Pas besoin de consulter Madame Irma ou Elisabeth Teissier pour découvrir ce que nous réserve 2012. Il suffit d’observer ce qui vient de se passer en 2011 pour le deviner. Le Directeur des études économiques d’AuCOFFRE.com, Charles Sannat, nous en trace les grandes lignes.
Les perspectives 2012 ne sont pas réjouissantes. On a du mal à imaginer une amélioration avec le manque de cohésion de la zone euro et l’absence de solutions durables à la crise.
1/ Le « découplement » zone Euro / USA en termes de croissance et de politique monétaire est le premier facteur d’aggravation de la crise économique mondiale actuelle. Grâce à une monétisation appuyée et un plan de soutien massif, les Etats-Unis vont connaître un semblant de croissance en 2012 alors que l’Europe file droit vers une récession grave et profonde.
2/ Les taux d’intérêt bas pratiqués par les banques centrales sont le 2e facteur d’aggravation. Les états sont de toute façon dans l’incapacité de rembourser des prêts à des taux plus élevés, car ceux-ci sont insolvables. Donc tant que des taux seront bas, la dynamique économique peinera à reprendre, c’est le serpent qui se mord la queue.
3/ Les problèmes de financement bancaires. Le risque de « credit crunch » (banques qui limitent leur offre de crédit) signifie en clair plus d’investissement, plus de prêts, et que les banques ne vont pas bien. Il faudrait qu’elles augmentent leurs fonds propres avec une augmentation de capital (ce qui est très compliqué à l’heure actuelle), soit en réduisant leur exposition aux crédits. Avec les règles de Bale III, de nouvelles normes pour « renforcer les banques » demandent aux banques de reconstituer leurs fonds propres, ce qui implique moins de financement. Cela constitue évidemment un autre facteur aggravant.
4/ Le financement de la dette des états : le plan de rigueur annoncé (et il va y en avoir plusieurs) implique une baisse des rentrées fiscales, ce qui nous conduit droit à la récession : pas de croissance = pas de solvabilité.
5/ Une année de forte volatilité sur les marchés fait que l’on va encore vivre aux crochets d’espoirs qui vont être déçus, on va sensiblement vivre la même année qu’en 2012 mais en pire !
6/ Les pays émergents vont connaître une fin d’année difficile, notamment la Chine dont le premier client est la zone euro qui va arrêter d’acheter et se replier sur elle-même.
Parmi les autres indicateurs négatifs, on n’entendra plus parler des entités financières supposées apporter de l’aide à la zone euro : le Fonds Européen de Stabilité Financière, le Fonds Monétaire Européen, ou encore le Mécanisme Européen de Stabilité sont des projets enterrés mort-nés.
En clair, nous sommes rentrés depuis 2011 dans un cycle de désendettement, avec toute l’austérité que cela comprend, qui va prendre du temps. Il y a cependant de bonnes opportunités à prendre, notamment sur l’or qui reste la seule et indubitable valeur refuge. Nul besoin d’en acheter des sommes astronomiques pour se mettre à l’abri des besoins futurs, un gramme par-ci, un gramme par-là… L’achat d’or n’est plus un argument commercial mais de survie !