Le Freebanking, ou la théorie de la banque libre. Une solution qui est remise au goût du jour alors que le projet de réforme des banques a été présenté au Conseil des ministres. La séparation des banques jugées « utiles » pour les ménages et celles qui spéculent permettrait peut-être un regain de confiance des Français.
De fait, les Français sont aujourd’hui de moins en moins nombreux à faire confiance à leur banque. Des craintes qui trouvent leurs sources dans un manque de transparence, dans des scandales financiers, dans des produits trop complexes ou encore dans des actifs risqués. C’est pour cela que l’une des propositions de François Hollande, lors de sa campagne présidentielle, pouvait séduire. Il avait alors évoqué une séparation des banques qui sont utiles à l’investissement et à l’emploi de leurs activités spéculatives.
Une réforme pour les banques
A la mi-décembre, le projet de réforme des banques a été présenté au Conseil des ministres. Les activités jugées utiles des banques seraient alors séparées des autres activités, celles qui ne bénéficient pas directement aux contribuables. Ces mêmes activités qui, justement, effraient les Français. Et leur font craindre d’avoir à subir des placements risqués, ou de ne pas profiter d’investissements réalisés avec leurs propres fonds.
Pour Thierry Philipponnat, le secrétaire général de l’association Finance Watch, 78 % de l’activité des banques « correspond à des opérations sur les marchés financiers, à des investissements ou à des prêts à des fonds spéculatifs. » Dans une explication donnée à 20minutes.fr, il assure d’ailleurs ne pas voir « pourquoi les contribuables devraient soutenir ces activités qui ne leur bénéficient pas directement ».
La banque libre apparaît comme une alternative stable
Dans ce cadre, le Freebanking, ou la banque libre, permettrait d’éviter l’intervention de l’Etat dans la monnaie. Sur fond de crise monétaire, le système financier manque de stabilité. Au contraire, limitée aux activités utiles pour les ménages, la banque gagnerait en responsabilité avec le Freebanking. En gérant efficacement son offre de monnaie et en s’engageant sur ses capacités de remboursement.
A travers les siècles, les exemples de Freebanking sont nombreux, même dans les pays les plus riches. Au-delà des monnaies étatiques, les banques honorent leurs engagements. Et peuvent aussi retrouver la confiance perdue auprès de leurs usagers : une enquête réalisée en avril par le cabinet Harris interactive/Deloitte révélait que la confiance des Français n’a jamais été aussi basse, reculant de 10 points en un an (43% fin 2010 contre 33% fin 2011).
Les alternatives au système bancaire actuel semblent donc rares. Il en existe d’autres, comme la Vera Carte, une carte de paiement basée sur l’or physique, et qui permet de sortir une partie de son épargne du système bancaire.