L’humanité est confrontée à un problème bien plus grave qu’une crise monétaire mondiale : celui d’une croissance infinie dans un monde aux ressources finies. Explosion de la démographie, problèmes d’espace, de famine, de migrations de masse liées aux changements environnementaux… L’humanité ne peut plus suivre le même modèle de consommation à outrance. Allez dire ça aux pays émergents qui découvrent les joies du confort et de la consommation… Tout le monde veut sa part du gâteau et c’est légitime. La décroissance, il vaut mieux se préparer à la choisir que la subir.
Il y a urgence à ralentir !
Récemment, deux nouvelles ont retenu notre attention : celle d’une étude très sérieuse sur la fin de notre planète avant fin 2100 et le cours du maïs qui explose comme du pop-corn, à cause d’une sécheresse inédite aux Etats-Unis… et de leur manipulation. Triste horizon ! Et pourtant, la croissance va s’arrêter, c’est inéluctable.
L’avis de Charles Sannat, Directeur des études économiques d’AuCOFFRE.com
« Dans un monde fini, il n’y a pas de croissance infinie possible, car le capital ne circule plus. La Chine est elle-même confrontée à ce problème avec une croissance en net ralentissement (inférieure à 8% au lieu d’une croissance à deux chiffres affichée depuis 2009).
La réalité est que l’on se retrouve dans une fin de cycle, après la révolution industrielle de la fin du XIXe siècle, l’humanité se trouve dans une bulle démographique. Dans un monde fini, 8 milliards d’êtres humains ne peuvent pas vivre avec les standards occidentaux, ce qui va entrainer un changement brutal des paradigmes. Cela annonce des millions de personnes « rationnées ». Les Etats-Unis qui sont les plus dépensiers et habitués à vivre au-dessus de leurs moyens vont avoir beaucoup de mal à faire machine arrière. Nous allons rentrer dans un capitalisme de la durabilité et de la rareté.
[Le] problème de la pyramide des âges et du nombre de séniors est un problème mondial qui concerne également la plupart des pays émergents, à commencer par la Chine ».
La mise en parallèle de l’épuisement des ressources naturelles confine à des fondamentaux économiques désastreux.
Cette infographie sur l’épuisement des ressources minières fait prendre conscience de la finitude à court terme des ressources. Dans 45%, il n’y aura plus d’or !
La seule et même réponse trouvée jusqu’alors consiste à augmenter la masse monétaire des pays, ce qui conduit inéluctablement à la dévaluation des monnaies et à l’hyperinflation. Une solution qui relève de la politique de l’autruche et de la méthode Couet conjuguées.
Avec ces seules données démographiques, il paraît évident que la création de croissance est impossible. Dennis Meadows, auteur du livre « Les Limites à la croissance » (Editions Rue de l’Echiquier, coll. « Inital(e)s DD), explique très bien dans cette interview accordée au journal Le Monde
pourquoi la croissance mondiale va s’arrêter. Les signes d’effondrements sont de plus en plus nombreux.
Ces pays qui coûtent cher…
Pour les Américains qui ont largement goûté à leur part de gâteau, effectuer une marche arrière ne semble pas possible, du moins pas sans coercition. Les Etats-Unis sont quand même le pays le plus dépensier au monde et leur frénésie de croissance et de développement nécessite beaucoup de liquidités. Des liquidités en dollars fortement dévaluées et dont la surproduction à loisir enraye le système monétaire mondial actuellement.
Pour citer un autre exemple de surconsommation du pays, le bilan de l’obésité aux Etats-Unis publié en février 2012. Outre des résultats alarmants, ils sont symboliques :
« Le surpoids et l’obésité font parties des principaux enjeux de santé publique aux Etats-Unis. En 1997, on dénombrait déjà 19,4% de la population en surpoids ou obèse. En 2010, ce sont 36,7% des adultes et 17% des enfants de 2 à 19 ans qui sont en situation de surpoids ou obèses. C’est près d’un tiers de la population adulte qui est obèse aujourd’hui. »
Il n’y a pas que les espaces qui sont géants aux Etats-Unis, les portions de nourriture aussi.
Mais vous, seriez-vous prêt à troquer votre habituel steak haché de 150 grammes contre une demie portion enfant ?
