (soit disant garantis), pour moi c’est à fuir. En plus, en cas de crise obligataire de l’Etat, les comptes risquent d’être gelés.
En épargne réglementée, j’ai un minimum de liquidités sur un Livret A au cas où, mais ce n’est pas le support sur lequel je vais placer tout mon argent.
Pour l’immobilier résidentiel, personnellement, je n’investirais pas dans les grosses métropoles, plutôt à la campagne, mais je n’ai pas envie de m’endetter sur 25 ans, surtout avec un marché de l’emploi aussi instable. Dans l’immobilier locatif, il y a des choses intéressantes (comme les box de parking ou les immeubles de rapport), mais je ne me suis pas encore penché dessus.
Et des alternatives d’épargne type bitcoin ?
Bertrand – Alors pour moi c’est quelque chose d’intéressant, mais compliqué à avoir. Il faut un intermédiaire pour l’achat, plus un autre pour le stockage… En fait je n’ai pas cherché à en avoir. La technologie est intéressante mais c’est une monnaie qui monte trop vite et qui présente donc un risque de bulle. Après, il y a des crypto-monnaies qui fonctionnent autrement. Sur le bitcoin, le système de vérification et de validation prennent de plus en plus de temps avec l’ampleur du phénomène. Alors qu’il y a des crypto-monnaies qui utilisent des systèmes de vérification plus fluides. Je suis potentiellement intéressé mais surtout par une crypto-monnaie qui serait adossée à quelque chose de tangible.
D’après vous, est-ce que l’or pourrait être une monnaie ? Si oui, sous quelle forme ?
Bertrand – Oui, mais pas sous forme d’échange de pièces de monnaie. A mon avis, l’or pourrait petre remonétisé en utilisant les nouvelles technologies, sous forme de monnaie électronique développée avec une blockchain par exemple. Ce type de monnaie aurait plusieurs avantages : les gens sont plus habitués à ces nouvelles formes de paiement électroniques ; cela éviterait le problème de circulation des fausses pièces, celui de la prime qui change en fonction de l’état d’usure de la pièce… L’or peut être remonétisé sous forme de monnaie blockchain adossée à du physique (des pièces ou des lingots), avec une cotation universelle et définie pour les produits.
Pour moi, l’or est une valeur sûre, il n’y a que le support qui change. C’est pour ça que pour moi l’or peut être une monnaie ultra moderne tout en conservant ses fondamentaux immémoriaux.
*L’or sous forme de fraction (LSP) est depuis longtemps une des façons préférée des jeunes d’acheter de l’or car le coût est inférieur par rapport aux pièces.
Blog de Bertrand Bichat : Eveil des Consciences