La réforme de Wall Street initiée par Barack Obama a définitivement été votée par le sénat américain le 15 juillet dernier. Cette loi est définie selon la presse américaine comme « la plus vaste réforme du secteur financier américain jamais opérée depuis la Grande Dépression »… Pour mieux conjurer le spectre d’une 2e Great Wave ?
Ne plus réitérer les mêmes erreurs
Cette réforme vise notamment à ce qu’une crise telle que celle que le monde traverse actuellement ne se reproduise plus jamais. Cette réforme va-t-elle réellement éviter les dérives des marchés financiers ou ne servira-t-elle qu’à colmater les brèches laissées par la crise ? En 2007, la « crise des subprimes » américaine a été le début de l’effondrement du château de cartes, affaiblissant au passage le dollar, la crédibilité des banques et le pouvoir de consommation. Cette nouvelle réforme vise ainsi à ne plus jamais engendrer le monstre créé par les banques centrales à la fin des années 90 : finis les prêts à taux longs impossibles à rembourser !
Les mesures de la réforme
Concrètement, en quoi consiste la réforme ? En bref :
– Un conseil de « régulateurs » sera chargé de surveiller les établissements importants qui, en cas de faillite, pourraient devenir une vraie menace pour l’économie (ex : les banques comme Goldman Sachs, Morgan Stanley ou Citigrou).
– Les banques commerciales ne seront également plus autorisées à spéculer pour leur propre compte : en d’autres termes, elles ne pourront investir plus de 3% de leurs fonds propres dans des activités de marché à risque. De plus, les banques seront chargées de « mettre de côté » davantage de fonds propres afin d’anticiper les éventuels risques.
– Côté consommateur, un organisme de défense, le « Bureau of Consumer Financial Protection » (« bureau de protection financière du consommateur ») va être mis en place afin de protéger les consommateurs des pratiques excessives dans le secteur bancaire et financier, comme les ventes de produits immobiliers très périlleuses, les crédits à la consommation, etc. De leur côté, les banques devront s’assurer de la capacité de l’emprunteur à rembourser.
– Quant aux subprimes, la réforme prévoit dorénavant qu’ils devront « passer soit par une bourse, soit par une chambre de compensation ».
Une mise en œuvre longue à la détente
La réforme doit être mise en place par une dizaine d’agences fédérales qui seront en charge de la rédaction de plusieurs centaines de textes : selon la Chambre de Commerce Américaine, 533 nouvelles régulations, 60 enquêtes et 94 rapports sont attendus… La réforme est loin d’être immédiate (de trois à quatre ans) et le marché de Wall Street a encore le temps de connaître des soubresauts et des pertes de vitesse…
De la défaillance du système mondial
Cette réforme suffira-t-elle à redresser la situation économique des Etats-Unis, frappés de plein fouet par la marée (de l’or) noire que l’on surnomme déjà « le Tchernobyl américain » ? A en juger les symptômes qui gangrènent l’économie du pays (insolvabilité des banques, nivellement de la middle class par le bas, saisies immobilières, licenciements, échec des interventions en Irak et en Afghanistan…), on peut en douter. Cette réforme, bien que nécessaire, semble plutôt sonner le glas d’un système monétaire vacillant qui repose non plus sur une valeur réelle telle que l’or mais sur la méfiance des investisseurs.
Critiques de la réforme
Certains républicains ne sont pas vraiment en faveur de cette réforme. Les raisons ? Ils prétendent qu’on freinant l’industrie de Wall Street, elle risque également de faire baisser les crédits, donc la croissance et la création d’emplois.
Une autre critique vient entacher cette loi : cette réforme ne règle en rien le problème crucial de la crise de 2008, à savoir le marché du logement.
Longue mise en œuvre de la réforme
La réforme doit être mise en place par une dizaine d’agences fédérales qui seront en charge de la rédaction de plusieurs centaines de textes : selon la Chambre de Commerce Américaine, 533 nouvelles régulations, 60 enquêtes et 94 rapports sont attendus… La réforme est loin d’être immédiate (de trois à quatre ans) et le marché de Wall Street a encore le temps de connaître des soubresauts et des pertes de vitesse…
En attendant la réforme…on prend les devants !
En d’autres termes, les Etats-Unis sont encore loin de se remettre de la crise économique de 2008, et leur monnaie, le dollar, en prend un sacré coup derrière les oreilles. La méfiance envers les banques, malgré cette réforme, reste encore un fait et les américains ne sont pas prêts à se laisser « berner » une seconde fois.
Dans un tel contexte, et malgré les promesses que la réforme annonce, l’heure est encore une fois à la prudence. A l’heure où les bourses sont encore déstabilisées, le placement le plus sûr reste l’or et les métaux précieux. Valeur refuge depuis des siècles, l’or physique est un incontournable en matière de placement de confiance.