L’hiver s’annonce rude en Europe, nous ne somme que fin novembre et pourtant la zone euro apparaît de plus en plus fiévreuse et frissonnante. Le placebo du G20 n’a pas pris et cette semaine c’est la Hongrie qui a vu sa note dégradée par les agences de notation, puis la Belgique : le virus s’installe. Et maintenant les Etats-Unis. Ces mauvaises nouvelles vont à coup sûr avoir des répercussions sur le cours de l’or.
Vendredi dernier l’agence de notation Moody’s a estimé que la Hongrie ne serait pas en mesure d’atteindre ses objectifs de consolidation budgétaires et de réduction de la dette du secteur public. Moody’s a ainsi rétrogradée la note de la dette souveraine hongroise à Ba1, ce qui correspond aux investissements spéculatifs. L’agence de notation financière Moody’s juge la situation hongroise trop instable et trop dépendante de la situation économique européenne.
La pandémie européenne…
L’histoire ne s’arrête pas là: la Belgique aussi a contracté les mêmes symptômes. Ici le diagnostic ne vient pas de Moody’s mais de son confrère Standard&Poor’s. Il s’agit là d’un nouveau coup dur pour l’Europe car l’économie belge restait l’une des plus solides et équilibrées de la zone euro. Standard &Poor’s justifie cette dégradation de AA+ à AA, du fait que l’économie du pays repose trop sur les exportations : la Belgique risque de fortement pâtir de la crise de la zone euro et de l’affaiblissement des investissements extérieurs. Par cette rétrogradation S&P pointe également du doigt la crise politique qui secoue la Belgique et juge l’économie du pays trop fragile à cause de cette instabilité.
Les agences de notations ne se contentent pas de sanctionner quelques pays isolés : dorénavant c’est toute l’Union Européenne qui semble menacée. Ainsi Moody’s a averti que l’ensemble de la notation des pays européens pourrait être prochainement réévaluée, à la baisse évidemment, si la situation perdure. Moody’s a clairement fait comprendre que la zone euro est à un tournant décisif de son histoire… et qu’une sortie de route n’est pas exclue.
Ca s’enrhume fort à l’Ouest également…
Chez nos cousins d’outre-Atlantique l’humeur n’est pas non plus à la fête. C’est l’agence Fitch Ratings qui s’est occupée de leur sort et a réévaluée à « négative » sa perspective sur la dette américaine. Le dollar, on le sait, n’est vraiment pas au mieux de sa forme et la note américaine est plus que jamais menacée. A croire qu’à trop jouer avec les marchés financiers c’est toute la cour de récré qui est contaminée.
Le virus s’annonce donc, à l’image des flux financiers, très volatile et extrêmement contagieux. A ce jour il n’existe aucun remède pour soigner le mal qui ronge l’économie mondiale. Les plus pessimistes comme Jacques Attali pensent d’ores et déjà qu’il n’y a que 50% de chance pour que l’euro passe Noël… le diagnostic vital semble bien engagé.
On profitera encore une fois de ce diagnostic accablant pour rappeler ce vieil adage : « il vaut mieux prévenir, que guérir », il est encore temps de se tourner vers l’or, la seule véritable valeur refuge capable de garder au chaud nos économies en ces temps bien rudes…