Cet article est une citation du livre Confessions d’un banquier pourri
On lit partout que cette crise a du bon. Qu’elle va mettre un terme aux excès, aux rémunérations délirantes, aux primes à l’échec. Qu’on va réinventer le capitalisme. Que les PDG vont (enfin !) devenir responsables. Que les traders (mais oui !) vont se calmer. Et que le temps des folles spéculations est derrière nous.
Mais que s’est-íl passé en vérité durant ces huit derniers mois ?
Les banquiers – enfin les dirigeants de banques – sont-ils désormais responsables sur leurs biens propres, comme ce fut autrefois le cas dans de grandes maisons ? Non.
Les paradis fiscaux sont-ils toujours bien vivants ? Accueillent-ils encore la trésorerie de la plupart des multinationales en activité et le patrimoine des grandes fortunes mondiales ? Même s’ils vont devoir faire quelques concessions, la réponse est : oui.
A-t-on renoncé aux miraculeuses cachettes que représente le maquis du hors-bilan ? Ces cavernes comptables inaccessibles au commun des mortels – épargnants, journalistes ou même analystes financiers – existent-elles toujours ? Oui.
Les banquiers ont-ils eu la décence de rendre l’argent ? D’abandonner leurs bonus extravagants ? leurs parachutes en or massif ? Non, non, encore non.
Et la transparence des comptes, s’est-elle vraiment améliorée ? De nouvelles règles plus contraignantes sur la communication financière ont-elle été adoptées ? En aucun cas.
Qu’ont fait les ministres des Finances et les chefs d’État qui se réunissent de plus en plus souvent – encore récemment à Londres – pour masquer leur impuissance ? Rien. Ou si peu.
Il faut regarder la réalité en face : oui, cette sorte de banquiers dont j’ai été sont pourris. Oui, ils se sont gavés pendant vingt ans, et encore oui, ils pensent que le festin va bientôt reprendre. Personne ne souhaite renoncer à l’autorégulation. D’ailleurs, l’opacité représente pour eux à la fois un réflexe et un mode de vie.
La situation reste d’une extrême gravité, la confiance n’a plus cours sur les marchés. Les règles de la finance doivent maintenant être bousculées. Mais ils ne veulent rien entendre. Donc, la crise va se prolonger. Pas huit mois, comme certains tycoons ont pu d’abord l’imaginer, mais plutôt un an, peut-être deux. Au minimum.
Et puis, un jour, les bourses seront tombées tellement bas que la probabilité de gagner à nouveau de l’argent augmentera. Jusqu’à devenir irrésistible. Les actions remonteront, l’économie se redressera, et on sera sortis d’affaire. La seule question est : quand ?
Je suis d’accord jusqu’à la dernière ligne…. et là… penser que l’économie se relèvera en restant dans l’hypothèse de l’immobilisme décrit avant, me parait n’être qu’une phrase inconséquente pour trouver une chute à la fin de l’article.
Si rien ne change, et l’article confirme cette inaction, l’écroulement du système est inéluctable.