Le litre de super autour de 1 euro et le baril à 100 dollars de moins que l’été dernier. Il y a trois semaine, le baril avait même baissé de 20% en quelques jours. C’est énorme ! Du jamais vu depuis la guerre du Golf. C’est une très bonne nouvelle, mais surtout une très mauvaise nouvelle. Une très bonne nouvelle pour le consommateur, car l’essence baisse, mais aussi une très mauvaise nouvelle pour le consommateur, car à terme il remontera en flèche et on va très vite voir les signes d’une telle remonté.
Le baril de pétrole est l’un des principaux baromètres de l’économie, c’est un miroir, un véritable thermomètre. Regardez l’évolution du brut et vous saurez où va l’économie. Faites l’expérience, prenez le pic de l’été dernier à 146 dollars et le niveau actuel à 46 dollars, 100 dollars d’écart en seulement 6 mois, les cours se sont retournés aussi violemment que l’activité économique. Quand le pétrole est devenu trop bon marché, les pays exportateurs gagnent moins donc ils réinjectent moins de pétrodollars dans l’économie du monde, les efforts pour trouver de nouvelles énergies deviennent moins prioritaires et puis les groupes pétroliers cessent d’investir dans de nouveaux gisements. Plus le baril baisse, plus l’énergie propre et la recherche de nouvelles réserves sont en fait chères donc à terme il y aura pénurie d’énergie. Alors, le prix du pétrole repartira en flèche, c’est une mauvaise nouvelle pour le consommateur.
La brutalité de la baisse du prix du pétrole reflète au final la brutalité du ralentissement économique et notamment le fait que les pays émergents ne sont pas épargnés par la crise. C’est, en effet, le point nouveau. Ces derniers mois, on pensait que la Chine, l’Inde, le Brésil allaient continuer à tourner à plein régime et que ça allait tous nous sauver. C’était une erreur. La Chine est accusée en ce moment de tirer sa monnaie à la baisse pour relancer ses exportations et revenir à 10% de croissance, 10% c’est le taux dont elle a besoin, car chaque année il lui faut créer 10 à 11 millions d’emplois urbains pour absorber l’exode rural et avec 7% de croissance, c’est impossible. L’autre nouveauté est la hausse du chômage américain encore 530 000 emplois perdus au mois de novembre, 250 000 en décembre. Dernier point, le recul du prix du pétrole, ça fait chuter l’inflation, ce qui permet à la BCE de baisser ses taux et là, c’est une mauvaise nouvelle pour l’épargnant, car plus d’inflation et les taux directeurs baissent, moins le livret A rapporte, sa rémunération pourrait tomber de 4 à moins de 3% au mois de février prochain.