Pourquoi un fonds européen de stabilité financière
Dans les outils de lutte contre la crise financière, quasiment toute l’Europe a voté pour la mise en œuvre d’un fonds de quelque 440 milliards d’euros. Creusant la tombe de son endettement record, l’Europe n’est plus à un emprunt près pour sauver le soldat Euro !
Encore un signe d’instabilité monétaire qui sonne le glas d’une monnaie qui vacille sous les coups de boutoir de la crise, avec le spectre de l’inflation qui rôde en toile de fond. Sans aller jusqu’à sauver un pays en banqueroute comme par exemple la Grèce, le fonds européen de stabilité financière est surtout destiné à recapitaliser les banques en fonction des résultats obtenus aux tests de résistance (publiés le 23 juillet prochain). Ce fonds vise à se substituer aux emprunts dont les taux d’intérêt élevés ne feraient qu’aggraver la dette des pays en difficulté.
Fonctionnement du mécanisme
Les Etats devraient verser 440 milliards d’euros en prêts bilatéraux, ou investir cette somme pour constituer des garanties. Si le fonds n’est pas encore opérationnel, un état peut, en attendant, avoir recours à une facilité de prêt de 60 milliards d’euros (garantis pas les Etats membres de l’UE), autorisée par le Conseil Ecofin (Conseil pour les Affaires Économiques et Financières).
Les fonds ne seront versés que si un Etat le réclame, contrairement au plan d’aide à la Grèce qui avait nécessité l’approbation des états membres.
Le lot d’une monnaie qui ne repose pas sur l’or
La création d’un tel fonds suffira-t-elle à redonner confiance aux investisseurs et marchés financiers dans les Etats, principaux détenteurs de la dette ?
Seule la Slovaquie, dont le gouvernement vient de changer, bloque encore le processus en ayant refusé de signer l’accord de ce fonds. Sagesse et désolidarisation ? La Slovaquie ne prône visiblement pas une décision que l’on peut qualifier de « cache-misère ». C’est en effet le genre de mesure extrême que sont obligés de prendre les états quand leurs monnaies sont au plus bas. Car depuis la fin de l’étalon-or, les monnaies ne reposent plus que sur la confiance des états qui les éditent et ne font que s’ajuster entre elles.