Les industriels de secteurs de l’automobile et de l’énergie peinent à trouver la formule gagnante qui puisse remplacer le pétrole pour propulser nos futurs véhicules. Les techniques existent mais voilà, qui va oser prendre le risque de tout miser sur un mode de propulsion plutôt qu’un autre ? En cette période de crise, le droit à l’erreur est interdit et, finalement, nos constructeurs préfèrent ne rien changer, juste tenter de faire croire aux bobos que nous sommes que le fait d’ajouter « bio » ou « agro » au mot carburant sera suffisant pour relancer les ventes de voitures tout en nous donnant à tous bonne conscience. Mais voilà, sous de beaux atours, les biocarburants ne tiennent pas la route. Revue de presse :
LU SUR NATURAVOX : Comme souligné dans le rapport « Agrocarburants et Environnement » publié fin 2008 par le Ministère de l’écologie, « Les agrocarburants se situent dans la zone des rendements les plus faibles, ils sont de fait limités par le rendement de la photosynthèse qui est très faible (<1%). La troisième génération, utilisant des algues, restera largement moins efficace que les solutions « électriques » quelles qu’elles soient, notamment l’utilisation de l’énergie solaire. » Un rendement aussi médiocre a des conséquences importantes sur le plan environnemental et social : il signifie qu’il faut cultiver des surfaces considérables. Pour remplacer les 50 Mtep (millions de tonnes équivalent pétrole) brûlés chaque année dans les transports en France, il faudrait cultiver en colza 120% de la surface totale de la France ! L’équation est intenable ; les surfaces nécessaires étant immenses, on assiste dans les pays qui développent massivement les agrocarburants, comme par exemple l’Indonésie ou le Brésil , a des pratiques déplorables : utilisation de terres qui étaient destinées aux cultures alimentaires, expropriation des petits propriétaires terriens, déforestation massive qui conduit à des conséquences dramatiques sur le plan de la biodiversité.
LU DANS LA REVUE « PROBLEMES ECONOMIQUES » de la Documentation française : Lors du dernier sommet de la l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) à Rome en juin 2008, les producteurs d’éthanol ont été accusés de porter une part de responsabilité dans le déclenchement de la crise alimentaire. Les États-Unis et le Brésil, les deux principaux producteurs, ont été montrés du doigt par la communauté internationale. Une récente étude de la Banque mondiale, restée confidentielle jusqu’à ce que le quotidien britannique, The Guardian, ne la publie le 4 juillet 2008 – sans l’autorisation de l’institution -, a mis le feu aux poudres. Les auteurs de l’étude estiment en effet que la production et l’utilisation de biocarburants entre 2002 et début 2008 étaient responsables, sur la période, de la flambée des prix des denrées alimentaires à hauteur de 75 %.
« La ruée soudaine et mal inspirée vers la conversion de nourriture comme le maïs, le blé, le sucre et huile de palme — en biocarburants est une recette pour le désastre », a déclaré aux Nations Unies le rapporteur spécial, Jean Ziegler (et auteur de L’Empire de la honte (Fayard, 2005). Il a qualifié cette pratique de « crime contre l’humanité » et plaidé pour un moratoire de l’ONU.
« Si l’on veut couvrir 20% du besoin croissant en produits pétroliers avec des biocarburants, comme cela est prévu, il n’y aura plus rien à manger », a prévenu le PDG de Nestlé, Peter Brabeck, dans une interview accordée au journal allemand NZZ am Sonntag, le 25 mars dernier.
LU SUR CENTPAPIERS.COM Le développement des agrocarburants pourrait priver le secteur agricole des terres arables dont il a besoin pour répondre à la demande croissante d’alimentation. Chaque pourcentage supplémentaire d’agrocarburants dans les carburants traditionnels nécessiterait plus de 700.000 nouveaux hectares de plantations de soja chaque année. Selon la banque d’affaires américaine Goldman Sachs, les niveaux de production espérés pour 2015 nécessiteraient l’affectation de 110 millions d’hectares. « A terme, il y aura, vraisemblablement, des problèmes de surfaces », souligne un spécialiste. Le monde est confronté à un immense défi : nourrir 3 milliards d’hommes de plus en 2050. Or les seules réserves de terres arables vraiment exploitables se trouvent en Amérique latine et en Afrique. A condition de raser l’Amazonie et les forêts du Congo !
LU SUR MONEYWEEK dans l’article « L’éthanol est un mauvais investissement » : Un gallon d’éthanol a une valeur énergétique de seulement 76 000 BTU. Il y a donc une perte de 53 600 BTU pour chaque gallon d’éthanol produit. En d’autres termes, il faut près de 71% d’énergie en plus que ce que contient un gallon d’éthanol pour produire ce même gallon d’éthanol.
LU SUR BIOETHANOL85.COM : La particule « bio » du mot bioéthanol n’est en fait que de la communication destiné à donner bonne conscience aux consommateurs. En effet si à l’utilisation le bioéthanol réduit considérablement la production d’effet de serre, sa fabrication est loin d’être si rose:la transformation en ETBE (Ethyl Tertio Butyl Ether) qui utilise actuellement la plus grande partie de la production de bioéthanol utilise des produits toxiques tel que l’acide sulfurique et une grande quantité d’énergie si bien que le bilan énergétique est presqu’aussi mauvais que pour les carburants classiques, et un bilan bien plus néfastes que les principaux autres biocarburants tel que l’EMVH ou l’EEVH. Cette énergie est en effet obtenu en partie grâce au nucléaire et aux énergies… fossiles.