La perte du triple A n’est qu’un des symptômes superficiels des tendances 2012 que nous vous annoncions vendredi. La crise économique ne fait que s’accentuer, ce qui pourrait bien faire grimper le prix de l’or plus vite que prévu, mais pas dans un premier temps.
Les conséquences sur l’économie…
Ce n’est pas faute d’avoir prévenu de l’éventualité d’une telle perte. L’agence Moody’s faisait déjà peser l’épée de Damoclès au-dessus de nos têtes de Gaulois en octobre dernier et dans cet article paru en novembre, nous vous parlions des conséquences que pouvait avoir une dégradation de la note française, fortement envisagée.
Le passage de la note française de AAA à AA par l’agence de notation Standard & Poor’s a des conséquences bien plus graves que ce que laisse entendre le discours de nos dirigeants qui se veut rassurant, à quelques mois des élections.
Les taux d’intérêt auxquels empruntent la France et qui sont déjà deux fois supérieurs à ceux de l’Allemagne vont encore augmenter, pour couvrir un éventuel risque de défaut de paiement. La première conséquence directe sur l’économie est la fuite des investisseurs et donc une baisse de l’indice CAC 40.
Et sur les particuliers
Hausse des taux d’intérêt pour l’emprunt immobilier, hausse des impôts, limitation des accès au crédit… les Français vont devoir mettre la main au porte-monnaie. Toutes les grosses entreprises pour lesquelles l’Etat participe (EDF, GDF, France Telecom, Renault, SNCF…) vont voir leurs coûts de financement augmenter, ce qui va forcément impacter les dépenses des particuliers, sans parler de la dégradation des services publics.
Le A perdu à jamais ?
Bien sûr, la France peut récupérer son triple A, mais dans combien de temps et surtout, à quel prix ?
Le projet de TVA sociale n’est qu’une « mesurette » au vu de l’impact catastrophique d’une telle dégradation. D’après Norbert Gaillard, consultant à la banque mondiale, la France ne peut récupérer son AAA qu’au prix d’importantes réformes sociales et « d’une réduction drastique des dépenses publiques ». Flexibilité du marché du travail pour une meilleure compétitivité, allongement de la durée du temps de cotisation pour la retraite, suppression des 35h… Les Français sont-ils prêts à renoncer à leurs acquis sociaux tout en augmentant leurs dépenses quotidiennes ? A travailler plus pour gagner moins ?
Les conséquences sur l’or
Nous l’avions déjà constaté en octobre : dès que la note d’un pays est dégradée, les bourses frileuses, sont en baisse, la demande en or augmente et son prix avec. Dans un premier temps, le besoin de liquidités des banques peut entraîner un retrait massif suite à la revente d’actifs or et une baisse du cours de l’or, comme c’est déjà plus ou moins le cas depuis décembre. Dans ce cas, il faut en profiter pour renforcer sa position sur l’or et acheter, car le « 2e effet Kiss Cool » risque de ne pas être vraiment cool, et l’or devrait d’atteindre de nouveaux records cette année.