Le développement durable (anglais : sustainable développement, parfois directement traduit en développement soutenable) est une conception récente de l’intérêt public, appliquée à la croissance économique. Reconsidérée à l’échelle planétaire, la croissance y est ainsi prise en compte dans une approche systémique incluant les aspects environnementaux et sociaux.
Pour l’AFNOR en 2012, un état est dit « durable » si « les composantes de l’écosystème et leurs fonctions sont préservées pour les générations présentes et futures » ; Dans cette définition, les « composantes de l’écosystème » incluent, outre les êtres humains et leur environnement physique, les plantes et les animaux. Pour les êtres humains, le concept sous-entend un équilibre dans la satisfaction des besoins essentiels : conditions économiques, environnementales, sociales et culturelles d’existence au sein d’une société.
Ce concept a cependant une origine plus ancienne ; En 1991 et 1993, Ignacy Sachs définit l’écodéveloppement comme « développement endogène et dépendant de ses propres forces, soumis à la logique des besoins de la population entière, conscient de sa dimension écologique et recherchant une harmonie entre l’homme et la nature ».
En 1987, la Commission mondiale sur l’environnement et le développement dans le rapport Brundtland lui avait préféré la notion de « développement soutenable » (traduit par durable par le Canada), défini comme suit : « le développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins. Deux concepts sont inhérents à cette notion :
– le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité,
– l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir ».
Face à la crise écologique et sociale qui se manifeste désormais de manière mondialisée (changement climatique, raréfaction des ressources naturelles, pénuries d’eau douce, rapprochement du pic pétrolier, écarts entre pays développés et pays en développement, sécurité alimentaire, déforestation et perte drastique de biodiversité, croissance de la population mondiale, catastrophes naturelles et industrielles), le développement durable est une réponse de tous les acteurs (États, acteurs économiques, société civile), culturels et sociaux du développement. Il s’agit aussi, en s’appuyant sur de nouvelles valeurs universelles (responsabilité, participation écologique et partage, principe de précaution, débat X) d’affirmer une approche double :
– dans le temps : nous avons le droit d’utiliser les ressources de la Terre, mais le devoir d’en assurer la pérennité pour les générations futures ;
– dans l’espace : chaque humain a le même droit aux ressources de la Terre (principe de destination universelle des biens).
Tous les secteurs d’activité sont concernés par le développement durable : l’agriculture, l’industrie, l’habitation, l’organisation familiale, mais aussi les services (finance, tourisme) qui, contrairement à une opinion quelquefois répandue, ne sont pas qu’immatériels. Une contestation sémantique sur le terme même de développement durable a existé depuis l’apparition du terme dans le rapport Brundtland.
Les tenants du terme « durable » plutôt que du mot « soutenable » insistent sur la notion de durabilité définie comme cohérence entre les besoins et les ressources globales de la Terre à long terme, plutôt que sur l’idée d’une recherche de la limite jusqu’à laquelle la Terre sera capable de nourrir l’humanité. Cependant, la traduction du terme par « soutenable », plutôt que durable, peut s’expliquer aussi par de vieilles traces du mot en langue française. En effet, on trouve le mot employé dans une optique environnementale dès 1346, dans l’ordonnance de Brunoy, prise par Philippe VI de Valois, sur l’administration des forêts. Ainsi en matière forestière la notion de forêt cultivée soumise à une exigence de soutenabilité, un renouvellement perpétuel de la ressource, capable d’approvisionner une flotte navale, existe depuis plus de six siècles.