Les Etats-Unis sont un problème, on peut le voir comme ça. Rappelons que le gouvernement Bush avait refusé de ratifier le protocole de Kyoto visant à réduire l’émission de gaz à effets de serre en 2005… Mais ce ne sont pas les seuls. Pour des pays comme l’Inde et la Chine, dont la croissance (même si elle tend à décélérer) reste élevée, la réduction des gaz à effets de serre – synonyme de coûts élevés et de ralentissement de la productivité – n’est pas une priorité.
La décroissance, un modèle économique plus durable…
Face aux problèmes conjugués du vieillissement de la population, de la raréfaction des ressources et de l’effondrement monétaire qui va s’ensuivre, on ne peut agir dans un premier temps qu’au niveau individuel et particulier. Ne comptez pas sur le temps de réaction des gouvernements ! Il sera trop tard pour prendre des mesures quand l’économie mondiale se sera effondrée.
Le Directeur des Etudes d’AuCOFFRE.com, Charles Sannat, donne 3 pistes d’issues pour les particuliers qui disposent d’un patrimoine :
– Posséder un terrain agricole produisant des denrées alimentaires,
– des valeurs refuge (biens immobiliers, de l’or bien sûr). « L’or est la seule alternative crédible pour remplacer les monnaies condamnées. L’un des principaux reproches fait à l’or est de ne pas pouvoir accompagner la croissance puisque la quantité d’or est limitée. Justement, ça tombe bien, il n’y a plus de croissance et nous rentrons même en décroissance (c’est cela la déflation) ».
Dans un tel contexte, « l’or est une monnaie parfaitement adaptée dans la mesure où la décroissance de la production et de la consommation devrait s’accompagner d’une décroissance proportionnelle de la masse monétaire ».
– N’investir dans aucun actif financier.
L’histoire se répète hélas et donne raison à ces stratégies d’investissement. Si l’on se réfère au chaos économique de l’Allemagne des années 20, avant la prise de pouvoir par les nazis, les seuls à s’en être sortis, comme d’habitude, étaient les très riches qui dans une certaine mesure « s’auto suffisaient » car ils possédaient ces biens. Idem dans la Rome de Dioclétien, 3 siècles après J.-C., la France des Etats-Généraux qui suivit la Révolution, et plus récemment l’Argentine des années 90. Ces histoires répétées sont très bien résumées dans l’ouvrage visionnaire de James Turk et John Rubino « L’effondrement du dollar et de l’euro et comment en profiter » (éditions Le Jardin des Livres, écrit en 2007 et réédité en 2011).
Pédale douce sur le consumérisme
La décroissance n’est pas un concept cantonné à d’utopistes écolos. Dans « Prospérité sans croissance : la transition vers une économie durable », de Tim Jackson (aux éditions de Boeck), l’auteur explique comment construire une prospérité qui ne repose pas sur la croissance continuelle, loin des dictats du marché.
Nous lui avions déjà consacré un dossier en février 2009. Cette tendance non consumériste s’accentue de plus en plus dans les pays développés. Recyclage, frugalité, anti-capitalisme… Les moyens de cette idéologie sont nombreux mais ne signifient pas pour autant le renoncement à l’argent. Utilisé à bon escient, en évitant de passer au maximum par les réseaux bancaires traditionnels, placé dans le meilleur conservateur de valeur qui soit (l’or), l’argent aussi peut être un des facteurs de décroissance.
Cash contre crash : si les moyens peuvent paraître limités, la possession de cash (de liquidité) reste quand même de bon conseil, en l’assurant de 30 à 50% en or.
Juste à cours terme. Tout faux à long terme. Nous vivons dans un monde aux ressources illimités. De mémoire, il nous souvient d’une étude des années 70 estimant que la France, à ELLE TOUTE SEULE, en incluant tous les modes de production, aurait pu nourrir toute la population de la planète en l’an 2000. Le reste (énergie de fusion, filière hydrogène, électricité produite dans l’espace…) à l’avenant.
la décroissance a ses pourfendeurs… qui oublient que, au delà du slogan, c’est la réalité qui l’incarne de plus en plus, comme vous le dites.
Il n’y a pas à être pour ou contre, elle se profile,elle est là et le vrai travail sera de voir comment l’accepter.
Mourir à quelque chose est décroissance, pour croissance d’autre chose.
Cela est organique et l’on ne peut s’y soustraire.S’y refuser sera folie gesticulatoire, vaine compensation vite calmée.
Les faits sont têtus et anguleux, et on s’y cassera la tête.
Désolé, il n’y en a plus… et ne revenez pas demain
Dont acte