On l’appelle l’indice de la peur, l’indice VIX mesure la volatilité sur les marchés. Pour les investisseurs, plus il est haut, plus les risques de crack boursier sont élevés. Avant la crise des subprimes, le Vix avait dépassé les 50 points. On a clôturé à 42 points le 6 mars 2020 !
Le VIX dépasse 50 points : les traders tremblent
Depuis que cet indice de volatilité a été créé, il ne s’est guère trompé. En 2008, juste avant la plus grosse crise financière jamais connue, le Vix dépasse 50 points puis va atteindre 60 points le 1er octobre 2008. Nous sommes en pleine crise des subprimes, le dow jones va perdre 50% ! En août 2011, c’est la crise de l’Euro, l’indice s’approche des 50 points, il stoppe à 42… Comme ce vendredi 6 mars 2020.
Comment est calculé le Vix ?
L’indice VIX est un produit dérivé boursier créé par la bourse de Chicago dans les années 90. Pour obtenir son « prix » ou son niveau, on mesure l’écart entre le prix d’une action à un moment précis et sa moyenne journalière. Plus l’écart est grand, plus on considère qu’il y a de la volatilité, de la nervosité. Les marchés s’agitent entre les ventes et les achats d’actions. On applique ensuite cette méthode à plusieurs centaines d’actions ou même l’ensemble du panier du Dow Jones ou du Nasdaq, cela donne l’indice Vix.
Pourquoi les marchés sont nerveux ?
On trouvait déjà que l’euphorie qui maintenait les indices au plus haut depuis des mois était délirante, on doit vous avouer que nous restons cois devant la panique « coronavirus ». Mais on le sait, le comportement boursier n’a rien de rationnel. Donc la multiplication de mauvaises nouvelles peut expliquer cette énorme correction.
Quel impact du coronavirus sur l’économie ?
La mise en quarantaine d’une région industrielle chinoise, la région de Wuhan, pendant plus de deux mois va impacter l’économie mondiale. Nous sommes totalement dépendants des flux venus de Chine, ce n’est pas pour rien que le gouvernement chinois travaille depuis une dizaine d’années sur ce qu’il appelle la « nouvelle route de la soie ». Les décisions italiennes de fermer aussi l’accès aux régions du Nord de l’Italie où se trouvent les industries du pays va aussi impacter de nombreuses entreprises européennes en général et françaises en particulier.
Le tourisme et l’événementiel en perdition
La psychose du « Coronavirus » impacte fortement les déplacements des particuliers et des professionnels. Les rassemblements sont de plus en plus limités par les entreprises mais aussi par les Etats. La France vient de décider de limiter les réunions publiques à 1000 personnes : salons, forums, séminaires nationaux ou internationaux sont suspendus. Le tourisme parisien a perdu sa clientèle chinoise, Venise est sous cloche. Les compagnies aériennes souffrent, on imagine que les compagnies maritimes (moins visibles du grand public) accusent des baissent importantes de trafic. Le ministre de l’économie attend la mi-avril et les chiffres du PIB sur le premier trimestre 2020.
Baisse des taux de la FED
Pour répondre à cette crise économique qui ne dit pas encore son nom, la FED a donc décidé de baisser d’un demi-point ses taux directeurs. Il faut absolument injecter des liquidités dans l’économie pour qu’elle ne cale pas. Sauf que cette méthode dévalorise les autres placements long terme comme les assurances vie ou les emprunts d’Etats.
… et guerre des producteurs de pétrole
Evidemment, en tant que particulier, on se dit que cette volonté de casser les prix du pétrole par l’Arabie Saoudite aura un bel effet à la pompe. Les prix du pétrole ont baissé de 30% parce que le plus gros producteur du monde a décidé de punir la Russie et au passage mettre en difficulté les producteurs américains qui utilisent des techniques coûteuses d’extraction : gaz de schiste, sables bitumineux. Pendant ce temps-là la demande est en forte baisse puisque l’industrie est au ralenti et le transport aérien en difficulté. Les petits pays dépendants du prix du pétrole comme l’Algérie et son gaz vont souffrir, encore.
Pourquoi l’or ne flambe pas ?
L’or est victime de son succès auprès des traders ! En effet, depuis qu’il a entamé sa remontada, le cours de l’or est porté par des investisseurs d’or « papier ». En pleine panique boursière, les professionnels de la bourse et les institutionnels tentent de maintenir leurs marges en contrebalançant leurs pertes par des plus-values sur l’or papier. Résultat, ils sont vendeurs. Donc le cours baisse.