Il reste peu de solutions parmi les solutions négatives pour sortir la Grèce de la crise ; le consensus européen n’existe plus, le peuple grec manifeste contre le nouveau plan d’austérité… Il est de plus en plus question que le pays sorte de la monnaie unique pour retourner à son ancienne monnaie, la drachme : une solution qui pourrait s’avérer « drachmatique ».
La crise est systémique
La Grèce est en pleine tragédie. Impossible de se sortir de la crise et les autres pays membres de l’UE n’arrivent pas à se décider sur un nouveau plan de secours. Même si le 3 juin dernier, le FMI et les pays de la zone euro ont accepté de verser à la Grèce la 5e tranche du prêt qui devrait lui permettre d’éviter la banqueroute ou de sortir de l’union monétaire, la Grèce est loin d’être sortie d’affaire.
Voilà le résultat d’une vraie « dictature bancaire », pour reprendre les termes d’un article publié sur LePost.fr. Au passage à l’euro, la Grèce a subi une hausse des prix sans précédent. Le coût de la vie a augmenté au point d’entraîner un appauvrissement de la classe moyenne et la faillite du pays tout entier. Les raisons de cette banqueroute sont nombreuses mais toutes imputables à l’euro.
Selon le spécialiste Olivier Delamarche (associé et gérant de Platinium Gestion), il faut sortir la Grèce de la zone euro et résoudre le problème dans sa globalité, car il est mondial et c’est ça qui est nouveau. La Grèce n’est hélas pas un glaçon isolé au milieu de l’océan mais une partie visible de l’iceberg. Même si les pays qui constituent la base de la pyramide sont plus solides, celle-ci ne pourra pas s’empêcher de s’écrouler au bout d’un moment, car elle forme un tout. Un tout dont la Grèce fait partie, au même titre que les Etats-Unis, l’euro, le FMI, les actions cotées en bourse, les banques centrales, etc. L’injection ponctuelle de fonds n’est pas la solution, le problème doit être traité dans son ensemble. Le problème est que cela touche au système monétaire mondial, donc à un tabou.
Entre la peste et le choléra
L’initiative (a priori fort louable) d’avoir créé une monnaie européenne unique pour concurrencer le dollar a obligé quelques pays à se hisser à un niveau trop élevé pour eux, pour finir par entraîner la zone euro toute entière vers le bas. On peut parler d’autoritarisme monétaire, de « logique dogmatique pro-mondialiste »… Et dire aussi qu’on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs, mais pour l’heure les œufs sont brouillés !
Manquant de garanties pour rembourser les prêts, on peut considérer que la Grèce est en défaut de paiement. Voilà en partie pourquoi l’agence de notation Standard and Poors a dégradé la note de la Grèce, provoquant un mini séisme au sein de la zone euro. Le retour à la drachme annoncé par la commissaire européenne grecque Maria Damanaki semble être la seule solution envisageable pour sortir le pays de la crise et relancer son économie, en reprenant les rênes de sa dette et en sortant du monde spéculatif. Hélas, en sortant de l’Eurozone, la Grèce signerait sa faillite virtuelle.
L’échec de l’euro signe un retour à l’étalon or ?
L’échec de l’euro dans son application brutale et dictatoriale pose une vraie question sur le système monétaire. Jusqu’alors, aucune monnaie n’a survécu à l’or. Pourquoi ne pas avoir établi l’euro sur une réserve d’or ? Le marasme actuel dû à la spéculation aurait pu être évité… Car la monnaie fiduciaire (qui repose donc sur la confiance…) n’a aucune valeur matérielle, contrairement à l’or qui en a toujours eu une, quelle que soit l’époque.
Comme le scorpion qui survit aux radiations, l’or a survécu à toutes les monnaies. Les monnaies papier ont toutes finies brûlées comme des sorcières sous l’inquisition, alors qu’avec le temps, les pièces d’or 1/ ont été conservées 2/ ont pris encore plus de valeur ! Va-t-il falloir attendre l’effondrement du système monétaire tout entier pour un retour aux valeurs sûres ?
Si les réserves d’or mondiales ne sont pas suffisantes pour constituer un retour à l’étalon, il serait certainement plus sain d’envisager une monnaie qui repose sur un panier comprenant des valeurs tangibles, des richesses réelles, telles que l’or.